Dix-septième chapitre

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Je m'étale de tout mon long sur mon lit et respire l'odeur de mes draps. Je suis enfin chez moi. Après deux jours à l'hôpital, j'avais vraiment envie de rentrer. Heureusement qu'ils m'ont libérés le plus tôt possible. Quand nous sommes revenues, ma mère et moi, nous avons fait la connaissance de mon nouveau garde du corps : Le policier Turond. Puis, il est retourné dans sa voiture et a dévoré son sandwich. Cela me rassure, je dirais même que cela m'apaise, de savoir que quelqu'un veille sur moi et que le lieutenant m'a prise au sérieux. Je file sous la douche pour me changer les idées. J'ondule les hanches sur le rythme de la musique. L'eau chaude coule sur mon corps crispé, et, petit à petit, il se détend. Soudain, mon téléphone se met à vibrer sur la vasque. Je regarde à travers la paroi de la douche. Camille essaye de m'appeler. Puis, après avoir loupé l'appel, je reçois un message d'Hugo. En sortant, je remarque qu'il m'en a écrit plusieurs, quand j'étais à l'hôpital. Ma mère m'ayant pris mon téléphone pour que, soit disant, je me repose, je ne l'ai avais pas vu. J'ai le sourire aux lèvres en voyant trois messages :

Comment vas-tu aujourd'hui ?

Tout ça c'est de ma faute, pardon Tris...

Comment dois-je faire pour me faire pardonner? Ta mère refuse que je te vois bordel!

Merde, désolé, c'est ta mère...

Je souris en lisant chaque lettre de ces messages. Je réalise qu'au fond, peut-être que Camille avait raison. Peut-être qu'Hugo m'aime vraiment bien et qu'il ait réagi comme un con, tout simplement. Alors, je fais glisser mes doigts sur le clavier et lui réponds :

Je vais bien, merci. A lundi au lycée, j'espère...

Et je l'envoie. Mon souffle se coupe quelques instants, en attendant une réponse. Et un sourire s'affiche sur mon visage quand je lis la réponse de ce garçon si intriguant...

J'ai mieux. Demain, 18H au CopperBay? Je crois que j'ai des choses à te dire. Je t'y attendrai... Cette fois, je ne me défilerai pas...

Je lui réponds et file m'habiller. Étrangement, en quelques minutes, Hugo m'a fait oublier tous mes problèmes. Le retrouver, c'est comme revivre après ces quelques jours désastreux. Je suis tellement excitée d'être à demain, dans ce bar, que j'en oublie ma mère. Je viens à peine de sortir de l'hôpital, jamais elle ne voudra que j'y aille...

Le soir, ma mère prépare un bon dîner et me couve comme une poule. Elle m'explique qu'un autre policier surveille la maison la nuit, qu'elle vérifiera chaque soir si toutes les portes et fenêtres sont bien fermées et qu'elle m'emmènera au lycée à partir de la semaine prochaine. C'est peut-être trop, mais cela me rassure. Au moins, je serai moins anxieuse, surtout à l'approche du bac blanc dans une semaine... Puis, quand nous passons au dessert, j'évoque Hugo. Nous en avions déjà parlé ensemble, mais pas tant que ça finalement. Je lui raconte tout, en oubliant bien sûre les détails sur son égo surdimensionné. Ma mère me fait un interrogatoire sur ce garçon, si mystérieux pour elle. Il est vrai que je connais plus Hugo et sa vie que je ne connaissais Charles, alors, elle s'apaise et commence à débarrasser.

— Même si ce garçon à l'air, gentil... Tu fais attention Trina.

— Oui maman.

Je range nos assiettes dans le lave vaisselle et cherche tant bien que mal à lui parler de mon rencard.

— Qu'est-ce que tu veux me dire toi ? Me demande ma mère en voyant que je fais les cents pas dans la salle à manger.

— Comment tu sais ?

24h de surveillanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant