Mon réveil sonne vers sept heures trente. Je l'éteins rapidement et me lève d'un pas décidé. J'enfile des chaussettes et attrape ma robe de chambre, posée au bout de mon lit. Puis, je descends vers la cuisine. Je n'ai pas envie d'aller au lycée. J'ai peur. Un an que je n'ai pas mis les pieds dans un bahut. J'angoisse, je panique. J'essaye de me dire que tout se passera bien mais une part de moi pense le contraire. J'arrive dans la salle à manger, ma mère prépare mon chocolat chaud habituel et deux tartines de pains. Elle prépare son café quotidien et je la regarde en attendant. Ses cheveux bruns sont attachés en un chignon décoiffé, elle porte également un pyjama bleu marine en lin. Ses yeux verts émeraudes sont alourdis par deux gros cernes, elle paraît très fatiguée.
— Prête pour la rentrée Trina Elles? Me fait-elle.
J'ai toujours du mal avec cette nouvelle identité. Ma mère aussi je crois.
— Oui Béatrice Elles.
— Fais attention quand même...
— Oui maman...
Je sais qu'elle a peur qu'il m'arrive quelque chose constamment. Elle est devenue une vraie mère poule, un pot de colle. Je ne lui en veux pas, je comprends totalement. Je mange lentement mes tartines tout en surveillant l'heure. Les cours débutent à 8h30, je mets environ vingt minutes à aller au lycée. Je suis dans les clous. Après avoir bien déjeuné, je remonte et file sous la douche. Je me lave rapidement et m'enroule dans une serviette le temps de me brosser les dents. C'est étrange, cette sensation qui se répand dans mon corps. Ces petites habitudes du quotidien, ces gestes simples que l'on fait pour aller en cours. Des banalités qui pour moi prennent tout leur sens aujourd'hui.
Je cherche des vêtements à me mettre. Je trouve un tee-shirt blanc avec un gros nœud dans le dos, ainsi qu'un jean serré taille haute. Une fois prête, je descends dans la cuisine pour embrasser ma mère, attrape mon sac à dos et file au lycée. 7H57.
L'air frais matinal me donne la chaire de poule. Je marche doucement car je suis en avance, quand soudain j'entends des pas derrière moi. Je commence à stresser mais c'est une rue passante donc il doit y avoir du monde à toute heure. Je tourne à un coin de rue et attends que la personne passe. Une grande rousse. Elle doit avoir mon âge. Une fois la jeune fille passée, je sors de ma cachette et la suis. Elle va au lycée, j'en suis sûre. Soudain, alors que je marchais sur ses traces, elle s'arrête brusquement. Elle se retourne d'un seul coup et me regarde:
— Pourquoi tu me suis?
— Pardon.
Je n'ai rien dit d'autre. Je me suis seulement excusée. Son visage se change en un grand sourire.
— Tu vas au lycée Saint Martin? Me demande-t-elle.
— Oui, toi aussi?
Elle ne me fait pas peur. Elle a l'air adorable et gentil.
— Oui. Je m'appelle Camille.
Je lui souris en retour. Je suis toute timide, bizarrement.
— Et toi, tu es nouvelle j'ai l'impression?
— Exact, je m'appelle Trina Elles.
Camille m'invite à marcher à ses côtés, elle commence à me poser des questions sur mon niveau au lycée, sur mes études et sur mon ancienne vie. Je reste très vague à ce sujet. Puis, elle me parle de ses amies, des années passées à Saint Martin où elle ne regrette absolument rien de ses trimestres de folies. Tout cela me fait penser à mon ancienne vie, à mes anciennes amies...
Puis, elle m'explique que ce lycée est très petit, et qu'on me remarquera vite.
— Nouvelle année ! Elle va être incroyable ! Me dit-elle.
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24h de surveillance
أدب المراهقينTrina a dix-sept ans quand elle déménage à l'autre bout de la France, bien loin de ses cauchemars. Après avoir vécu un événement traumatisant, elle essaye de reprendre une vie de jeune adolescente sociable, quand un garçon vient croiser son chemin. ...