24h de surveillance

Septième chapitre

Ce soir, Alice fête ses 16 ans. Jude, Sophie et moi lui avons préparé une fête surprise. Je suis tellement excitée ! De voir la réaction de mon amie ou de le voir Lui ? Je n'en sais trop rien. On sonne. Des amis rentrent dans mon salon. Ma mère nous a laissé la maison pour le week-end, heureusement qu'elle n'est pas là à surveiller nos moindre faits et gestes comme au collège. Plus les invités se multiplient, plus je cherche Charles du regard. Il arrive vers 19h30 ; et je ne peux le prendre dans mes bras et l'embrasser. Voilà trois semaines que nous sommes ensemble. Au début, garder cette relation secrète était amusant. Mais aujourd'hui, j'en veux plus. J'en ai marre de mentir à mes amies droit dans les yeux et de ne pas pouvoir nous enlacer devant tout le monde, comme un vrai couple. Il faut que je lui en parle. Ce soir.

La fête bat son plein. Alice est aux anges, le sourire jusque aux oreilles depuis son arrivée. Je suis heureuse pour elle. Nous avons réussi notre anniversaire surprise ! Mais je n'arrive pas à m'amuser. Charles est collé à cette pétasse de Zoé Scharpe depuis dix minutes. Il lui caresse les cheveux, rigole avec elle, boit dans la même bière... Est-ce pour faire ce genre de chose qu'il voulait garder notre relation secrète ? J'en ai plus que marre. D'un seul coup, je file dans la cuisine, l'attrape par le bras, me faufile dans le couloir et monte dans ma chambre. De là, je ferme à clé.

— Tu veux nous faire remarquer ?! S'exclame Charles.

— Tu aurais préféré que je fasse un scandale devant pétasse ?!

C'est sorti tout seul. Un silence s'installe dans la petite pièce. Nous n'entendons que la musique au rez-de-chaussée. Puis, ayant repris mon calme, je demande à Charles de s'asseoir sur mon lit. Il s'exécute et respire mon odeur sur mes oreillers.

— Excuse-moi. C'est juste que...

— Que tu es jalouse Jelena.

Il me regarde avec ses yeux perçants. Je plonge sur le lit et l'embrasse.

— Pourquoi ne pas dire à nos amis pour nous deux ? Demandais-je en souriant.

Il se relève et s'assoit, un regard noir s'affiche sur son visage.

— Tu n'aimes pas ce petit jeu ?

Je lui caresse la cuisse et viens y poser ma tête.

— Bien sûr que si, au début. Mais aujourd'hui je voudrais arrêter de mentir à mes amies Charles. Tu comprends ?

Brusquement, il bondit du lit, laissant ma tête heurter le drap bleuté. Il fait les quatre cents pas dans la petite pièce. Il est énervé. Je ne l'ai jamais vu ainsi. Je reste allongée, le regardant faire sa comédie.

— Non ! Non je ne comprends pas ! Tu ne veux plus être avec moi ?!

— Si, évidemment !

— Alors quoi ? Tu veux qu'on officialise notre relation, que tout le monde s'en mêle, qu'on se dispute, qu'on aille au cinéma, qu'on se tienne la main comme le font ces couples ridicules dans la rue ?!

Je me refroidis. Oui, oui j'ai envie d'être l'un de ces couples ridicules comme il dit. J'ai envie, terriblement envie d'être ainsi. Je me lève, m'avance vers Charles et m'arrête devant lui.

— C'est soit ça, soit rien.

Puis, je sors.

— Jelena...

— Quoi ? Fis-je en me retournant brusquement.

— Tu ne veux pas rester juste avec moi ?