Chapitre 16 : Embuscade

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Précédemment : Orland Gaffia, après avoir été possédé par la créature élémentaire de vent, le Windri, a finalement retrouvé son état normal. Ses semblables à Jador ont réussi à expulser l’entité de son corps, lui permettant de guérir.

Pendant ce temps, ses deux jeunes compagnons s’entraînent intensément à la Fédération. Samellia, redoutant la comtesse Serphija et son alliée Drana, s'efforce de renforcer son contrôle sur son énergie occulte. Quant à Madrec, il suit un entraînement rigoureux à la citadelle d'Azurea, sous la supervision du maître d'armes Édouard Alavic.

Ensemble, ils se rendent ensuite au château de Jador pour rencontrer le seigneur régent, Simoen. Ce dernier leur présente trois nouveaux élèves : Alain, Kazuki et Sa’dik. Ces trois combattants, ainsi que Madrec et Samellia, sont choisis pour accompagner Orland dans une mission cruciale.

Leur tâche ? Assister un jeune homme nommé Galbasul Nervagohk. Ce dernier a sollicité l’aide de la Fédération pour sauver son peuple, menacé par une horde de monstres volants et des criminels qui exploitent leur misère.

                        *

Orland et son groupe avançaient avec détermination à travers le paysage accidenté, leurs montures soufflant bruyamment sous l'effort de l'ascension. La haute montagne se dressait devant eux comme un géant endormi, et au-delà, la cité-état de Tilul, le foyer de l'énigmatique Galbasul, les attendait.

Alain, l'un des nouveaux membres du groupe, ne pouvait contenir son inquiétude face à l'inconnu qui les guettait. Sa voix trahissait sa peur lorsqu'il s'adressa à leur guide :

— À quoi ressemblent ces... monstres et de quoi sont-ils capables ? demanda-t-il, ses mains serrant les rênes un peu plus fort.

Galbasul, sans tourner la tête, répondit d'un ton qui ne laissait aucune place à la discussion :

— Vous verrez bien une fois sur place.

Kazuki, à l'écoute des craintes de son camarade, lui offrit un sourire rassurant et posa une main amicale sur son épaule.

— Ne t'en fais pas. Tout va bien se passer, tant que nous restons soudés, dit-il, sa conviction se voulant contagieuse.

Madrec, le regard dur et la voix tranchante, interrompit la conversation de ses compagnons avec une remarque cinglante.

— Si vous n'êtes pas capables de vous battre comme des hommes, faites demi-tour pour votre propre bien, lança-t-il, son ton moqueur trahissant son mépris.

Orland, prit ce dernier à part, son regard plein de reproche.

— Sois moins dur avec eux. La camaraderie est très importante. Pour un ancien soldat, je ne te trouve pas assez solidaire, lui dit-il, espérant adoucir son cœur endurci.

Madrec, cependant, ne fléchit pas, sa réponse mordante comme le sifflement du vent en montagne.

— Je ne veux pas faire ami-ami avec les prochains Macchabées du coin.

Il justifia sa dureté avec un pragmatisme glacé.

— J'ai vu l'un d'eux trembler comme une fillette. Sur le champ de bataille, ce genre de personne ne vit pas longtemps, expliqua-t-il, son dédain pour la faiblesse évident dans chaque mot.

Un souvenir douloureux traversa alors son esprit, l'image d'un jeune soldat, trop jeune et trop fragile pour la guerre.

— Théo n'était pas prêt lui non plus... et il n'a pas survécu, murmura-t-il, sa voix soudainement lointaine.

Funeste Origine - Tome 1: Des hommes et des monstresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant