Chapitre 18

6 1 0
                                    


Durant toute l'après-midi, Mentor Kirao nous a fait découvrir les étirements de base que nous feront avant chaque entrainement et ce, jusqu'à la fin de notre formation à la Citadelle. Il nous a appris à bien nous positionner en disant que « si [on prend] de mauvaises habitudes maintenant, ce sera très difficile de [nous] en décrasser ». Cassie et moi nous sommes changées dans le vestiaire des filles, dos à dos et, j'ignore comment, nous en sommes sorties avant les garçons. Mentor Kirao a ri et, quand les garçons sont sortis, il a raillé en leur disant que d'habitude ce sont les filles qui papotent le plus... et d'autres choses dans ce genre qui a fait rire Cassie. Le trio masculin de notre classe a eu une réaction enfantine qui n'a fait qu'amplifier l'hilarité de Cassie et Mentor Kirao. Je me suis assise à côté de Cassie pour le diner et, même si nous n'avons que peu échangé durant le service, elle m'a dit qu'elle m'appréciait. Ça m'a fait plaisir et j'avoue que, moi aussi, je l'aime bien. Elle a un an de plus que moi mais paraît plus jeune. La couleur de nos cheveux est à tel point semblable qu'une fille rousse, assise non-loin de nous, nous a demandé si nous étions sœurs. Nous avons marché ensemble pour retourner dans nos chambres respectives et nous nous sommes rendues compte que nous sommes installées dans le même couloir. C'est sympa : à quelques portes seulement, nous pourrons nous voir quand bon nous semblera. Une fois seule, dans ma petite chambre que je commence à aimer, j'ai repris ma lecture, là où j'en étais restée et me suis, encore, endormie en plein milieu d'une page.

Ce matin, j'ai loupé le petit déjeuner. Je peste en enfilant ma tenue d'entrainement et file aussi vite que mon corps endolori me le permet.

— Ah, lance mon mentor en me voyant débouler dans la salle à ciel ouvert, une panne de réveil Anaya ?

— Oui, dis-je en peinant à reprendre mon souffle, désolée Mentor Kirao... je...

— Ce n'est rien Anaya, me rassure-t-il d'une voix douce en voyant que je ne suis pas dans mon assiette, viens t'assoir, on n'a pas encore commencé.

Je m'installe à côté de Cassie qui me fait un signe de la main pour me dire bonjour. Elle a rapidement compris que je ne voulais pas qu'on me touche et a rapidement trouvé une solution. C'est une chose que j'ai tout de suite apprécié chez elle : Cassie ne force les autres à rien mais elle trouve quand même un moyen de partager des choses avec eux. Mentor Kirao nous fait répéter une petite série d'étirements, puis s'éloigne un instant. Dès qu'ils le perdent de vue, les garçons se retournent vers nous et nous toisent d'un air qui ne me plait pas. Ils sont plus âgés que nous, d'un ou deux ans, pas plus, et se prennent visiblement pour des tombeurs. L'un d'eux me jette un regard clairement intéressé auquel je ne réponds pas et je fais mine de ne pas l'avoir remarqué. Avec ce genre de créature, ignorer est la meilleure chose à faire. Quand Mentor Kirao revient avec six bâtons sous le bras, il lève les yeux au ciel.

— Dites donc, messieurs, lance-t-il à la gent masculine qui ne l'avait même pas vu revenir, vous n'avez pas mieux à faire que d'embêter ces demoiselles ?

Le trio effectua un demi-tour militaire et j'en vit même un rougir jusqu'à la point des oreilles. Mentor Kirao nous distribue des bâtons d'entrainement et retourne se placer face à nous. Les garçons commencent déjà à faire n'importe quoi avec tandis que Cassie et moi ne savons pas trop quoi en faire ni comment les tenir.

— Messieurs, tonne notre mentor, je vous conseille de cesser vos enfantillages et fissa !

Bizarrement, le trio ne m'a plus l'air si menaçant qu'il y a deux secondes... Mentor Kirao doit bien y être pour quelque chose ! Ce dernier nous explique que l'exercice de ce matin sera de savoir se servir d'un bâton comme arme défensive. Nous commençons avec trois mouvements qu'il nous fait enchainer encore et encore, jusqu'à ce que nous soyons tous parfaitement coordonnés. Cet exercice nous prend plusieurs heures et Mentor Kirao nous annonce que nous continuerons cet après-midi. Cette fois, nous ne prenons pas la peine de nous changer et passons directement par la case « salle à manger ». Je manque de m'endormir sur mon assiette, épuisée par l'entrainement. Après une pause d'une heure, pour nous laisser le temps de digérer, nous retournons dans l'espace « entrainement ».

Ushuara - La chasse a commencé (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant