Cette Soirée

chapitre 22

J'ouvre les yeux difficilement en entendant mon alarme sonner. Encore une nuit d'enfer à réfléchir. J'arrive pas à faire autrement depuis qu'il m'a dit qu'il voulait une discussion à propos de ce soir-là. Alors une semaine et demi que je me torture l'esprit en me posant mille et une questions et en m'imaginant mille et un scénario de ce qui pourrait bien arriver. Sa me fait peur et je passe la moitié de mes nuits à réfléchir, alors faut pas être étonné si j'ai des cernes immenses sous les yeux et le teint pâle. Ma mère se pose des questions et je lui ai juste répondu que j'étudie pour l'examen qu'on a cette semaine, alors que je suis éperdument sûr que je vais le couler parce que je n'arrive pas à me concentrer. Putain tout ça pour une discussion, mais en même temps, faut me comprendre. Cette discussion pourrait tout changer.

On n'a jamais eu le moment de se retrouver tous les deux, c'est la raison pour laquelle on n'a pas eu la discussion, et je me demande si je dois me sentir soulagé ou encore plus stressé. Mais en même temps, il n'a jamais demandé à ce qu'on soit seul. Pourquoi est-ce qu'il fait durer le moment ? Est-ce que lui aussi a peur de cette conversation ou il attend simplement quelque chose ? Si oui, qu'est-ce qu'il attend, parce que moi, j'en sais rien.

Plus je réfléchis et moins j'ai envie de l'avoir cette conversation. Déjà que je n'étais pas très enchanté au début, maintenant c'est pire. J'ai juste envie de fuir et de ne plus parler à personne ou tout simplement de m'enfermer dans ma chambre et de ne laisser personne me voir à part ma famille ou même de fuir en Alaska.

J'engoisse, putain.

Mes pensées se font interrompre quand j'entends trois petits coups à la porte. Merde, faut que je me lève, ou je vais être en retard. Je soupire avant de dire assez fort pour que la personne derrière ma porte entende

Moi: oui, je me lève.

La porte s'ouvre sur mon père et mes yeux s'engrandissent de surprise.

Que fait-il devant ma porte à cette heure-là ? Habituellement, il est en train de déjeuner, mais là, il est devant ma porte. C'est vraiment étrange. Peut-être que maman était occupée et qu'elle lui a demandé de venir me réveiller, sinon pourquoi est-ce qu'il serait là ? On ne c'est même plus adressé la parole depuis que j'ai pleuré dans ces bras, et c'est un peu gênant.

Moi: Tu peux dire à maman que oui, je vais me lever.

Il me regarde incertain avant de rentrer et de fermer la porte derrière lui et mon visage se transforme directement en confusion. Il se passe quoi ? Est-ce qui c'est passé quelque chose de grave pour qu'il vienne dans ma chambre me parler ?

Il fait taire toutes mes confusions en disant

Papa: En fait, je voulais te parler.

Quoi ? Me parler ? À propos de quoi ? Est-ce qui voudrais parler de quand j'ai pleuré ? Est-ce qu'il m'a trouvé ridicule et il va me demander d'arrêter de pleurer devant lui ? Cette fois-là, c'était un accident. Mon cœur était tellement lourd que j'ai craqué et je ne savais pas qu'il était devant l'entrée quand je suis arrivé. Je me sens mal d'être venue pleurer dans ces bras. Je suis supposé être un homme fort et pas pleurer comme une fillette parce que la personne dont je suis follement amoureux ne veut pas de moi de la même façon que moi je veux de lui. Mon cœur se serre à cette pensée, mais je la chasse rapidement avant de m'assoir confortablement dans mon lit et en passant une main dans mes cheveux pour les démêler un petit peu avant de demander inquiet

Moi: m-me parler ? De quoi ?

Il s'approche plus près de moi et en chemin, il saisit la chaise de mon bureau pour la rapprocher de mon lit et s'installa dessus en me regardant silencieusement. Une sensation de non-dit planant dans l'air. Je joue avec mes doigts sans regarder mon père, mais je sens son regard me brûler la peau, prouvant que lui me regarde.