Miss Adé (2)

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Nous descendons du véhicule en même temps. A sa demande, je prends les sacs de course qu'il a pensé à prendre pendant qu'il part chercher un caddie. Je l'attends devant sa voiture pour ensuite placer correctement les cabas dans le chariot. Il me regarde faire sans comprendre, mais ne me pose aucune question. Ça doit se voir à ma tête que je suis maniaque de l'organisation.

Nous entrons dans la grande surface, où l'un des vigiles s'empresse de nous dire bonjour. Je me dirige par automatisme vers les scans achats situés à proximité du passage.

— Tu as une carte de fidélité ? lui demandé-je en me pivotant vers lui.

— Euh...attends, je dois avoir celle de mon père.

Je le regarde sortir son portefeuille et fouiller dedans. Il me tend la carte en question que je scanne illico avant de la lui rendre. Un des appareils s'active, je l'empoigne pour lire ce qui est écrit et lâche un rire surpris.

— Ton père s'appelle Patrick ?

Jimmy fronce légèrement des sourcils en enfonçant son portemonnaie dans la poche arrière de son short.

— Ouais, pourquoi ?

— Je ne sais pas pourquoi ça me fait rire, mais le beau-père de ma sœur s'appelle aussi comme ça.

— Oh, tu sais, je pense que beaucoup de darons qui ont la cinquantaine ont ce nom. Ça dû être à la mode dans les années soixante.

Je hausse des épaules, loin de savoir s'ils existent beaucoup de Patrick dans la France.

— Du coup, petite question qui me trotte à la tête : le père de Perrine, il s'appelle comment ?

— Philippe, répond-t-il sans réfléchir.

— Philippe et Patrick, ah ouais...ça le fait pour des vrais jumeaux.

Jimmy me lance un regard amusé alors que je l'oblige à bouger le caddie pour qu'on avance.

— Tu es au courant pour nos parents ?

— Et comment ! C'est la première chose qu'on a su lorsque Perrine nous a parlés de toi ! Elle se vante toujours de vos liens et de votre ressemblance, en précisant que c'est sûrement dû à vos deux papous jumeaux et proches qui plus est !

Il réagit d'un grand sourire.

— Elle a raison, tu sais ? On a incontestablement plus d'ADN en commun que de simples cousins et cousines !

— Encore heureux que vos pères n'ont pas épousé des vrais jumelles, sinon je te dis pas le bordel monstre au niveau de l'arbre généalogique et de votre ADN !

Jim se met à rire en y songeant, puis nous nous enfonçons un peu plus dans le magasin. Il sort un bout de papier chiffonné de sa poche, qui est probablement la liste de course. Je la lui arrache des mains pour lire diagonalement, en reconnaissant bien évidemment l'écriture de mon amie.

— Par quoi on commence ? m'interroge-t-il, un peu perdu dans l'immense hypermarché.

— Les promotions. Faut toujours commencer par les promotions.

— Et pourquoi ça ?

Je me tourne vers lui pour voir s'il est vraiment sérieux de me poser une question pareille. Je me fige en percevant son expression dubitative, ce qui me laisse penser qu'il est loin d'être économe.

— Pour faire des économies, pardi ! Autant alléger le plus possible le budget. Je te rappelle qu'il y a aussi mon argent dans notre cagnotte, donc on fait le tour des promos.

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