J'étais sur la route...(2)

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Comme il était convenu et parce que Perrine a apparemment une envie pressante, nous décidons de nous arrêter sur une aire d'autoroute, un peu plus de deux heures après avoir commencé notre périple.

Je ralentis en entrant sur le terrain, où plusieurs voitures, camions et camping-cars sont déjà stationnés. Je trouve rapidement un emplacement où ma cousine peut se garer près de nous et commence à manœuvrer pour me positionner correctement sur le parking. Une fois fait, je défais ma ceinture de sécurité et décontracte tout mon corps, engourdi par la position assise. Stéphane se met à bâiller bruyamment et à s'étirer autant que moi, pendant que Matthieu semble se réveiller d'une sieste bien matinale.

J'ouvre la portière et saute à pieds joints hors de ma caisse. Je continue de m'étirer dans une grimace, puis de bouger un peu plus mes muscles pour retirer toutes ces sensations désagréables de fourmillement. Pendant mon léger échauffement, je remarque que mes amis sortent tour à tour, que ce soit de ma voiture ou celle à Perrine. Je cache mon petit bâillement d'un revers de la main puis me dirige vers ma cousine, qui semble se dégourdir aussi les jambes.

— Vite, vite, dit-elle en se dirigeant vers son coffre. Faut que j'aille faire pipi !

Elle l'ouvre dans la précipitation et attrape un rouleau de papier toilette. On a tellement l'habitude de ne pas en avoir dans les sanitaires des aires de repos, qu'on en prend toujours de quoi pour éviter d'être à court. Elle se met à courir à toute vitesse vers les toilettes, très vite suivi par Matthieu, Sullivan et Stéphane. Je souris en les voyant détaler comme s'ils avaient le feu aux fesses et cherche dans le coffre de sa voiture le thermos rempli de café.

— Attention, je passe, me souffle la voix d'Adélaïde à ma droite.

J'ai le temps de reculer pour la laisser passer, puis reprends mes recherches pendant qu'elle semble aussi fouiller dans le sac rempli de nourritures.

— Tu ne vas pas aux toilettes avec eux ? lui demandé-je, interloqué.

— Nan, pas envie.

— Tu sais qu'on s'arrête deux heures après ?

Adélaïde hausse négligemment des épaules puis finit par attraper un paquet rempli de biscuits à la fraise. Je trouve aussi le thermos et un gobelet puis me verse un café. Je lui montre ce dernier pour savoir si elle en veut, elle fait non de la tête, la bouche pleine. Je range alors le récipient dans le sac et avale une gorgée de la boisson tiède.

— Tu sais que ce n'est pas bon de boire trop de cafés ? me dit-elle en pointant du menton mon gobelet.

Je lui jette un regard surpris alors qu'elle semble vouloir engager la conversation. J'ai un petit rictus avant de lui répondre.

— C'est mon tout premier de la journée. Et puis j'en bois pas des masses, donc ça va.

— Est-ce que tu peux te passer de ton café du matin ?

Je réfléchis quelques secondes.

— Non, j'ai souvent besoin de ma dose pour bien commencer ma journée.

— Drogué va, me taquine-t-elle.

Je ricane à sa légère pique et décide d'aller dans son jeu.

— Et toi, tu sais que c'est pas bon de manger trop de biscuits ? Il y a beaucoup trop de sucres là-dedans.

— Laisse mes mini BN à la fraise tranquille, se défend-t-elle en éloignant son sachet de moi.

Son attitude me fait rire, alors que je suis persuadé que d'un regard extérieur : il n'y a absolument rien de drôle. Adélaïde a un magnifique sourire, qui me fait voir quelques étoiles dans les yeux.

NOUS Au travers des vicissitudesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant