NOUS Au travers des vicissitudes

Amour de rencontre (1)

Jimmy

Mardi 30 Juillet 2019

Beaulieu-sur-Dordogne (France), à l'approche du coin baignade du lac.

Plusieurs sacs de plage à la main, je talonne Perrine qui sautille d'une mine totalement guillerette aux côtés de Sullivan. Tous vêtus de nos maillots de bain, nous cheminons jusqu'à ladite plage dont nous a parlé ma cousine. J'y ai déjà mis les pieds, bien que j'étais souvent occupé à faire quelques trouvailles dans l'environnement boisé plutôt que me baigner. Ce qui rendait mes parents fous d'inquiétude puisque je disparaissais fréquemment malgré leurs surveillances répétées.

C'est un coin assez sympathique dans l'ensemble. Les lieux sont sécurisés et délimités par plusieurs bouées jaunes. On peut à la fois tremper ses pieds comme piquer une tête, mais contrairement à la piscine : la température du lac est glaciale. Il faut s'y prendre plusieurs fois avant de plonger à l'intérieur, tant et si bien qu'il faut être sacrément courageux pour se jeter entièrement à l'eau. C'est aussi un lieu public où des tas de touristes profitent de cet espace gratuit, soit pour aller se rafraichir, soit pour se détendre sur l'herbe sauvage et totalement brûlée par le soleil.

Nous arrivons d'ailleurs en début d'après-midi, histoire de pouvoir en profiter un maximum et de ne pas trop être envahis. Et je pense que nous avons bien fait : seuls une dizaine de personnes s'y trouvent et nous avons suffisamment de places pour nous poser les uns à côté des autres sans trop de problème. Perrine pousse un petit cri de joie et se met à courir avec son ami danseur vers les lieux.

— Ah ouais, trop cool ! laisse échapper Stéphane à côté de moi. Je me mets à l'ombre moi !

Il se précipite à son tour, très vite suivi par Matthieu qui n'aime pas non plus de se trouver sous les rayons agressifs du soleil. Je les observe nous réserver un emplacement pendant que je foule la pelouse de mes claquettes noires. L'herbe sauvage me chatouille à chacun de mes pas et c'est plutôt plaisant comme sensation.

— Mais où met-il toute cette énergie ? s'interroge Adélaïde qui est aussi à la traine que moi. On vient à peine de commencer la digestion !

Elle lève exagérément les yeux au ciel quand elle le voit se bagarrer avec Matthieu pour avoir la meilleure place à l'ombre.

Nous atteignons l'endroit souhaité et puisque nous sommes les derniers arrivés, nous devons nous convenir en plein cagnard. Je ne suis pas contre un peu de chaleur, sauf que j'ai une peau très sensible aux rayons ultraviolets. Si je reste trop longtemps au soleil, je crame. Tout simplement. Mon épiderme brûlé devient aussitôt rouge et piquant, puis quelques jours plus tard, je pèle tel un serpent qui change de mue. J'ai des marques de bronzage, par-ci par-là, surtout au niveau de mes bras qui sont habitués d'être à l'air libre, comme mes mollets. Mais le reste de mon corps, non.

C'est alors dans une grimace que je jette ma serviette de bain sur la pelouse jaunie avant de m'asseoir dessus. Mais contrairement à Adélaïde qui s'installe à ma gauche, je ne suis pas totalement à la merci des UV. Ce qui n'a pas trop l'air de la déranger, vu l'air ravi qui apparait sur son magnifique visage.

Adé contemple le lac face à nous, puis les alentours qui se reflètent dans l'eau. Au loin, de l'autre côté de la rivière, nous pouvons observer les différentes bâtisses au charme de la région, ainsi qu'un pont hydraulique que nous avons traversé avant de parvenir jusqu'ici. Un camping se situe non loin du barrage, et je sais qu'il y a une piscine, où les entrées sont payantes, derrière nous.

— Oh, regarde ! s'exclame-t-elle en écarquillant les yeux.

Une barque remplie de touristes navigue dans l'immense fleuve, loin des délimitations du coin baignade. Je souris en repérant son expression émerveillée, puis attrape la crème solaire dans l'un de nos sacs de plage. Je m'en mets une bonne couche sur les endroits susceptibles de brûler, comme mes épaules, mon cou et mes cuisses, puis essaie de m'en mettre dans le dos.