NOUS Au travers des vicissitudes

Crush

Jimmy

Dimanche 4 Août 2019

Beaulieu-sur-Dordogne (France), dans la résidence secondaire de Perrine.

Les yeux rivés sur le parcours que nous allons prochainement réaliser à bord de plusieurs canoës, je me penche sur la table de la salle à manger pour l'étudier avec ma cousine. La veille, nous avons réservé nos places dans la navette permettant d'accéder au point de départ du trajet. Ils nous ont remis une brochure avec la cartographie de la vallée de la Dordogne. Nous allons passer à travers plusieurs villages et j'ai vraiment hâte que mes amis découvrent la splendeur du Périgord, tout en ramant dans le fleuve, qui nous malmène de temps à autre de ses courants surprenants.

— Donc... on commence à Carsac, c'est ça ? demandé-je en suivant la rivière de mon index.

— Oui, on a pris le trajet le plus long ! C'est de Carsac à Beynac si je ne dis pas de bêtise ! Vingt-cinq kilomètres en tout, s'amuse-t-elle de sa voix fluette.

Je repère la descente que nous allons faire et hoche la tête. Nous avons réservé notre périple pour mardi, et demain, je dois faire les courses pour qu'on prépare nos sandwichs.

— Ça va être trop génial ! s'extasie-t-elle en se collant sur mon flanc pour me serrer dans ses bras. Ça fait un moment que j'ai envie de refaire du canoë ! Dommage qu'Arthur ne puisse pas en faire et qu'il est déjà pris !

Je souris alors qu'elle me parle de lui. J'ignore s'il s'est passé quelque chose entre eux, autre que se regarder dans les yeux, faire connaissance ou passer du temps ensemble, j'entends bien. Je la considère hâtivement alors qu'elle me lâche pour sautiller sur place, comme toujours lorsqu'elle se sent surexcitée. Ma cousine a beau tomber facilement amoureuse, je vois bien que ce jeune homme est différent de ce qu'elle a l'habitude de fréquenter. Il est gentil et me semble attentionné. Il n'a pas l'air surpris par son grand débit de parole, j'ai même l'impression qu'il arrive à la suivre. Et surtout : à chaque fois quand elle rit ou lorsqu'elle lui parle, il lui jette un regard aussi tendre qu'envouté. Pas de doute possible : c'est non seulement un coup de foudre, qui ne va pas tarder à se métamorphoser en sentiments amoureux. Et je ne peux pas être plus heureux pour elle.

Ma petite tourterelle mérite de connaître le bonheur et l'amour. Après tout ce qu'on a traversé tous les deux, je ne peux qu'être ravi pour ma sœur de cœur.

— Il ne peut pas toujours nous accompagner, tu sais ?

Perrine semble un peu déçue qu'il ne puisse pas faire cette expédition avec nous, mais nous ne passons pas nos vacances avec eux, mais bel et bien avec nos quatre amis.

— Oui, je sais, mais ce n'est pas grave ! Je sais que je vais passer une bonne journée avec vous tous !

Je souris pendant qu'elle m'embrasse sur la joue, puis nous nous installons sur la table de la salle à manger pour commencer à nous organiser. J'établis avec elle notre liste de course, pour cette fameuse journée mais aussi pour la semaine qui arrive. Perrine fait quelques allers et retours entre la cuisine et le living-room pour me faire part de ce qu'il manque, et demande de temps à autre à nos compères ce qui leur fait envie comme déjeuner ou diner.

D'ailleurs, ces derniers sont en train de se faire une bataille d'eau avec des pistolets. Pas besoin d'être un devin pour savoir que Sullivan et Adélaïde jouent en équipe contre celle de Stéphane et Matthieu. Je jette un regard amusé vers eux alors qu'ils ont installés quelques cachettes pour ne pas recevoir de la flotte.

— Aaaah ! hurle soudainement Steph qui vient de se faire attaquer par Adélaïde et Sullivan. Putain, mais c'est pas juste !

— En plein dans le mille, Sully, tope-là !