Chapitre 21

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Flashback :

Souriant, tu m'avais invité à passer l'après midi en ta compagnie.

Surexcité, tu m'as guidé à l'endroit de ton souhait.

Je t'ai suivi, curieuse, la pointe de l'amour piquant déjà mon cœur réchauffé et affolé.

Nous avons couru. Pendant longtemps.

Tu pourrais me faire croire que nous sommes infatigable. Nous tenons le rythme oui, ensemble.

Les anges sont immortels, nous sommes amoureux.

Sans toi, je m'épuise, mon âme fatigue.

Et ma respiration devient incontrôlable, violente.

Tu as une chemise blanche, et des paillettes ancrées dans tes iris glacées.

Tu as une rose dans une main et ta poitrine comblée de gentillesse et d'innocence.

Nos pommettes fatiguent à force de les tordre.

Mes claquettes ne sont pas adaptées à la situation. Ma tenue ne s'accorde pas à ta surprise.

Mais je sais que mon naturel te charme, alors je laisse mes cheveux au vent, mon short déchiré et mes orteils dépasser.

Je te laisse me guider.

Essoufflé, tu t'arrêtes soudainement. Et tu m'offres le paysage. Il s'imprime dans mes rétines et vient prendre place dans les souvenirs inoubliables des recoins secrets de mon esprit.

Tu m'observe, guettant une réaction expressive.

Et moi je suis incapable de parler, toutes mes sensations veulent sortir en meme temps et forment un amas trop volumineux sur ma langue qui essaye tant bien que mal d'émettre les mots qui te satisferont.

La rivière chante, les fleurs lui font échos. La mélodie des oiseaux les accompagne, le frêle soleil blanc et inhabituel perce entre les nuages. La brise nous réchauffe, elle nous caresse.

Je regarde de tous côtés, ne voulant rien rater de ce spectacle si merveilleux et de ta surprise tant préparée.

-Woaw.

Oui c'est tout ce que je trouve à dire. Trop de surnaturel trop de magie, c'est tellement merveilleux que je ne peux l'exprimer en mots.

Mais je sais que tu comprends.

Tu comprends toujours.

Visiblement, tu es heureux de ma réponse à ta question muette.

Tu poses un genoux au sol, lentement, comme ci tu voulais me laisser le temps de deviner ce qu'il allait se passer, à présent.

Puis tu me tends ta rose rouge de toute ta démence amoureuse, je sens l'effort de ta ferveur soudaine dans ton geste, toi d'habitude si timide.

Étoiles scintillantes dans le creux des pupilles, joues rosées et brume soudaine dans la réflexion, voilà mon état.

-Joyeuse St Valentin, Mí Angel

C'est un murmure chargé de sentiments.

Tu as l'air de vouloir exploser.

Je ressens la même chose, toutes ces sensations diformes que je ressens tourbillonnent tellement en moi que mon cœur veut s'arracher.

Je dois lutter pour ne pas hurler l'euphorie qui réside, là, dans le creux de mon ventre,  et me secoue de toutes les saveurs de l'amour.

Oui, c'est ça, hurler. Sans mots, sans phrases, sans colère. Mais c'est trop, je ne peux garder ça en moi.

Alors, pour ne pas te paraître étrange, je choisis les larmes à ma libération.

Les gouttelettes qui perlent sur mes joues chaudes sont directement le fruit de mon cœur qui les déverse.  Le vent doux les caresse et les contrôle. Quelques pétales se cachent dans mes cils. Les brindilles et le pollen, eux, préfèrent mes boucles brunes.

Je suis simplement heureuse.

Tu es simplement comblée.

Nous sommes simplement amoureux.

Tu te releves, tu ris et tu m'embrasses.

Ne lachant pas mes yeux admiratifs du regard, tu déposes délicatement la fleur sur le sol humide, sur l'herbe qui accueille nos deux corps d'enfants.

Quand tu me proposes ta main, je la saisi sans même savoir pourquoi. Et je ne cherche pas à le savoir.

Je te fais confiance.

Tu fixes mes pupilles d'un air entendu et coquin.

Alors je sais que tu t'appretes à nous emmener dans la spirale du bonheur, dans une démence mesurée.

Tu sautes, et crie m'entrainant avec toi dans ta courte chute.

La fraîcheur de l'eau me glace la peau et me recouvre de frissons incontrôlés. Mais la joie finit par insuffler une  chaleur dans chacuns de mes muscles.

Je suis un oiseau. Je suis libre.

Je vole entre les nuages, dans les plus beaux cieux.

Les lueurs du matin me purifient.

C'est ce que j'ai l'impression d'être. Et j'aime tellement cette ivresse que j'aimerais qu'elle demeure présente à chaque instant, pour m'évader dans les moments difficiles.

Je m'arrête.

j'étais loin de me douter, à cette époque, que cette sensation de vertige excitant ne suffirait pas à faire fuir mes démons. J'étais loin de me douter qu'il partirait et laisserait un vide tellement béant en moi que les fleuves de la tristesse s'y logeraient. Parce que rien n'aurait pu éviter cela. Rien. Même pas l'oiseau que j'étais, la liberté qu'il m'inspirait. Les nuages étaient bien trop rempli, trop rapprochés, ils ne laissaient aucune échappatoire à ma survie mentale. Pas le moindre rayon de soleil. Seul le sourire de Lucas les a fait fondre.

D'ailleurs, celui ci me regarde d'un air inquiet. Je sais qu'il fixe la larme qui brille sur mes cils.

Alors je continue mon récit.

Pour lui.

Mais, incapable de me concentrer, je ferme les paupières et puise ma force dans les paroles suivantes.

Revenant à la surface, tu éclates de rire. Il est sincère.

Le mien aussi.

Tu commences à te rapprocher en essayant de nager en contre courant.

Et, comme ci rien ne pouvait nous séparer, comme ci rien n'était interdit ou impossible, tu m'embrasses.

Je pioche directement dans les saveurs du soleil.

Je m'abandonne à l'hiver.

Et j'attends le printemps.

Un Ange Derrière Les NuagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant