Chapitre 29

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Il me sourit chaque fois que je lui énonce la commande des clients. Il ne me lâche pas du regard jusqu'à ce que je revienne lui passer la réclamation suivante. Ça me plaît, ça me fait frissonner, ça me fait rêver. Trop peut être...

Car pas une seule fois, il m'a effleuré...

J'aime être sa lumière au milieu de son flou. J'aime ne pas être invisible à ses yeux, et seulement à ses yeux. Parfois j'ai l'impression d'être fluorescente, quand je vois dans son oeuillade émerveillés une toute autre attention que de l'intrigue.

Mais j'ai la crainte qu'il ne se rende pas compte de ce que je déscelle dans son regard, je suis terrorisé à l'idée que ce ne soit que mon imagination qui m'aide à voir la lumière dans l'obscurité. "Je me fais des films..." "Est ce du hasard ?"

-Aby, vient, j'ai les muffins pour la table trois ! Me crie Lucas de la minuscule cuisine que nous venons d'aménager.

Nous avons refais les cartes. Nous servons à présent toute sorte de pâtisseries, idée soumise par un client régulier, qui, gourmand, trouvait le concept "mignon" de faire de la cuisine en amoureux.

Nous n'avons pas osé le contredire, bien qu'à chaque fois qu'il passe cette porte nous nous regardons, lucas et moi, d'un air entendu.

Entendu sur je ne sais quoi. Car pour moi, seule l'idée que quelqu'un croit notre couple possible me rend euphorique, alors que ce monsieur ne sait pas tout de notre histoire.

Mais Lucas...peut etre trouve-t-il  cela très embarrassant. Mon cœur se serre à cette seule pensée. S'il n'a rien contredit, j'ose espérer qu'il ressente autre chose que de l'embarras.

Je me hâte d'aller chercher les gâteaux en cuisine. Quand son regard brûlant croise le mien, mes papillons intérieurs s'affolent. Ils veulent s'enfuir, contaminer la seule personne qui saura les acceuillir. Il me tend le plateau, muffins et boissons déjà installés dessus.

Et sans me lâcher des yeux, j'essaye de lui prendre des mains doucement. Sa chair rentre en contact avec la mienne et irradie toutes les cellules de mon corps. "Un seul contact de plus et je fond..."

À force de retenir ma respiration, je m'étouffe intérieurement, tandis que son souffle à lui, s'accélère dangereusement.

"Cette fois ce n'est pas mon imagination, je serai prête à le parier".

Il m'empoigne soudainement la main, ferme les yeux, tout sourire et rejette légèrement la tête en arrière, comme ci il était sous l'emprise d'un non-controle total, d'une joie, d'un soulagement.

Lorsque je vois ses fossettes se creuser, le souvenir de son visage enfantin refais surface et il se superpose avec celui que je vois actuellement . "Il n'est peut être sous l'emprise que de son ancien lui".

Je souris de toutes mes dents, consciente que la situation est des plus étranges, que n'importe quelle personne saine d'esprit fuerait en courant.

Mais, comme lui, je ne suis pas saine d'esprit.

Alors j'attends. J'attends qu'il lache de lui même ma main. J'attends qu'il me sourit et me laisse partir d'un seul petit regard. J'attends qu'il m'autorise à rebouger et à de nouveau respirer.

Pour l'instant je profite.

Lorsqu'il me relâche, j'ai l'impression d'avoir encore la chaleur de sa paume sur ma peau.

Il me fixe, ses pupilles sont scellées aux miennes. Alors pour ne pas déchirer le lien inexplicable qui nous unit à ce moment là, je quitte la pièce à reculons jusqu'à ce que son visage ne soit plus qu'une ombre sombre et difforme.

PDV Lucas :

En la regardant s'en aller, je souri tellement que mes lèvres me font souffrir. Les frissons qui me parcourent me confirment cette sensation : je crois qu'elle est véritablement réelle, cette fois ci...

Un Ange Derrière Les NuagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant