Un Ange Derrière Les Nuages

Chapitre 33

Je sers les dents, ferme les paupières. Je croyais qu'un seul de ses baisers me suffirait. Mais je me rend bien compte que la tristesse submerge mon cœur demandeur. Parce que j'ai peur de ne pas lui convenir. Je crains, au final, d'avoir...changé. Mon cœur s'accélère à cette seule pensée.

Elle me ravage

Me noie

Me griffe

Les blessures s'infectent et deviennent des pleurs intérieurs .

-Tu n'aurais pas dû m'embrasser.

Il fronce les sourcils, pris du même doute que moi sûrement.

Il y a à peine deux minutes, je fuyai au pas de course, les larmes aux yeux, la douleur dans l'âme et maintenant je lui balance le contraire de ce que je pense.

Ne te demande surtout pas si je t'aime. JE T'AIME ! C'est justement pour cela...

-Si tu ne veux plus de moi, je ne pourrai pas t'oublier.

Je ne pourrai pas supporter un autre rejet soudain...Il fronce les sourcils, comme ci j'avais énoncé la plus bête de toutes les paroles.

-Je n'ai pas envie que tu m'oublies, Aby...

Lucas m'etreint, envoyant mes incertitudes en eclat contre le mur du diable.

Dans ce seul mouvement, se trouve un amour infini, une preuve, un lien, des souvenirs, toute notre enfance. Nos songes convergent l'un vers l'autre et ne laisse place à rien d'autre que nos deux corps enlacés, là, sur ce bord de route. Rien d'autre que notre amour qui n'a jamais cessé d'exister.

-Repete après moi, Aby...

Il recommence à me bercer, comme autrefois. Je rougis, souris, ris.

-Je t'aime

-Je t'aime

-Je t'aimerais

-Je t'aimerais

Sa voix dans mon oreille, sa tête dans le creux de mon cou, toutes ces sensations, ces frissons, me plongent toute entière dans cet inconditionnel bonheur qui me fait me sentir vivante, protégée, aimée.

-Je t'ai toujours aimé...

Sa dernière phrase n'est plus qu'un souffle contre ma peau tremblante sous les coups de mon cœur affolé. Je ressere ma prise autour de son cou et ferme les yeux. La brise secoue mes cheveux et m'expire tout un tas de sentiments en pleine figure.

Putain, je suis dingue de toi, Lucas Hans

-Je t'ai toujours aimé.

Il ris dans le creux de mon cou.

Frissons

Battements

Tremblements

Ces phrases sont incroyables, mais tout simplement parce qu'elles sont d'une vérité bouleversante.

-Tu te souviens de ça ? C'était notre discours à chaque fois que l'on doutais de nous.

-Oui, ça marchait toujours, souriai je

-Ça marche toujours, mi angel...

Qu'il m'appelle par notre ancien surnom me donne envie de hurler.

J'adore.

Ce n'est plus un coeur que j'ai, sous cette legere chaire qui couvre tout mon monde interieur, c'est un poignard qui dechire ma poitrine, mais ce n'est pas douloureux du tout...

Je ne sais pas du tout ce que je ressens.
Je ne pourrai pas expliquer ces sensations qui se multiplient outrageusement, en des centaines de frisson voguant sous ma peau.

Je me détache légèrement pour pouvoir regarder ses yeux glaces et infini. Ils ont beau être bleu, l'amour qui y flambe les rend brûlant de désir, presque comme ci cette couleur était chaude. Mais tout était comme ça avec Lucas. Parce qu'il était différent. Qu'il pouvait soulever des montagnes avec sa gentillesse. Et que tout paraissait mieux quand il le possedait, lui.

Oui ça marche toujours, effectivement. Parce que c'est la promesse la plus importante de ma vie. Et que c'est la seule que je tiendrai.

Je vole au gré de l'amour, je suis naïve, et je suis excessivement romantique quand il s'agit de Lucas.

Ce n'est pas une parole en l'air mais bel et bien une explosion en moi à chaque fois que je l'entends. À chaque fois que je la dis.

Il n'a pas changé, et ça me rassure. Rien n'a changé. Et je me plonge dans le confort, dans la joie, dans le mérite.

Je l'aime comme avant, il m'aime comme avant, nous avions seulement mis en pause la télévision.

Je pose mes lèvres sur les tiennes.

Tu fermes les yeux.

Tu me rends mon baiser.

Et tu commences à chantonner.

Our love is alive

And so we begin...

Foolishly laying our hearts

On the table, stumblin'in