Chapitre 22

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Brive ; 6h19

Je me réveille en sursaut, une douleur au ventre me prend, je serre les dents afin de ne pas réveiller Damian qui a conduit plus tôt dans la journée. Je me lève pour aller dans la salle de bain me passer un coup d'eau sur le visage. Je prends une grande respiration afin de calmer la douleur, seulement, ça ne passe pas. J'ai tellement mal que j'en perd l'équilibre et fait tomber quelque produit du lavabo.

-Chérie, ça va ? J'entends la voix de Damian endormie.
-Oui... Je couine de douleurs.

Il ouvre la porte et m'observe, puis son regard se pose sur mes jambes et il ouvre de grands yeux. Je regarde à mon tour et vois du sang couler le long. Je sens ma tête tourner, la panique m'envahir. Damian se précipite dans la chambre afin de s'habiller, il revient et commence à me porter, dans le couloir je hurle de douleur se faisant précipiter Alain et Vanessa encor à moitié endormie.

-Qu'est-ce qui se passe ? Nous demande ma belle-mère.
-Je sais pas, elle perd du sang. Je l'amène à l'hôpital.
-Attend je viens avec toi. Répond Alain.

Alain ouvre la portière arrière et laisse Damian s'y engouffrer avec moi, il monte ensuite derrière le volant et démarre en trombe, faisant grincer les pneus dans les graviers. Il conduit vite mais prudemment, Damian essaie de me rassurer tandis que j'hurle à chaque contraction. Mes larmes coulent le long de mes joues, la douleur est indescriptible, j'ai l'impression de mourir. On arrive à l'hôpital, Damian me reprend dans ses bras et entre en trombe dans les urgences suivies par son père, il demande de l'aide à l'hôtesse de faire vite. On m'apporte un brancard, Damian me dépose, j'hurle de nouveau quand une contraction me prend. On m'emmène rapidement dans une salle d'opération laissant Damian dehors, la dernière image que j'ai de lui, c'est lui s'écroulant dans les bras de son père en larmes.

POV Damian :

Ça fait je ne sais combien de temps que je suis seul dans cette salle d'attente, mon père est parti chercher ma mère, je n'ai aucune nouvelle de Kiara. J'ai un très mauvais présentiments. J'entends encor son hurlement lorsqu'elle a vue et sentie la douleur. J'ai peur pour elle, pour mon bébé. J'ai envoyé un message sur le groupe WhatsApp de l'équipe pour leurs signaler que je ne serais pas présent à l'entrainement, que je suis à l'hôpital pour Kiara. Tout le monde me demande ce qu'il se passe, d'être courageux, de donner des nouvelles lorsque j'en aurais. J'ignore les appels de Maxime et Matthieu, qui sont très inquiet pour elle, mais là ce n'est pas le moment, je n'arriverais pas à aligner deux mots. Mes parents arrivent et ma mère me prend de suite dans ses bras, je pleures de nouveau, son étreinte réconfortante, mon père me tapote le dos pour me montrer son soutien.

-Monsieur Penaud ? J'entends d'un seul coup.
-Oui ? Je me dirige vers le médecin qui m'attend.

-Veuillez me suivre s'il vous plait.

Je le suis avec mes parents, il nous fait rentrer dans une chambre où je retrouve Kiara allonger. Je me précipite vers elle et la prend dans mes bras, la sentant enfin après de longues heures d'angoisse. Le médecin se racle la gorge après que mes parents se soient installés de autres côtés du lit médicale.

-Madame Jones, Monsieur Penaud... J'ai bien peur que les nouvelles que je vais vous annoncer ne soit pas merveilleuse...
-Dites-nous ce qu'il sait passer je vous en supplie. Je supplie.
-Malheureusement, Madame Jones a fait une fausse couche... votre bébé n'a pas survécu. Je suis désolée.

Mon monde s'effondre, j'entends le hurlement de Kiara, je me sens partir en arrière, mon père me rattrape in extrémis. Je pleure de plus belle, mon bébé n'a pas vécu. Elle n'aura même pas poussé son premier crie, ses premiers pleures. Je n'aurais même pas pu voir ses yeux, la prendre dans mes bras. Je sens mon père me tenir dans ses bras alors que je hurle à mon tour, une douleur prenant mon cœur, me compressant la poitrine. Je sens une colère me prendre, si je n'avais pas été courir, ce matin-là, si j'avais été à la maison, jamais elle ne se serait fait agresser, jamais elle n'aurait eu tout ça. Je suis en colère après moi, après ceux qui nous ont cambrioler, s'en prendre à une femme enceinte, c'est lâche, minable. Des sans couilles tout simplement. Je me tourne alors vers Kiara qui est effondrée dans les bras de ma mère, je l'attire à moi. J'embrasse son crâne, la berce afin de tenter de la calmer. J'embrasse son front en fermant les yeux, une larme m'échappe, c'est dure. Je vois du coin de l'œil ma mère et mon père se prendre dans leurs bras, eux aussi en larmes.

un rugbymen danceurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant