𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟒

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Bureau de Ewart Barlow, 4ème jour de l'Hiver

Barlow m'accueille dans son bureau en me désignant la chaise qui se trouve devant son bureau. Je m'y installe rapidement et il s'assit à son tour sur son fauteuil. Son visage grave m'inquiète, je suis mal à l'aise. Je crains d'avoir une sanction, mais je ne me rappelle pas avoir enfreint de règles... si ce n'est le couvre feu. Inconsciemment, je sais ne pense pas être convoquée pour ça.

- Si je t'ai fait venir, c'est pour te parler en privé. Je dois te rendre un objet qui t'appartient.

Est-ce qu'il vient de me tutoyer ?

Aucune personne de cette école ne l'a entendu être aussi familier avec quelqu'un. J'avoue être troublée par ce début de dialogue. J'ai sûrement oublié un effet personnel dans une des classes, mais pourquoi une telle cérémonie ?

- Ai-je oublié quelque chose en classe ?

Il me regarde sans émotion, mais je crois percevoir de la malice dans son aura, qui s'élève au-dessus de ses épaules. Il lève doucement sa main, et par télékinésie, il fait flotter un petit coffre jusqu'à nous, au centre du bureau. Il s'agit d'un coffre en bois massif, brun foncé, aux détails sculptés sur le couvercle. Les dessins forment des astres, des constellations que je ne reconnais pas.

Une chose est sûre, je n'ai jamais vu ce magnifique objet de ma vie. Barlow le prend dans ses mains calleuses.

- Après ta naissance, ton père a insisté pour que cet objet te revienne. Il voulait qu'il soit entre de bonnes mains après sa mort. Déclare-t-il, sûr de lui.

Mon père. Ce mot me paraît si lointain. Cela fait déjà plus d'une saison que mes parents ont disparu et pourtant ce mot me paraît irréel. Je pense que je l'ai accepté, peut-être pas. Tant que le mystère de leur disparition ne sera pas élucidé, je ne serai jamais vraiment en paix avec mon deuil.

Il ouvre enfin le coffre. L'intérieur est tapis d'un velours bleu nuit. Posée au fond, une dague se dévoile à moi. Le manche, plutôt fin et petit, est gravé en une forme de croissant de lune. Le poignard est noir, profond, tranchant.

Curieuse et sous le regard attentif de Barlow, je prends délicatement l'arme dans mes mains. Je passe un doigt prudent tout du long de l'objet. La lame n'est pas très grande, mais très affutée, prête à percer la peau fine de ma main. Elle est si légère que sa beauté rentre en concurrence avec sa grande maniabilité. Je me verrai presque combattre avec... si je savais me battre.

Je relève les yeux vers mon professeur, avide de réponses et d'explications.

- Je n'ai jamais vu une dague aussi belle... je murmure.

- Elle n'est pas juste belle, Reyna, elle est l'une des plus puissantes de ce monde. Et elle est à toi.

À moi...

Je la prends au manche comme si j'allais l'utiliser. La sensation est inédite, Barlow a raison. Une telle puissance dans un si petit objet est déroutant et paraît presque illégal. C'est comme une décharge électrique lente, un grand frisson.

- Elle est faite pour toi. Elle est l'une des Jumelles ; les seules dagues capables de tuer un vampire, m'explique le professeur.

- Mais je pensais qu'aucunes armes ne pouvait achever une créature déjà morte.

- Effectivement. Mais ces lames ont été forgées et offertes par les dieux. Aerys, déesse, mère de la nuit et créatrice involontaire des vampires, a placé en la possession des sorcières cette possibilité de défense, avec l'accord d'Esphy. C'est un signe de son soutien et de sa culpabilité.

𝐇𝐚𝐮𝐧𝐭𝐞𝐝 𝐇𝐞𝐚𝐫𝐭𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant