Chapitre 1

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«Une récompense inattendue»

Hourra ! Une nouvelle journée s'offre à moi aujourd'hui. Comme tous les lundis, je dois effectuer une série de tâches domestiques avant d'aller à l'école. Et oui, je suis en terminale. L'établissement n'est pas très loin de chez moi. Avec tout le tralala d'hier, j'ai bien peur que Dame Zoé me sermonne parce que je n'ai pas tous mes cours sur des feuilles.

La dernière fois, quand les fenêtres de ma chambre sont restées ouvertes pendant la pluie, toutes mes notes de cours se sont envolées au passage du vent. Elles se sont mouillées et se sont retrouvées un peu partout dans le quartier. Heureusement que je les avais lues la veille.

Une fois les cours terminés, j'irai travailler. Chez Tonton Ococha, je suis serveuse par intérim. Ce n'est pas très rentable, mais suffisant pour subvenir à mes petits besoins.

En quittant mon lit, les cheveux ébouriffés, une brosse à dents dans la bouche et un verre d'eau à la main, je pense à ma journée.

Mon père est très matinal. Comme il travaille dans une usine de conditionnement et distribution, il doit y être tôt. Le climat y est tendu avec les problèmes de surpêche, mais son modeste salaire suffit à nous nourrir.

...

À l'école : (En classe)

-(Quelqu'un derrière moi) : Hey Ji, quoi de neuf aujourd'hui ? Tu sais, j'ai énormément de choses à te raconter concernant ce week-end. Je ne sais pas par où commencer, mais avant tout, il faut que je te dise, tu ne devineras jamais ! (toute excitée)

-(Moi) : Je saiiiis (répondis-je toute paumée), je parie que c'est en rapport avec M Bruno. Vous avez eu une conversation tous les deux ?

-(La personne derrière moi) : Mais quel est donc ce pouvoir de toujours tout savoir au détail près ? Non seulement tu réussis à rapidement assimiler tous ces machins bidules de cours loufoques, mais en plus tu sais lire dans les pensées, ma Ji ?

-(Moi) : Mais non, ne sois pas bête, Selma (répondis-je, un sourire niais au coin de la lèvre). J'ai croisé M Bruno ce matin, il te cherchait et m'a demandé si je savais où tu étais. Bien sûr, je lui ai dit non, vu le retard avec lequel tu arrives en classe.

-(Selma) : Si seulement à l'instant j'avais reçu un coup de fil de ta part me briffant à ce propos, je crois que je serais arrivée.

-(Moi) : Ah lala, quel enthousiasme ! Je crois que dorénavant je jouerai de cette carte pour que tu sois là dès potron-minet.

-(Selma) : Monsieur Bruno me fera toujours cet effet, je crois que c'est l'homme de ma vie. Je lui donnerai mon innocence sans réfléchir à deux fois. T'as vu comme il est si beau..., et sa voix..., j'en suis folle ! (dans les étoiles)

-(Moi) : Je vois qu'on t'a bercée trop près du mur. Tu es irrécupérable.

D'un coup, la porte s'ouvrit et Dame Zoé fit son entrée.

« Encore vous, Mlle Selma Helmut. Le seigneur vous a fait grâce de posséder une bouche, mais vous avez la mal grâce de l'utiliser que pour jacasser telle une pie devant une graine. "Kpiiie kpiiie kpiiie kpiiie kpiiie..." imitation du cri d'un oiseau » (dit Dame Zoé d'un air moqueur).

Tout le monde prit après ça une position conforme pour suivre le cours. Selma tirait la tronche et en moins de quinze minutes, la voilà qui roupillait.

Le cours se déroula en toute quiétude et Dame Zoé, contrairement à d'habitude, n'avait pas appelé mon nom pour répondre aux questions qu'elle posait. Changeait-elle ses habitudes ? Je ne sais pas. Elle n'a même pas daigné, comme elle disait si bien, "vérifier la mise à jour de nos notes".

Comme prévu, me voilà chez Tonton Ococha une fois les cours terminés. Justement, ils avaient besoin d'aide au restaurant avec la multitude de clients qui faisaient la queue. J'ai de suite mis la main à la pâte.

Aux alentours de 20H

Enfin, le dernier client vient de quitter sa table. Je débarrasse et vais me rincer le visage. Mon reflet dans le miroir captiva un court instant toute mon attention. Je ne m'étais pas mirée depuis presque une éternité, que l'image devant moi ne m'était pas familière. On aurait dit que mon regard traversait la glace, comme un rayon lumineux sur une surface transparente.

Je m'essuyai puis sortis de la cabine. Je me suis ensuite rapprochée de la caisse, où se trouvaient mes affaires, les ai prises. Quand j'ai voulu franchir le pas de la porte pour rejoindre l'extérieur du restaurant, une voix roc et ferme rebondit dans mes oreilles : « Jawhar !! ».

Je reconnaissais là les cordes vocales de Tonton Ococha, le propriétaire du restaurant. J'ai à peine eu le temps de me retourner qu'il enchaînait d'un ton menaçant : « Pourquoi te presses-tu de la sorte, hein ? T'en aller sans même m'avertir, et s'il t'arrivait quelque chose en chemin, que dirai-je à Nadir, hein ? ».

« Excusez-moi Ocho, j'avais la tête ailleurs. Cela ne va plus se reproduire » (je répondais en échappant à son regard).

Il s'arrêta un instant, et éclata de rire comme s'il venait d'assister à une scène typique de cirque. C'était si drôle que les deux membres de son personnel présents à ce moment-là se mirent aussi à se taper des barres. Bien évidemment, je n'étais pas de la partie. Il venait de me filer un coup de frousse instantané et je ne comprenais pas du tout ce qui était hilarant dans l'histoire.

Il me dit : « Viens ici, et attrape ça » tout en me tendant une petite enveloppe d'une couleur orange fade tamponnée de quatre points au centre, on aurait dit un losange. Je pris l'enveloppe.

Il dit : « La file clientèle n'arrêtait pas de s'étendre depuis ce matin hein, avec les deux autres (il parle là de ses 2 seuls employés, exceptée moi bien sûr), c'était impossible de tous les canaliser et gérer les commandes. Ton aide à ce moment opportun nous a tiré d'affaire hein ! Je te remercie, tu mérites cette enveloppe, et ne t'en fais pas, ce n'est pas ton salaire de la semaine hein ! Considère ça comme une prime de tes efforts. Tu es vraiment la fille de Nadir, ma petite Jawhar ». Il se remit à rire pour je ne sais quelle raison.

Et moi, prise de nostalgie, j'éprouvai de la gratitude. En fait, Ocho est un vieil ami de mon père. Ils se sont rencontrés en primaire dans la vieille école du quartier. Je me souviens qu'à l'époque où ma mère était encore en vie, il venait tout le temps à la maison et me ramenait de tas de choses. D'ailleurs, il avait aussi une femme en ce temps-là. Que devient-elle ?

Après des remerciements chaleureux, je disais au revoir à tout le monde. Hors de l'enceinte, je hâtais mes pas pour rejoindre la maison. La journée a été longue, vivement de revoir mon lit !



















Voilà, c'est la fin du chapitre 1 ! Lirez-vous la suite ?? 😁

Comme un verre videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant