Chapitre 10

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A l'aube, un bruit dans les couloirs de la résidence me fit ouvrir les yeux. Quelqu'un sortait de la pièce d'à côté, et j'entendais le bruit d'une porte qui se refermait doucement. Je prêtais attention afin de savoir qui c'était, mais je ne pouvais me fier qu'à mes oreilles.

Ses pas semblaient se rapprocher de la pièce qui était désormais ma chambre, puis le silence. J'eus l'impression de sentir sa main sur la poignée de la porte, mais elle finit par la lâcher et refaire son chemin. Je m'assis sur le lit, mes bras enlaçant mes pieds joints et fléchis, mes genoux touchant mon menton.

En bas, j'entendais la grande porte d'entrée se refermer. Je me dirigeai alors vers la fenêtre, poussai les rideaux dentelés en laissant à peine les premiers rayons de soleil pénétrer la pièce.

Dans ce faible éclat matinal, je reconnus Logan qui sortait de la demeure. «Je ne l'ai pas vu rentrer hier. Mais où va-t-il si tôt ?» (m'interrogeai-je à voix basse)

Curieuse, je restai à la fenêtre et l'observai. Logan avançait d'un pas décidé, disparaissant bientôt au coin de la rue. Intriguée, je décidai de me préparer rapidement. Peut-être que le suivre serait une bonne idée pour découvrir ce qu'il manigançait.

Je m'habillai en toute hâte, optant pour des vêtements simples et discrets. Une fois prête, je sortis de ma chambre et descendis les escaliers sur la pointe des pieds, veillant à ne pas réveiller les autres occupants de la maison. Dehors, l'air frais du matin me fit frissonner légèrement, mais je poursuivis mon chemin, suivant l'itinéraire que Logan semblait avoir pris.

Après quelques minutes de marche, je me retrouvai devant une petite croissanterie, réputée pour ses délicieuses pâtisseries qui se vendaient rapidement chaque matin. À travers la vitrine, je vis Logan discuter avec le boulanger, un sourire éclatant sur le visage. Il avait déjà un sac rempli de viennoiseries à la main.

Je restai cachée, observant la scène avec une certaine tendresse. «Il a dû se lever si tôt pour aller acheter des croissants», pensai-je. Cela m'émut plus que je ne l'aurais imaginé. Logan semblait tellement attentif et désireux de me remercier.

Alors que je me tournais pour partir, mon regard fut attiré par une fresque colorée sur le mur de la boulangerie, juste à côté de la porte d'entrée. Les couleurs chaudes et les lignes douces semblaient exprimer une profonde tendresse et une connexion humaine universelle. Deux mains entrelacées, représentant un geste de soutien et de solidarité, captivaient mon attention. Cette scène apportait une impression de paix et de réconfort.

Quand Logan quitta la boutique, je me glissai discrètement dans une ruelle adjacente pour ne pas me faire remarquer. Sur le chemin du retour, je continuai à le suivre de loin, un sourire involontaire aux lèvres.

De retour à la résidence, je me précipitai dans ma chambre pour éviter que Logan ne me voie. Peu de temps après, j'entendis ses pas monter les escaliers et la porte de ma chambre s'ouvrir doucement.

«Bonjour, Ayole», dit-il doucement. «Je suis sorti tôt ce matin pour te rapporter une petite surprise. J'espère que tu aimes les croissants frais.»

Il me tendit le sac avec un sourire timide. Mon cœur se réchauffa à cet acte de gentillesse. «Merci, Logan. C'est vraiment gentil de ta part», répondis-je, touchée par son geste.

Je déballai le sac avec précaution, découvrant les croissants encore tièdes à l'intérieur. Leurs arômes beurrés chatouillaient mes narines, et je ne pus m'empêcher de sourire davantage. « Tu as vraiment pensé à tout », dis-je en prenant un croissant entre mes doigts.

Logan s'assit à côté de moi sur le lit. « J'espère que ça te plaît », dit-il avec un léger rire. « Je sais que tu es toujours matinale, alors j'ai pensé que ce serait une bonne surprise. »

« C'est parfait », répondis-je sincèrement, en mordant dans le croissant. La chaleur du pain et la douceur du beurre fondant dans ma bouche apaisaient mon estomac creux et mon esprit curieux.

Logan prit un croissant à son tour et se joignit à moi pour le petit déjeuner improvisé. Pendant que nous mangions en silence, je repensais à la fresque que j'avais vue plus tôt. Les mains entrelacées, symbole de soutien et de solidarité, me revenaient en mémoire. Cette simple image sur le mur m'avait touchée plus profondément que je ne l'aurais cru.

« Dis, Logan », commençai-je doucement, levant les yeux vers lui. « As-tu remarqué la fresque à côté de la boulangerie ? »

Il secoua la tête, un air intrigué sur le visage. « Non, je n'ai pas fait attention. Qu'est-ce qu'il y avait dessus ? »

« C'était une peinture de deux mains entrelacées », expliquai-je, sentant mes joues s'empourprer légèrement. « Ça représentait vraiment quelque chose de spécial, tu sais ? Comme un lien fort entre deux personnes. »

Logan sembla réfléchir un instant, puis un sourire doux étira ses lèvres. « C'est beau », murmura-t-il. « Je suis content que tu l'aies remarqué. »

Nous terminâmes notre petit déjeuner dans une ambiance chaleureuse et complice. Même si je ne comprenais pas complètement pourquoi, cette simple sortie matinale de Logan et cette fresque avaient ajouté une nouvelle couche de profondeur à notre amitié naissante.

Plus tard dans la journée Maria entra dans la bibliothèque où j'étais entrain de consulter des guides et des monographies urbaines liées à Graloni. Elle disait qu'il y avait un appel pour moi et qu'il fallait que je décroche depuis l'interphone de la bibliothèque. Prise de fait, je répondis d'accord et elle retourna travailler.

«Bonsoir ma puce, tu me manques énormément,» (la voix de Tato à l'appareille)

J'étais encore fâchée contre lui, mais écouter sa voix à cet instant m'a énormément fais du bien. Je réalisais qu'il me manquait et que j'avais besoin de lui à mes côté.

«Excuse moi chérie, je te demande pardon pour ce jour là, j'étais plus moi même, je n'ai pas su mesurer le degré de mes actes»  (disait-il la voix emplie de regret)

«Qu'est-ce qui s'est passé d'autre ce jour là pour que tu décides aussi brusquement de quitter Benlégas ?» (Je lui posais la question)

Un blanc qui semblait ne jamais finir. «Quand tu répondras sincèrement à cette question, là on pourra enfin enterrer la hache de guerre.»

«Je serai bientôt de retour, on va en parler à  cœur ouvert. D'ici là, prend soin de toi, Logan est un chouette garçon.»

Pourquoi fallait-il qu'il ajoute cette phrase, Logan est un chouette garçon. J'étais embarrassée d'écouter ça. C'est vrai que Logan est une gentille personne mais là on parlait de nous deux seulement.

Comme un verre videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant