Chapitre 3

23 3 1
                                    

Absence

Vendredi 18 mai, une nouvelle journée commença sous les chants des oiseaux dans un ciel bleu vif. Quelques heures plus tard, les cours commencèrent au Lycée Charles Du Pond.

En classe

-(Dame Zoé) : Mademoiselle Selma Helmut, veuillez-vous lever, s'il vous plaît.

-(Selma) : (se levant) Oui, madame ?

-(Dame Zoé) : Avez-vous des nouvelles de Mademoiselle Jirul ? J'aimerais m'entretenir avec elle au sujet de sa participation au C.E.U.G (Concours d'entrée universitaire de GRALONI). C'est sa quatrième absence.

-(Selma) : Excusez-moi, madame. J'aurais dû vous prévenir. Ayole a rencontré une situation urgente. Bilo, le chien de sa voisine, a été renversé par un train il y a environ quatre jours. Elle s'est rendue à l'hôpital pour soutenir sa voisine. Ne vous inquiétez pas, madame, elle sera bientôt de retour.

La classe éclata de rire, et Selma, prise d'étonnement, se retourna pour voir ce qui les amusait.

-(Dame Zoé) : Mademoiselle Helmut, ne prenez pas ma classe pour un club de théâtre ! Pourquoi toujours ramener tout au sarcasme ? Un chien renversé par un train alors que nous n'avons plus de voie ferrée depuis cinq ans, et soigné à l'hôpital en plus ! Vous me prenez pour une idiote. Deux heures de retenue aujourd'hui, et pas de discussion !

-(Selma) : Mais madame, je vous dis la vérité...

-(Dame Zoé) : En plus, vous en rajoutez ! Trois heures de retenue, et c'est mon dernier mot !

-(Selma) : Mais madame...

-(Dame Zoé) : Taisez-vous, ou j'augmente la durée de votre punition ! Et pour les autres, que cela vous serve de leçon ! Le prochain qui exhibe un sourire rejoint Mademoiselle Helmut en retenue.

La classe resta silencieuse, et le cours continua.

Après la fin des cours, Selma fit ses heures de retenue et décida de se rendre chez moi pour tirer tout ça au clair.

Point de vue de Selma :

J'y ai pensé durant toute la colle. C'est vrai qu'on n'a plus de train dans la ville depuis cinq ans. Ayole est gentille, elle n'hésiterait pas à montrer sa charité. Mais manquer quatre jours de cours pour un chien, ça me semble tiré par les cheveux. Les chiens ne sont-ils pas soignés chez un vétérinaire ? J'ai l'impression que Ji m'a prise pour une idiote. Elle va m'entendre.

Retour au point de vue d'Ayole :

Arrivée devant le domicile de son amie, Selma fit des boules de papier et les lança à ma fenêtre ouverte.

-(Selma) : Mademoiselle Ayole Jirul, veuillez sortir et m'ouvrir la porte ! Vous avez des comptes à rendre !

-(...) : Mais qu'est-ce qui vous prend à crier comme ça ? Vous dérangez tout le voisinage.

-(Selma) : Excusez-moi, madame Germaine. Je cherche Ayole. Est-elle toujours à l'hôpital ?

-(Mme Germaine) : La fille de Nadir ? T'es son amie, n'est-ce pas ?

-(Selma) : Oui, c'est moi. Selma.

-(Mme Germaine) : Je n'ai pas vu Ayole ni Nadir ces derniers jours. Leur maison est trop calme. Serait-elle malade ?

-(Selma) : Mais je croyais que Bilo avait eu un accident et qu'elle vous tenait compagnie chez le médecin ?

-(Mme Germaine) : Non, mon chien va bien. On ne s'est pas rendu chez le vétérinaire depuis longtemps. De quel accident parles-tu ?

-(Selma) : Ah, zut alors ! Excusez-moi, madame Germaine. J'ai dû mal comprendre. Auriez-vous le nouveau numéro de Monsieur Jirul ? Celui de Ayole est injoignable.

-(Mme Germaine) : Ah oui, Bilo avait mastiqué son dernier portable il y a deux semaines. Laisse-moi vérifier mon calepin. Tu peux monter.

-(Selma) : Merci, madame.

Point de vue de Selma :

Madame Germaine est la voisine de Ji. Elle vit dans ce bâtiment depuis qu'on est petites avec son chien Bilo, et ne fait pas très jeune. Elle n'a pas d'enfants, en tout cas, d'après ce que je sais. Elle porte toujours sa bague sur le pouce de sa main gauche, donc je suppose qu'elle est veuve. On jouait souvent dans les couloirs avec Ji, bousculant sa porte. Elle nous criait dessus, "Bande de p'tites teignes". C'était drôle. On courait se cacher chez Ji, et Monsieur Jirul nous ramenait pour qu'on s'excuse. Le vendeur ambulant de café se faisait toujours taquiner par les cris de cette vieille femme à cause de la sonnette de son vélo. Elle était grincheuse à l'époque ! Après l'incident de la gare de Benlégas, elle devenait moins sensible au bruit et s'enfermait chez elle. Tout a changé depuis ce jour. Ji s'est introvertie, elle qui était si épanouie. Je ne connais plus son fou rire.

Retour au point de vue d'Ayole :

-(Mme Germaine) : Voilà, je crois que c'est le numéro de Nadir. Tiens.

-(Selma) : Merci. Je vais descendre et essayer de les appeler. Au revoir !

Madame Germaine sourit légèrement, raccompagna Selma à la porte et la referma.

En sortant, Selma chercha une cabine téléphonique, mais aucune ne se trouvait. Un sentiment de nostalgie l'envahit en voyant un bâton de glace à numéro marqué 4. Jadis, nous adorions ces glaces. Un jour ensoleillé, nous avions découvert que nos bâtons de glace avaient le même numéro. Ce souvenir lointain est précieux pour nous. Selma se laissa guider par ses souvenirs jusqu'à l'endroit où se trouvait le vieux marchand de glace. Et là...

Comme un verre videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant