"Rencontres"
La pièce me semble vide, personne à l'horizon. Comme une odeur de vanille dans l'air, je m'y accroche et doucement je reprends conscience.
Tout en les clignant plusieurs fois afin de m'habituer à la lumière tamisée de la pièce, il fallait que mes yeux tombent sur ce cadre en bois luisant qui abritait une photo de mouettes. J'apercevais des rideaux en dentelle. Je cherche mais d'une lenteur à reprendre des forces, j'étais allongée sur un lit, fin je crois... Des mouvements de ma tête je peignais les recoins de la pièce où je me trouvais, rien ne m'était familier. Ce qui me fit peur.
En un clin d'œil toutes mes forces me regagnèrent, et d'un élan soudain vers l'avant, je sortais de ma zone de confort. Je pris une position assise sur ce lit, c'était bien un lit.«Mais où suis-je ? Le bus..., Tato ?» (Me demandais-je)
Mes idées revenaient, je me souviens de tout.On toque à la porte. Elle s'ouvre, c'était lui, Tato. Il tenait un panier à la main. Sur un meuble prêt du lit sur lequel je me trouvais il déposa ce panier, et alla s'asseoir sur la chaise en bois tout en face.
A l'allure timide, les mots qu'il désirait prononcer s'éternisaient dans le creux de sa bouche. Il regardait par terre, les deux mains jointes. Moi je détournais mon regard.
Il dit: «Pardonne moi Ayole.»
Je répondais d'un silence.
L'instant d'après il se leva de son siège, me regarda et prit la porte pour rejoindre l'extérieur. Avait-il compris que c'était inutile ?
Tato n'avait au par-avant encore jamais levé la main sur moi. Toute cette situation m'est nouvelle. Il me faut du temps pour digérer. J'ai besoin de comprendre, mais je ne veux en aucun cas lui demander de m'expliquer.
Mais où sommes-nous ? Il faut que je sache, alors je pris la porte à mon tour pour l'extérieur. Je tombais sur un couloir étroit, tapissé de photos encadrées et de peintures délicates. Je m'avançais prudemment, ma main effleurant les murs comme pour me rassurer. En arrivant à l'escalier, j'entendais le bruit d'une porte se fermant doucement en bas.
Quand je descendais les marches une à une, découvrant un hall d'entrée spacieux avec un grand miroir ancien accroché au mur et un portemanteau en bois sculpté. Des fleurs fraîches, probablement cueillies du jardin, égayaient un vase sur une petite table. L'odeur délicate des roses et de la lavande embaumait l'air. J'ouvre la porte en face de moi et, une couche d'air frais m'envahit entièrement. Les cris d'oiseau, le parfum des fleurs, l'odeur du gazon, tout ça me parvenait successivement. J'étais à la fois appréhensive mais je me sentais si bien. J'avançais dans le jardin.
Au même moment, une voix légère et fluide m'adressa des mots. C'était «Salut, Ayole. J'étais impatient de te rencontrer.»
Lui, un garçon pas très grand à la fois décontracté et élégant, il se tenait debout. Ses cheveux étaient noirs, épais et légèrement ondulés, et tombaient en mèches désordonnées autour de son visage. Autour de son cou pendait un pendentif simple en argent, qui semblait avoir une valeur sentimentale plus que matérielle. Il souriait.
«Je suis Logan Esméralda, ton père m'a sauvé la vie et je voulais te remercier en personne.» Dit-il.
Je lui souris timidement, tentant de comprendre toute l'étendue de la situation. Mais avant que je puisse répondre, une douleur lancinante se manifesta à l'arrière de ma tête, là où j'avais heurté la paroi du bus. Je vacillai légèrement, essayant de maintenir mon équilibre.
Logan, remarquant mon trouble, fit un pas en avant, inquiet. «Ayole, est-ce que ça va ?»
Les sons autour de moi commencèrent à s'estomper, remplacés par un bourdonnement sourd. Les couleurs se brouillaient devant mes yeux, et une sensation de vertige s'intensifiait. Je tentai de parler, mais aucun mot ne sortit. Ma vision se rétrécit jusqu'à ce que je ne voie plus que le visage inquiet de Logan.
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Comme un verre vide
Roman d'amourÀ 17 ans, Ayole voit sa vie basculer après la mort tragique de sa mère. Renfermée et communicant difficilement avec les autres, elle trouve refuge dans son amitié avec Selma. Mais lorsque son père, Nadir, agit bizarrement après une mystérieuse absen...