Chapitre 11

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Point de vue de Selma :

Cinq jours s'étaient écoulés depuis ma dernière visite au commissariat. Les événements de ces derniers jours avaient été intenses, et mon esprit était constamment tourné vers Ayole. Le stress et l'incertitude planaient comme un nuage sombre au-dessus de moi.

Mon père avait été extrêmement occupé avec l'enquête, mobilisant toutes les ressources possibles pour retrouver Ayole et comprendre l'implication de Nadir dans la mort de Potino. Je passais mes journées entre la maison et le commissariat, essayant de soutenir mon père.

Charlie, de son côté, avait été un véritable pilier de soutien. Malgré sa peur de mon père, il continuait de m'envoyer des messages et de m'appeler pour prendre de mes nouvelles. J'appréciais ses efforts, même si je ne pouvais répondre à tous ses messages avec la même assiduité.

Ce matin-là, en sortant de la douche, je remarquai plusieurs messages de Charlie. Il voulait qu'on se voie pour discuter et se changer les idées. J'hésitai un instant, consciente de la tension de ces derniers jours, mais décidai finalement de le rejoindre. Peut-être qu'un peu de normalité ne pourrait pas faire de mal.

Je me préparai rapidement et sortis de la maison. Charlie m'attendait devant la porte, vêtu de manière décontractée mais élégante, comme à son habitude. En le voyant, un sourire se dessina sur mon visage. Il avait ce don de rendre les choses un peu moins lourdes.

« Salut, Charlie. Merci d'être là. »

Il sourit en retour, visiblement soulagé de me voir. « Salut, Selma. Comment tu te sens ? »

Je haussai les épaules. « Ça va. Enfin, autant que possible dans cette situation. »

Nous commençâmes à marcher, discutant de tout et de rien, essayant de laisser derrière nous, ne serait-ce que pour un moment, les préoccupations pesantes de ces derniers jours. Charlie me parla de ses projets pour l'été, de ses cours et de ses amis. Il faisait de son mieux pour me distraire, et je lui en étais reconnaissante.

Après une petite promenade, nous nous arrêtâmes dans un café. Charlie commanda pour nous deux et nous nous installâmes à une table près de la fenêtre. La conversation continua, plus légère cette fois. Il réussit même à me faire rire avec ses anecdotes du lycée.

Cependant, au fond de moi, l'inquiétude pour Ayole restait présente. « Charlie, tu penses qu'on va la retrouver ? »

Il posa sa main sur la mienne, me regardant dans les yeux. « Oui, Selma. Ton père fait tout ce qu'il peut, et nous aussi. On va la retrouver. »

Je hochai la tête, appréciant sa présence et son soutien. « Merci, Charlie. Vraiment. »

Après notre café, Charlie me raccompagna chez moi. Avant de partir, il m'embrassa sur la joue et me serra dans ses bras. « Tiens bon, Selma. Je suis là si tu as besoin de parler. »

Je le regardai s'éloigner, ressentant une étrange combinaison de réconfort et de tristesse. De retour à l'intérieur, je me préparai à retourner au commissariat. Papa m'avait demandé de le rejoindre pour une mise à jour de l'enquête.

Après avoir passé quelques heures au commissariat, l'attente devenait insupportable. Mon père, le commissaire Helmut, était en réunion avec son équipe pour discuter des dernières avancées de l'enquête. Je me tenais à l'écart, observant les va-et-vient des agents.

Finalement, mon père sortit de la salle de réunion, l'air grave et déterminé. Il se dirigea vers moi, ses yeux trahissant une décision difficile mais nécessaire.

Comme un verre videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant