Prologue

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De gros nuages jonchent le tapis d'un ciel gris, dans l'air comme une odeur de tabac humide. Des bruits de pas discrets se font de plus belle et les rues murmurent.

Du haut de ma fenêtre, j'aperçois Mme Germaine, ma voisine du 1er. Elle porte de gros sacs de courses et semble se hâter pour entrer dans l'immeuble. Elle est très discrète et ne sort presque jamais de chez elle.

"Vrrrrr, Vrrrrr", c'est mon téléphone. Un numéro de cabine téléphonique s'affiche.

J'hésite à décrocher, mais je finis par le faire :

-(Lui): Bonsoir ma puce, c'est Papa à l'appareil.

-(Moi): Euh... Pa...?? Oui bonsoir Tato, mais où es-tu donc passé? La nourriture est prête depuis déjà une heure, et tu n'es toujours pas rentré.

-(Tato): Pas de panique ma chérie, je serai bientôt là. Seulement, j'aurai du retard. Tu peux donc déjà entamer le dîner.

-(Moi): Non, je ne mangerai pas sans toi, j'attendrai ton retour.

-(Tato): Je...(Bip, ça a raccroché).

Je me sens un peu plus rassurée maintenant que je l'ai écouté, mais je ne suis pas totalement satisfaite. D'habitude, mon père ne rentre jamais après le dîner. Pourquoi n'est-il toujours pas là? Pourquoi m'appeler depuis une cabine?

Je m'allonge sur mon lit et commence à me faire des films sur la situation. Je pense à l'idée qu'il commence à fréquenter une autre femme. C'est vrai que depuis la mort de maman, il a bien le droit de se refaire.

Doucement, mes paupières se plissent et me voilà endormie.

"Toc toc toc !! Toc toc toc !!"

Soudain, j'ouvre les yeux et me précipite en direction de la porte.

-(Moi): C'est toi? Mais où étais-tu passé?

-(Tato): Pas de panique chérie, le bus que j'ai pris en rentrant a eu une panne de moteur en plein chemin. Il fallait tous qu'on descende. À cause de la pluie, j'ai dû me réfugier dans un bar des environs. C'est là-bas que j'ai passé la nuit.

-(Moi, d'un air surpris):...la pluie? Mais quelle pluie?

-(Tato): Oui, la pluie d'hier. Il a plu toute la nuit, je te signale.

D'un coup, des souvenirs pas très lucides me reviennent : moi en train de prendre une douche froide. Je réalise que ces souvenirs ne sont en fait que la matérialisation de mon rêve en réalité pendant que je dormais.

Après m'être assoupie, j'ai omis de rabattre les fenêtres de ma chambre, qui sont restées ouvertes durant toute la nuit. Juste avant d'apercevoir Mme Germaine rentrer ses sacs, j'étais en train de réviser mes cours. Mon bureau se situe près de la fenêtre... (Je vous laisse imaginer la suite).

Benlégas, ma ville natale, est un lieu plein de contrastes. C'est une métropole dynamique où l'ancien et le moderne se côtoient sans cesse. Les quartiers chics et les immeubles modernes se dressent fièrement, mais à quelques pas de là, les ruelles étroites et les bâtiments décrépis des quartiers plus modestes racontent une autre histoire.
Je suis amoureuse de ma ville, les rues sont souvent animées, bordées de boutiques colorées et de marchés en plein air. Les habitants de Benlégas sont un mélange de cultures et d'horizons différents, ce qui donne à la ville une atmosphère vibrante et cosmopolite.

C'est ici que j'ai grandi, entourée de cette énergie incessante. Chaque coin de rue, chaque bâtiment a une histoire à raconter.






















C'est la fin du prologue, vous a-t-il plu ? L'image en haut représente le quartier d'Ayole Jirul. Le bâtiment blanc en face, qu'on remarque à peine, n'est autre que l'immeuble dans lequel vit la demoiselle. Pas très grand, pas trop petit, voilà le berceau chaleureux de son enfance.

Comme un verre videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant