CHAPITRE 3 (partie 2)

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Je cours, mais je ne sais pas où je vais. Je saigne, mais je ne peux pas me soigner. Le moindre faux pas, et je suis morte dévoré. Pas le temps de jeter un regard derrière. J'entends déjà les fantômes hurler de douleur et de désespoir face à leur existences qui n'ont durées que trop peu de temps. J'enjambe en un saut la rambarde qui me sépare d'une grande prairie. Elle ressemble plus à un cimetière, avec tous ces morts qui jonchent le sol. Leurs yeux grands ouverts semblent me reprocher quelque chose, mais quoi ?

Je les sens tout près. Je m'avance pour passer au dessus de la grille qui pourrait me protéger quand soudain un d'entre eux me barre le passage. Long de deux mètre, il ressemble à un loup féroce prêt à me dévorer. Doté d'armes tranchantes, il pourrait déchiqueter quiconque s'approcherait trop près. Je recule d'un pas. D'autres s'approchent et forment un cercle autour de moi, me coinçant entre eux.

- CLAIRE ! S'écrie une voix que je ne reconnais pas.

Une petite fille me regarde avec ses yeux d'anges. Si innocente, elle a sûrement été forcée d'entrer dans cette vie remplie de massacre et d'horreur. Je réfléchis à un moyen rapide et efficace de me sortir d'ici. Et pas facile avec une plaie béante dans le dos et une fillette qui crie ton prénom si fort qu'elle pourrait réveiller un pays entier. Les loups s'approchent encore plus et mes jambes me lâchent. Je me retrouve genoux à terre, mes mains ensanglantées désespérément enfoncée dans le sol.

C'est fini, je me dis. Je vais revoir Simon.

Si je devais avoir un regret, c'est de ne pas avoir pu sauver mes amis des attaques. Voir leurs corps et me dire que je vais finir ainsi me fait grimacer. Je n'imagine pas la douleur qui me transpercera lorsqu'ils enfonceront leurs énormes griffes dans ma chair. Ils s'approchent si près que je peux sentir leur haleines putride.

- Allez-y, tuez moi.

Les loups redeviennent de simples soldats de l'ombre et soudain, forment une rangée. Tout au bout, un vieil homme lévite, assis sagement en tailleur dans le vide.

- Claire, dit-il de sa voix grave et profonde. L'Hybride. La sauveuse.

Je le regarde avec incompréhension. Il parle de moi ? Mon sang coule toujours plus et la douleur me plie en deux.

- C'est regrettable que tu aies choisis le camps des faibles.

Tout mon être voudrait répondre que je ne sais pas de quoi il parle, mais je réplique sans le vouloir :

- Être dans le clan des gentil n'a jamais été un acte de faiblesse.

C'est ma voix, mais je ne la contrôle pas. Comme si ce que j'avais dit était déjà écrit.

- Crois moi, ça l'a toujours été. Être Hybride est déjà une preuve que l'un de tes parents était un fragile. Je dois t'annoncer qu'ils t'ont transmis leurs gènes.

Je grogne et ai un mouvement vers l'avant, comme si j'allais l'étrangler. L'un des soldats m'en empêche et me repousse si fort sur le sol que je ressens le choc se répandre dans tous mes membres.

- C'est fini, tu vas rejoindre tes amis.

Puis tout devient noir.

Un cri me fait me relever en sursaut. Je cherche avec frénésie sa source mais rien ne vient troubler le silence angoissant de ma chambre. Mes mains tremblent. J'attrape ma tête en essayant de calmer la migraine qui a pris possession de moi. Un simple coup d'œil à mon réveil me permet de savoir que quelque chose ne vas pas.

Claire et le monde de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant