Chapitre 6

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Eve.

Je dois avouer que je passe un bon moment. On ne parle pas forcément et ses sourires moqueurs ne me font plus aussi peur. Mon angoisse est toujours présente et augmente mes maladresses. J'attache mes cheveux en queue de cheval haute. Je sens le regard vert du brun sur chacun de mes gestes me faisant regretter mes mouvements mais il fait chaud. Je fais glisser son cuir pour l'enlever et un sifflement se fait entendre suivie de rire. J'entends un " Elle est bonne la gamine" me faisant pincé les lèvres.

"-Répète pour voir si tu as les couilles.

Pitié, non.

-J'ai dis " Elle est bonne la gamine". Un problème ?
-Moi non mais toi bientôt quand je t'aurai exploser la gueule.

Les trois hommes se lèvent pour se diriger vers nous. L'ambiance est électrique. Je recule la peur au ventre.
Gabriel sourit, tête haute, pas une once de peur. Les premiers coups partent, ma main devant la bouche ettouffe mon crie. Il a trois hommes contre lui, il est foutu ! On est foutu !
Malgré sa carrure impressionnante, il est souple dans ses gestes. Il attrape une queue de billard et la fait exploser sur le visage d'un homme, son sang gicle avant qu'il ne tombe au sol complément sonné. Le brun attrape le visage d'un des gars pour le cogier contre la table. Merde. Je crois que le patron est en train d'appeler les flics.
Ils faut qu'on parte.
Vite.
Mais il semble aveuglé par la rage. N'osent pas l'approcher, peur de me prendre un coup perdu je l'appel mais malgré ma voix qui semble être un chuchotement, il lève la tête. Son regard trouve le mien qui semble reprendre ses esprits. Il fronce les sourcils avant de baisser la tête.

Oh mon dieu ! Je vais m'évanouir !
Il a un couteau planter dans le ventre !

Ça y est mes larmes coulent. J'essaie de contrôler ma respiration mais j'ai l'impression que des peine perdus. Il retire l'arme blanche en grimassent, attrape son cuir puis ma main pour le conduire à l'extérieur. Aucun de nous ne parle. Mais il gémit de douleur quand il grimpe sur son deux roues. Je fais de même et c'est quand le vent fouette mes cheveux que je me rends compte que je n'ai même pas de casque ! J'appuie par réflex sur sa blessure. Est ce qu'il à une hémorragie ?

On arrive rapidement devant des immeubles plutôt jolis. Il me tend ces clefs.

"-Le deuxième garage.

Je descend et cours jusqu'à la porte du garage. Mes doigts glissent à cause du sang sur mes mains et après m'être battu pendant une minute avec ses foutus clefs j'arrive enfin à ouvrir la porte. Le type est blessé mais il trouve quand même le temps de ranger sa moto au garage. Il prend appuie sur sa moto me dévisageant, le souffle court. Il est pâle.

Je m'approche de lui encerclent sa taille, il prend appuie sur moi tout en essayant de ne pas y mettre tout son poids. Il me donne les instructions jusqu'à une porte d'appartement. Je cherche encore une fois la clef pendant quelques secondes avant de pénétrer dans ce qui semble être un duplex. Mais mon cerveau ne réfléchi plus. On entre dans une salle d'eau. Il me lâche, prennent appui sur le meuble vasque sortent une trousse. Il enlève son t-shirt en grimassent, déchiré une compresse avant de l'imbibet d'alcool pour la plaquer contre sa blessure.

"-Il faut que tu aille à l'hôpital...
-J'ai l'habitude, ce n'est pas si grave que ça en a l'air.

Il se laisse tomber sur la cuvette des toilettes, la tête en arrière gémissent de douleur.
Je rencontre mon reflet me faisant peur. J'ai du sang partout même sur mon visage.

-Passe moi la trousse s'il te plaît.

Je m'exécute. Il me remercie d'un mouvement de la tête avant de sortir une aiguille d'un paquet stérile et du file. Je ravale ma salive. Il va se recoudre !

Gabriel enlève la compresse, il saigne moins mais il est toujours pâle.
D'un geste minutieu, il enfile le file dans l'aiguille, je reste bouche bée devant le spectacle qu'il m'offre. Il est entrain de se recoudre le ventre.
Ok Eve. Ne t'évanouie pas.

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J'ouvre les yeux, un mal de tête l'accompagne. C'était un rêve ! Je soupire de soulagement. Un cri sort de ma bouche quand je vois l'homme endormi à l'autre bout du canapé. Je remonte instinctivement la couette sur mon corps. Gabriel ouvre les yeux. Il est crevé, ça lui donne l'air moins féroce je trouve. Il soupire laissent sa tête contre le canapé pour m'observer. Il s'est douché. Il porte un short de sport, rien de plus. Je m'efforce de garder les yeux sur son visage.

"-Tu t'es évanouie et je pense que le sommeil t'a emporté par la suite.
-Il est quel heure ?

Il sort son téléphone de sa poche avant de le ranger après avoir regardé l'heure.

- Il va être 7 heures.

Mes yeux s'ouvrent en grand.

-Je dois être en cours dans une heure !

Je me lève prête à partir. Mais je ne sais même pas où nous sommes !

-Tu devrais prendre une douche avant de vouloir partir. Et te changé. Je vais te prêter un sweat.

Il se lève difficilement et monte au niveau du duplex. C'est complètement ouvert. Son appartement est magnifique. Il descend en grimassent et me fait signe de le suivre jusqu'à la salle d'eau. Le brun sort deux serviettes avant de me laisser. Je ferme tout de même la porte à clef avant de me déshabiller rapidement pour filer sous la douche pressé d'enlever tout ce sang. Gel-douche/shampooing trois en un à nous ! A défaut d'être effrayant, c'est vrai qu'il sent bon. Je remet mes sous-vêtements tant pis. Mais je ne peux absolument pas remettre mes vêtements tâchés de sang, j'enfile donc son sweat qui m'arrive à mi cuisse. Je vais louper la première heure de cours pour aller me changer et me mettre du parfum pour moins sentir lui.

J'enfile mes boots. Ça me donne un look totalement différent. Je m'habille comme madame tout le monde, tous les jours et là j'ai l'impression d'être assortis à Gabriel.

Quand je sors de la salle d'eau, Gabriel a déjà le regard posé sur moi, une cigarette entre les lèvres adossé à la fenêtre qu'il a ouverte. Ses yeux m'examine s'attardent sur mes jambes nues. Un petit sourire s'étire sur sa joue droite tirent une bouffé de nicotine.

"-Aurais tu un sac s'il te plaît ? Je lui demande montrent la pile de vêtements plié entre les mains.
-Pose les sur la table, je vais les mettre en machine toute à l'heure. J'imagine que tu lave tes vêtements à la laverie et tu n'auras pas le temps d'y aller avant samedi. Si tu laisses le sang jusqu'à là, tu pourras les foutre à la poubelle. Je te les rapporterai.
-Pourrais-tu les donner à Sacha s'il te plaît."

Il m'étudie encore me rendent encore plus mal à l'aise. Gabriel fini par jeter son mégot par la fenêtre pour fermer celle ci. Mes pieds recule tout seuls quand les siens avance. J'ai l'impression d'être une proie pour lui. Quand je me retrouve bloqué par le mur, j'oublie de respirer, ses mains attrape mes vêtements. Je cache mes mains tremblantes dans les poches du sweat. Ces doigts soulèvent mon menton pour que je le regarde.

"-N'ais pas peur de moi d'accord ? On est ami, non ?

J'hoche plusieurs fois la tête, plus par angoisse qu'il soit si prêt de moi. Comment je pourrais être ami avec un type comme lui ?

-Allez vient je te ramène."

Je le suis après qu'il est posé mes vêtements sur la table.
Il grimasse quand il monte sur sa moto. J'accepte la main qu'il me tend pour m'installer à mon tour après avoir mis le casque. J'essaie de mettre une plus grande distance entre nos deux corps mais si je n'ai pas envie que les passent voient ma belle culotte à dentelle à cause du sweat remonter, je suis obligé de me coller un minimum à lui. J'ai les joues en feu. Et j'ai l'impression de me liquéfier sur place quand il pose sa main sur mon genoux que je n'ose pas enlever.
J'ai l'impression que la route pour aller au campus prend une plombe. Je déguerpis rapidement de la scellé et enlève le casque que je lui rends.

"-Merci. Bonne journée."

Je parle vite et c'est limite si je ne me mets pas à courir quand je lui tourne le dos. Je l'entends ricaner avant que le moteur gronde.

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