Chapitre 2

92 9 0
                                    

Ève.

Le siège à côté de moi bouge m'indiquant que quelqu'un a pris place à côté de moi. Je me retourne tout sourire pensant que c'est Tarek mais c'est une personne totalement à l'opposé que j'y trouve.

Sacha.

Rien que ces cheveux sont plus connus dans l'université que n'importe qui. Son petit copain est un Darkwin, un club de motards dangereux qui trempe dans des histoires plus que louches. Il vient souvent la chercher le soir avec sa Harley ou l'amène le matin. Le même look déjanté et coloré. Ils sont assortis à la perfection.
Je jette un coup d'oeil à l'amphi, tous les regards sont sur nous. Elle est connue aussi pour sa solitude, elle ne parle à personne. Ou est-ce que personne n'ose lui parler ? Peut-être même les deux.

"-Salut, je suis Sacha.
-Eve, je m'appelle Eve.

Elle me sourit de toutes ces dents, le regard brille. Je sursaute quand elle enroule une de mes mèches de cheveux autour de son doigt.

-Le violet t'irait à merveille.... Parle-t-elle plus pour elle que pour moi.

Elle me fait penser à Harley Queen avec ses cheveux teint, son maquillage coloré et ses grands yeux de chouette. Son copain pourrait aussi s'apparenter au Joker quand on y pense. En espérant qu'ils ne soient pas aussi ravagés que ces personnes fictives. Mais si j'ai l'intuition que si. Peut-être pire.

-Eve comment ?

J'hésite. Pour quelle raison s'intéresse-t-elle soudainement à moi ? Elle n'est même pas dans les mêmes cours que moi logiquement. La question n'est pas demandée pour rien, j'ai l'impression. Les yeux verts du brun me reviennent en mémoire. Quand je suis resté paralysé par son regard. Est ce que ? C'est son petit copain qui a essayé de lui faire lâcher prise sur l'homme. Et elle était là...
Non, je me fais des films. C'est sûr. Ma chambre au dortoir est vacante depuis quelques jours peut-être lui à ton proposé et elle veux savoir qui je suis.

-Eve Fumenil

Elle sourit avant de m'abandonner, elle pousse Tarek volontairement avant de partir. On se regarde perplexe.

-Elle te voulait quoi la dingo ?
-Honnêtement ? Je n'en sais rien...

Il jette un coup d'oeil à la porte avant de venir prendre la place libre et de m'embrasser.

-Elle est trop bizarre.
-Hum..."

Le reste de ma journée se passe comme d'habitude jusqu'à ce que je sorte de la fac. Mon regard a croisé ceux du couple déjanté. Sacha me montre ces dents me saluent vivement de la main, son copain qui a les mains posés sur son derrière me fixe avec amusement me rendent soucieuse. J'ai l'impression de mettre mise dans une galère monumentale sans savoir laquelle. Elle ne m'a jamais apporté d'attention avant aujourd'hui. Je lui réponds par politesse un sourire avant de me diriger vers mon tas de ferraille qui me serre de voiture.

Il ne me faut pas longtemps avant d'arriver dans le petit bar/café auquel je travail pour compléter ma bourse universitaire. Je me change rapidement dans un uniforme aux couleurs de l'établissement, tablier noué dans le dos. Je salue rapidement mes collègues pour me mettre au travail.

Je soupire, encore une heure et demie. Je suis claqué. Je baille discrètement avant de me retourner et de me prendre un mur. Je gémis et touche mon front. Mais le ricanement du mur en question me fait ouvrir les yeux. Je ravale ma salive lèvent la tête. Mon cœur loupe un battement et instinctivement je mets mon pichet d'eau vide entre nous ce qui le fait sourire.
Il est encore plus impressionnant de près, le souvenir des deux mecs qu'il a laminé à lui tout seul me font trembler.

"-Je te fais peur ? Eve ?

Je ravale une nouvelle fois ma salive, secouent négativement la tête. Il incline la sienne toujours se foutu sourire moqueur collé au visage.

-Je... Vous... Bière ?
-Ouais, je veux bien une bière.

Il recule d'un pas et me redonne mon oxygène. Je passe une main tremblante dans mes cheveux. Donc elle lui a bien donné mon identité. Qu'est ce qu'il me veux ?
Je sens son regard sur moi, épient tous mes gestes. Je s'entremêle même mes pieds manquent de tomber quand je lui apporte sa boisson. C'est le visage rouge de honte que je lui tends. Il me remercie d'un signe de tête et je prie intérieurement pour qu'il parte le plus vite possible. Mais mon souhait ne se réalise pas, il part seulement à la fermeture.
Une fois le ménage fait, je regagne ma voiture au pas de course, il pleut ce soir. Et pour couronner le tout la voiture décide de faire des siennes pour démarrer pour finalement me lâcher complètement après 5 minutes de route. Je me gare sur le bas-côté. De la fumé sort de mon capot. J'ai envie de pleurer. Je sors de ma voiture, m'appuis à la portière complément démoralisée de ma journée. Je lève les yeux quand le bruit d'une moto se fait entendre. Pitié. Fait que cette personne ne s'arrête pas à mon niveau. J'ouvre la portière cherchant mon sac dans le véhicule voulant éviter tout contact visuel avec le motard mais je l'entends se garer juste à côté de moi. J'attrape ma bombe aux poivres.

"-Je ne ferai pas ça si j'étais toi.

Ma tête cogne me faisant grimacer.

-Tu as l'air d'être un nana bien maladroite.

Je garde quand même la bombe aux poivres dans la main. Il me tend la sienne. D'un mouvement de tête il m'indique de lui donner mon arme. J'obéis, anxieuse.
On est seuls.
Je suis seule avec un des pires malfrats de la ville. Trop de souvenirs me sautes devant les yeux. Il est extrêmement dangereux.

Il descend de sa moto et pose son casque bol sur le siège. Je recule d'un pas, sa main glisse sur ma taille pour me rattraper quand je tombe en arrière. Ces doigts sont passés sous ma veste agrippent mon t-shirt. Son touché me brûle. Nos yeux se trouvent. Il est bien trop près de moi mais je n'arrive pas à dire un mot. La brun me lâche au bout de quelques secondes qui me paraissent être des heures. Ces pieds le dirigent jusqu'à mon capot qu'il ouvre.

-Desolée pour toi mon ange mais tu vas sûrement être à pieds un moment. J'ai l'impression que tes filtres ont cramé.

Mon ange ? A pieds ? Comment cette journée peut-elle être pire ?

-Je te ramène. Un ami mecano viendra la chercher demain.
-Je ... Mer.. Ok.

J'ai l'impression d'avoir deux ans et demi. Manque plus que la couche.

Le bruit de capot qui se referme me fait sursauter.  Sa décontraction est intimidante. Il ne se gêne pas pour attraper mes affaires et les ranger dans les poches qui sont sur le côté de sa moto.

Sa moto.

Je semble reprendre conscience au moment où il met son casque sur ma tête. Ces doigts touchent ma peau quand il le resserrent.

-Merci mais je vais appeler quelqu'un pour me ramener et pour la voiture.

Je parle si vite que j'en suis moi même impressionné.

-Eve.

Je sursaute une nouvelle fois, le faisant sourire. Mon anxiété l'amuse.

Il grimpe sur la moto me faisant signe d'un mouvement de tête de monter derrière lui. Je ne sais pas faire ça. Je ne suis jamais monté sur un engin pareil.

-Prends appuie sur mes épaules, ton pied là et tu passes la jambe de l'autre côté.

Mes yeux exorbités le font rire. Je secoue les mains, ferme mon véhicule avant de m'approcher du brun qui fait vibrer sa moto. Je prends appuie sur le cale pied et fait glisser mes mains sur ces épaules qui deviennent soudainement raides avant de faire passer la jambe.

Je suis sûr une moto ! Sur une Harley Davidson !

-Un conseil accroche toi à moi."

J'ai à peine le temps d'assimiler ce qu'il me dit que le deux roues part à toute vitesse me faisant crier. J'agrippe sa taille, me colle à lui. Je ne peux même pas faire le tour de sa taille avec les bras tellement qu'il est impressionnant.

DarkWinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant