The road is long, we carry on ¦ Joel x oc

12 - Dead of night

꧁꧂

Quelques rayons de soleil réussissaient à franchir la croûte de poussière qui recouvrait les grandes vitres de l'immeuble, les laissant tous se distinguer les uns des autres. Arme à la main, une lumière accrochée à la hanse de leur sac, le petit groupe avançait côte à côte dans la zone désaffectée. Le centre commercial était infesté de claqueurs, mais comme elle avait décrété que, selon ses sources, la pharmacie n'avait pas encore été vide par la FEDRA. Ils la suivaient.

Ils avaient récupéré plus tôt dans la journée les sacs de fournitures médicales à la bordure ouest de la ville. C'était assez pour être payé. Mais comme d'habitude avec ce genre de boulot, il y avait toujours un autre endroit à piller avant de rentrer.

C'était peut-être les yeux pleins d'espoir de la noiraude ou son air convaincu qui l'avait décidé à la suivre. Il n'en était pas sûr parce qu'il n'avait pas vraiment eu le choix non plus quand tous ces coéquipiers tombèrent dans un accord commun de faire ce détour. Joel avait appris à flairer les pièges et même avec toute la volonté du monde, il ne vit rien de tel dans les paroles de la femme du groupe.

Ils passèrent plusieurs dizaines de minutes à vagabonder entre les magasins en ruine dans une ambiance des plus pesantes. Andy était toujours en tête du groupe avec Adrian à sa suite. Celle-ci leva la main pour les intimer de s'arrêter. Puis, d'une autre indication discrète des doigts, elle indiqua qu'ils allaient se séparer.

Joel guida alors les deux autres hommes vers l'aile nord du centre commercial, tandis que le duo allait à l'est.

La mousse se ramollie à chaque pas qu'Andy entreprenait sur les pavés moisis du centre ville. Elle jeta un coup d'œil en arrière et observa les trois autres, ils avaient hoché la tête à son indication silencieuse et s'étaient séparés quelques mètres plus loin. La jeune femme ne put cependant s'empêcher un dernier regard au dos couvert d'une veste marron de Miller qui dirigeait les deux autres membres de l'expédition.

Elle l'avait organisé pour la seule raison que l'hiver approchait et qu'il fallait de quoi pouvoir soigner ceux qui souffriraient du froid mordant, ou des coups de l'armée, en cette période de famine. Boston était endigué par les traffics d'arme et de provisions. Soit on les suivait soit on coulait. 

Côte à côte, ils se faufilèrent toujours en silence dans un des magasins de premier secours. Sa lampe de poche se balada sur les rayons qui paraissaient tous plus vides les uns que les autres.

"- Alors d'où vous vous connaissez ?" Chuchota Adrian sur son épaule, la sortant immédiatement de ses pensées.

Ses yeux quittèrent les étagères de l'épicerie pour grimper sur le visage basané de son acolyte. Elle l'avait rencontré il y a quelques mois alors qu'il venait de perdre son père. C'était son air espiègle qui lui avait plus, Adrian était né à Boston, il y avait connu le bouleversement du Cordyceps et s'y était adapté. C'était grâce à lui qu'elle pouvait savoir où et quand se préparaient les expéditions. Mais Andy savait aussi que si elle ne le payait pas gracieusement, il n'hésiterait pas à la trahir contre quelques cartes.

"- On ne se connait pas."

"- Andromédeeee, arrête de mentir, ça te va mal. "

Oh, comme elle regrettait de lui avoir avoué son prénom de naissance, un soir d'été où l'alcool avait un peu trop coulé.