꧁꧂
Une semaine. Andy avait traversé deux Etats et frôlé la mort une demi-dizaine de fois il y a une semaine.
Le pire, c'était la solitude, la cabane de Gordonfield n'avait jamais paru aussi austère. Ils étaient censés arriver avant elle ici. Alors qu'elle était en train de traverser les longues autoroutes de Caroline, eux, ils auraient dû installer leurs affaires et l'attendre. Mais la cabane était vide, il n'y avait ni électricité, ni réseaux. Seulement elle et son reflet dans les vitres poussiéreuses de l'habitacle.
C'est au bout du septième jour qu'elle réalisa qu'elle resterait encore seule un moment. Ils ne viendraient pas.
Les provisions qu'elle avait volé dans une station-service vide en venant jusqu'ici s'étaient épuisés il y a deux jours. Et même si on lui avait appris que l'être humain pouvais tenir plus de 10 jours sans manger, elle commençait à comprendre l'expression mourir de faim.
Couchée, en boule sur le lit sans draps qu'occupaient ses parents quand ils venaient, elle pleurait un monde qui était en train de disparaître. Les dernières informations qu'elle avait entendues à la radio avaient confirmé qu'aucun vaccin n'avait été trouvé. Ils conseillaient tous de rester barricadé chez soi jusqu'à que les autorités viennent les chercher. La blague. Qui viendrait la trouver ici ?
Son corps déshydraté n'avait plus aucune larme à pleurer, même lorsque elle laissa ses yeux traîner sur la photo à moitié déchirée de son frère et elle sur la table de chevet. Elle allait juste se laisser mourir ? Le sourire chaleureux de son Scotty lui serra le cœur et dans un geste lourd, elle tenta de se relever. Tout les muscles de son corps maigre lui tirèrent la peau, mais Andy réussi à se mettre debout bien que maladroitement.
La petite maison en bois était loin d'être fameuse et les deux-pièces qui constituaient les lieux étaient toutes les deux couverts d'une pellicule de poussière. Il paressait si triste, cet endroit si animé quand ils arrivaient au début de l'été pour passer leurs vacances près du lac. Il y a quelques années, elle serait partie courir dans les bois avec son cadet. Leur mère leurs hurlant de faire attention alors que le visage doux de leur père les aurait regardé assis sur le porche un carnet de note à la main.
Andy refusa de continuer à divaguer plus longtemps. Ça suffisait. Il allait peut-être bien, il y avait une chance. Faible, mais réel. Son père disait toujours que la patience était une vertu et que tirer des conclusions hâtives détruisait l'âme. Elle avait toujours détesté ce côté philosophe du paternel Caulfied. Pourtant, aujourd'hui elle donnerait beaucoup pour l'entendre dire une de ses phrases dont lui seul comprenait le sens.
La fatigue physique due au manque de nourriture ne l'aidait pas. Seule au milieu de cette grande pièce, elle maudit aussi sa mère de ne jamais avoir voulu laisser son mari garder une arme ici. Puis elle repensa à Jenny et au revolver de son père, un vertige la saisie. Elle ne sut pas si c'était dû à la faim ou au visage de sa meilleure amie qui la hantait. Elle l'avait abandonné.
Mais elle ne s'abandonnerait pas elle-même, jamais. Pas après avoir traversé des kilomètres et croisé des dizaines de pseudo-zombie sur le bord de la route. Le matelas du petit lit avait déjà épongé trop de ses larmes. Elle était vivante et en pleine possession d'elle-même. Ce serait sûrement une injure envers les autres de se laisser mourir de faim. Envers Jen. Une nouvelle vague l'assailli alors qu'elle progressait dans le petit habitacle.
VOUS LISEZ
The road is long, we carry on ¦ Joel x oc
Fanfiction« - Je suis désolé si je t'ai fait croire quelque chose l'autre fois, mais... Elle s'arrêta net, il savait qu'elle savait de quoi il parlait. - J'avais besoin de réconfort, tu étais là. J'espère que tu n'as pas pris ça trop au sérieux. - Bien sûr qu...