18 - Trigger Of Love

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Andy n'avait jamais vu Chicago autrement qu'à travers les séries télé et les cartes postales. Pourtant, elle savait que ce qui se tenait à la place de la ville n'avait plus rien de la capitale de l'Illinois.

Il y avait d'abord eu les panneaux « danger » à moitié effondrés qui les avaient forcés à mettre leur masque. Peut-être que c'était de l'appréhension, ou peut-être qu'ils risquaient encore leur vie. Là où Andy s'était attendue à entendre Joel dire qu'il n'irait pas plus loin, le silence fut de mise, faisant naître l'inquiétude entre ses tripes.

Puis il y avait ces buildings en majorité détruits. L'ambiance sauvage des montagnes avait disparu au profit d'un immense brouillard gris planant sur les décombres comme un voile mortuaire. À chaque pas entrepris vers le cœur de la ville, ils s'enfonçaient un peu plus dans un territoire en ruine où même la nature n'avait pas osé reprendre ses droits.

"Qu'est-ce qui s'est passé ici ?" Avait-elle demandé quand autour d'eux l'horizon n'était plus qu'un amas de constructions effondrées au sol.

"Ca a était l'une des premières villes du pays où le virus à frappé."

"Tu penses qu'ils l'ont bombardé ?"

Le regard de Joel sur les environs répondit à sa place alors qu'il tentait de gravir les pierres échouées au sol depuis des années. Même l'hiver avait paru s'arrêter aux frontières de la ville.

"C'est si calme." Commenta la jeune femme en le suivant pour grimper sur la montagne de rochers.

"...Trop" Il observa l'horizon avant de se retourner pour lui tendre la main. "Il n'y a pas eu de vie ici depuis les bombardements."

Joel plaça sa main dans le creux de son dos et, évidemment, il devait poser sa main ici pour qu'elle ne sente plus qu'une envolée de papillons dans son ventre. Puis elle réussit à atteindre sa hauteur et il s'écarta pour laisser au froid le loisir de la mordre.

Ils étaient compagnons de voyage, rien de plus. Sauf que depuis qu'elle l'avait embrassé (même si embrasser était une exagération), en fait, c'était quelque chose de plus. Chaque détail était plus qu'un détail, chaque regard un peu plus long.

"On devrait aller jusqu'à l'autre bout pour être sûr qu'ils ne se cachent pas quelque part." Indiqua Andy pour couper court à ses pensées un peu trop entreprenantes.

"Je ne veux pas te décevoir, mais..."

"Joel, il y a quelque chose ici." C'est impossible autrement.

Sauf que tout indiquait l'inverse, absolument tout. Il n'y avait aucune présence humaine ou inhumaine depuis plusieurs kilomètres. Les derniers infectés qu'il avait croisés étaient une bande de coureurs dans une station service en périphérie de l'autoroute. Elle ne le lui dit pas, mais s'il le fallait, elle soulèverait chaque pierre de cette zone déserte pour y trouver la vie.

Sur cette pensée, Andy entama la descente de la montagne de débris avec une lenteur sans précédent. Pourtant cela n'empêcha pas son pied de faire s'écrouler une pierre à l'intérieur d' une crevasse sombre. La jeune femme émit un cri de panique avant de glisser quelques mètres plus bas. La dernière chose qu'elle vu fut le visage de Joel qui se retournait vers elle.

Quand son dos toucha le sol, elle eut la sensation que tout l'air de son corps s'était échappé pour ne jamais revenir. Puis elle a suffoqué et enfin elle réussit à entendre la voix de son acolyte qui lui criait plus haut :

"Andy ?! Ça va ?"

Elle refusait d'admettre que la panique dans sa voix avait quelque chose de plaisant. Mais pourtant, c'était le cas. Allongée sur le dos, elle reprit rapidement ses esprits.

The road is long, we carry on ¦ Joel x ocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant