Chapitre 14

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Chapitre 14

— Salut, beauté...

Je tourne la tête vers Matthias posté dans l'encadrure de la porte de ma chambre. Le visage marqué de culpabilité et de réserve, il attend que je l'invite à entrer, les mains planquées dans le dos. Je le considère un instant. Bien que j'aie un caractère de merde et une fierté démesurée, la rancune ne fait aucunement partie de mes défauts, alors je cède. Il vient se racheter auprès de moi, je le sais. Je ne lui en veux même plus, mais je le lui laisse croire, curieuse de voir ce qu'il va entreprendre pour essayer de se faire pardonner.

« I get to love you" – Ruelle

— Tiens, c'est pour toi.

Il me dévoile enfin ce qu'il cachait derrière lui. Je ne dis rien, je le laisse faire en tentant de rester impassible. Il s'installe sur mon lit à côté de moi en glissant une pâquerette derrière mon oreille. Il me tend ensuite un paquet de bonbons, évidemment, mes préférés. Je lutte pour contenir le sourire qui ne demande qu'à s'exprimer. Il m'embrasse une joue, puis l'autre, avant de se diriger vers mes lèvres, puis mon cou, puis à nouveau une joue, et enfin l'autre. Il continue ainsi en m'assenant d'une armée de baisers auxquels je n'arrive plus à résister. J'éclate de rire, mais je ne dis toujours rien. Il se détache ensuite de moi, avant de m'offrir un regard taquin. Le brun se lève, un sourire complice se dessine sur son visage. Il me prend la main pour m'inviter à me lever, je le suis jusqu'à la plage. Le soleil est en train de se coucher, le ciel se peint de couleurs orangées. Il lance une de mes musiques préférées, Sunsetz de Cigarettes After Sex, sur laquelle il me fait danser doucement, les pieds dans le sable. Probablement son plus beau pardon silencieux. Je remercie ma mère de m'avoir transmis son amour pour les choses simples. Et la danse par la même occasion.

— C'est un sans-faute Rivera, soufflai-je.

— Je sais, beauté. Je te connais, me répond-il d'un air charmeur derrière ses fossettes.

Il me murmure ensuite son excuse avant de m'embrasser. Mais le calme ambiant n'était qu'une façade, puisqu'il me bascule sur son épaule pour aller me jeter à l'eau. Entre éclats de rires et insultes, je me débats pour tenter de m'enfuir, mais mon sort s'abat. Je plonge dans l'eau fraîche, pour me venger je l'entraîne à ma suite.

Sur le dos, je brasse avec mes bras pour nager plus au large. Il m'imite, juste à mes côtés, avant de m'agripper pour me serrer contre lui. On s'enlace dans l'eau en essayant de garder la tête à la surface. Nos gestes maladroits contribuent à notre amusement, jusqu'à ce que je me concentre pleinement sur lui. Je contemple celui qui fait battre mon cœur d'un amour pur, sincère et loyal. Ses mèches brunes sont trempées et cascadent sur son front, recouvrant partiellement ses yeux dont je ne me lasserai jamais. Sous la lumière chaude du coucher de soleil, ils ressortent encore plus verts que d'habitude, quand en journée ils sont plutôt bleus.

Nos regards s'accrochent et parlent à notre place, quand les mots que peuvent dire nos bouches ne sont plus suffisants. Seuls nos corps sont capables de transmettre ce qu'on peut être incapables d'exprimer. Ses lèvres retrouvent les miennes, délicatement, parfaitement. J'aimerai éterniser ce moment aussi magique qu'il soit. Le graver en mémoire en espérant en connaître d'autres aussi intenses. Quand il se détache, ses fossettes réapparaissent en m'offrant le plus beau des sourires.

— Je t'aime Jane. Comme un fou.

— Moi aussi je t'aime, Matthias Rivera ; répondis-je d'un air espiègle.

Nos bouche fusionnent à nouveau entre elles, comme pour sceller ces paroles, au beau milieu de l'océan. Ça, c'est le genre de romantisme que j'aime. Un mec qui vient s'excuser avec des bonbons, une pâquerette, une danse hasardeuse et quelques baisers langoureux dans l'océan après m'y avoir balancé tête la première dedans.

Traque Ardente - T3 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant