Traque Ardente - T3 (Terminée)

Chapitre 23

Chapitre 23

Carson

— C'en est où avec la gamine fiston ?

— C'est bon, je suis sur le coup, répondis-je.

— Bien.

J'observe mon oncle assit en face de moi me dévisager le regard vitreux – comme tous les autres le font également – avant d'avaler d'une traite le liquide ambrée qui trône dans son verre. Il poursuit la réunion avec le reste des membres. Aaron à côté de moi, ne tient plus en place.

— Vas-y raconte, souffle-t-il. Qui a embrassé qui ?

— Elle, me ventai-je.

— Veinard... Tu vas bien t'amuser, elle est carrément canon la fille Adams.

— La ferme, ce n'est pas ça le plan.

— Certes, mais tu peux quand même en profiter un peu. Tout le monde n'a pas cette chance... Mon père ne me donne pas des missions aussi cool.

Je le jauge du regard quelques secondes. Est-ce que mon cousin serait aussi tordu que son paternel ? Ou juste un obsédé ? Peut-être les deux ?

Je les écoute encore un peu jacasser entre eux sur leur prochaine opération, avant de me lever de la table. J'ai encore des choses à faire, rien n'est gagné. Walter me questionne du regard, comme toujours, il fait attention à nos moindre faits et gestes, en particulier les miens et ceux de son fils. Nous sommes la relève du gang dit-il. On ne rigole pas chez les Déimos, il faut marcher droit.

— Elle n'est pas venue en cours aujourd'hui, je vais passer la voir. Il est temps de revoir maman et papa Adams, clarifiai-je avec une touche d'ironie.

Mon oncle hoche la tête, je m'en vais du Q.G. Au moins, je ne suis pas obligé de rester coincer à écouter ces blaireaux parler comme Aaron. Le gang était nettement moins craignos du temps de mon père. Aujourd'hui, il n'y a plus que des assistés incapables de réussir correctement leur mission sans périr avec ou se faire gauler par les flics.

Je retrouve enfin ma Jeep après l'avoir prêté à un des membres. Je check rapidement son état, ces abrutis ont le don de me la transformer en taudis d'une manière qui m'échappe. Cette fois, ça à l'air d'aller. Il faut que je passe chez Drew pour récupérer l'instrument de Jane, histoire d'avoir un prétexte pour me pointer sur le bateau. On dirait bien que ses folies sous la pluie la veille ne lui ont pas réussi, je suis certain qu'elle est tombée malade. Ce n'est pas faute de lui avoir dit, mais elle préfère courir derrière les mauvais garçons pour les embrasser. Elle est définitivement aussi bête que sa mère.

Le bâtiment s'érige devant moi. Guitare sur le dos, je grimpe, comme si j'étais chez moi. Une voix que je reconnais m'interpelle. Devant moi se tient l'espèce de tarée aux cheveux roux qui m'a invité à monter à bord la première fois. Elle m'observe avec un sourire taquin sur la face.

— Je me rappelle de toi... T'es venu voir Jane ?

— Oui. J'ai sa guitare aussi.

— Fais comme chez toi.

Avec plaisir. En traversant le pont, je reluque tout ce qui m'entoure pour qu'aucun détail ne m'échappe, à la recherche d'indices ou d'infos qui pourraient m'être utiles. Je ne croise personne d'autre sur ma route, le bateau est presque désert en cette fin d'après-midi. Je me demande bien où ils sont tous passés. Sans doute qu'ils doivent être en mission. J'ai cru comprendre qu'ils aimaient bien se mêler des affaires auxquelles ils ne devraient pas s'intéresser...

Je toque brièvement à la porte du papillon avant d'entrer sans prendre la peine d'attendre une réponse. Des iris noirs se posent immédiatement sur moi, elle semble surprise de me trouver là, mais en voyant sa guitare sur mon dos, elle comprend rapidement la raison de ma présence ici.