Chapitre 12 : Do you hear me ?

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-Eh et si on abandonnait l'autre ici, et on emmène la gueule d'ange avec nous.

   La gueule d'ange ?

-Pfff, c'est pas la peine, on nous a donné comme ordre de les ramener tous les deux. Point final.

-Ohhhh, oui mais...

-Il n'y a pas de mais, on les ramène point. Et on ne discute pas.

-Bon... d'accord.

   Ma tête me tourne, et j'ai la bouche pâteuse.

   J'ouvre les yeux et me rend compte que mes ravisseurs n'ont même pas pris la peine de me bander les yeux.

   Achille

   Je tourne la tête dans sa direction et me rend compte qu'il est encore plus en mauvais état que de ce que je crois être toute à l'heure, ou quelques jours peut être. Depuis combien de temps sommes nous dans cette barque ? je ne sais même plus. Je ne sais même pas quel jour nous sommes.

   Mes yeux me piquent face à sa silhouette étalée par terre comme un vulgaire sac poubelle. Son tee shirt est déchiré, ses cheveux en bataille et il a de nombreuses coupures un peu partout tout le long du corps. J'ai juste envie de le prendre dans mes bras et de le tirer de cet enfer. Ses cheveux autrefois si brillant ont perdus leurs éclats et leur souplesse. On croirait même que son teint à terni, il s'approche beaucoup plus du gris cendreux, gris comme la mort qui rode et qui se fait proche. Si avant cette mésaventure je croyais avoir face à moi la personnification même du soleil, maintenant il n'en reste plus que ténèbres et souffrance.

   Achille

   Si seulement il m'entendait

   Je t'en supplie regarde moi

   Fusille moi du regard si tu veux, comme à ton habitude, mais fait moi ne serait-ce qu'un signe de vie... pitié.

   Rien

   C'est comme si il était déjà mort.

   Tout est de ma faute.

   Comme toujours.

- Plus vite bande d'escargots. Dame Thétis nous attend.

   Dame Thétis ?

   Comme dans... oh c'est pas vrai. Dites moi que je rêve.

   Achille je t'en supplie réveille toi. Ta mère la sorcière nous attend de pied ferme.

   Toujours rien.

   Ma jambe tressaute et je me met comme toujours à triturer mon collier que ma mère m'a donné comme cadeau il y a fort longtemps. Je l'ai toujours trouvé bizarre ce collier. Mais pour une raison que j'ignore je me met à le contempler avec attention. Bien sur, il s'agit d'une simple médaille dorée avec dessues le dieu des forgerons, soit l'inévitable Héphaïstos. Je me suis toujours demander pourquoi elle me l'avait légué et pourquoi ce Dieu en particulier. Pourquoi pas Zeus ou Hadès ? un des trois grands. Lui, je ne vos pas ce qu'il a de particulier. Fabriquer des armes c'est bien, mais c'est pas au même titre que l'inconcevable foudre de Zeus ou les tempêtes terrible de Poséidon.

   Si seulement un Dieu n'importe lequel m'écoutait et pouvait m'emmener loin de ce cauchemar avec Achille. N'importe où, mais hors de ce calvaire.

   Après tout si je viens d'apprendre que le voyage dans le temps est possible, pourquoi un dieu n'écouterait pas ma prière.

   Patrocle ressaisit toi tu perds la tête mon vieux.

   Puis j'enlève subitement la main de mon collier car une lumière doré  se met à surgir et à accroitre de plus en plus en puissance et en luminosité.

   C'est quoi ce bordel ?

   Je n'étais pas sérieux quand je parlais des dieux, enfin.

   J'omets un hoquet de surprise, avant de me ressaisir au dernier moment.

   C'est moi qui ait fait ça ?

   Les trois silhouettes se tournent vers moi en même temps.

-C'est quoi ce délire ?

   Avant qu'elles ne puissent avancer dans ma direction un épais nuage de fumée s'élèvent vers nous.

   Avant que ce sortilège s'étende à en perde la vue, mon instinct me dicte de m'approcher d'Achille.

   J'obéi et lui prend la main qui est anormalement froide et molle. On croirait presque que je touche un cadavre en décomposition.

     Alors, je le vois ouvrir les yeux d'un coup et émettre un petit couinement de peur, comme un animal apeuré.

   Il ne doit surement pas me reconnaitre avec toute la poudre q'on lui a incurgé, le pauvre.

   D'une voix rassurante je lui caresse les cheveux et lui murmure :

-ça va aller je te promets, je suis là maintenant. Je ne laisserai plus personne te faire du mal, tu as ma parole Achille.

   Ma promesse semble le rassurer car il cesse de trembler et me regarde maintenant comme si il avait retrouvé la raison.

   Je lui sourie, me penche et pose mon front sur le sien dans un geste de réconfort pour lui montrer que je suis bien avec lui.  

   Tout se passe tellement vite que je ne vois pas le paysage défiler et changer sous nos yeux.

   Où sommes nous ?

Remember Me PatrochilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant