Chapitre 28 : Une dernière fois

34 2 0
                                    

   Achille essaye d'amorcer un autre pas dans ma direction, ma quelque chose étrangement le bloque dans son mouvent. Je fronce les sourcils et observe avec stupeur qu'une racine à commencer à entourer sa cheville droite et commence à entamer son chemin de plus en plus haut jusqu'à son genou.

   Ma respiration s'accélère comprenant ce qui se passe.

   Il me regarde la bouche entrouverte avec des yeux exprimant l'effroi et la stupeur. Alors c'était vrai. Nous n'avons pas besoin d'échanger un mot, notre regard perçant le fait à notre place. Nous comprenons tous les deux ce qui est entrain de se passer. Nous ne pouvons pas faire marche arrière.

    Il est trop tard.

   Achille va être juger à cause de ses regrets,  et des actes qu'il a commis, mon tour viendra après lui.

   Le second.

   Il essaye temps bien que mal d'essayer de se défaire de cette prise surnaturelle, mais rien n'a faire. C'est trop dur. Même quelqu'un ayant une force presque irréelle que lui, la racine ne cède pas. Au contraire, on croirait presque qu'elle s'endurcit d'avantage et devient de plus en plus coriace.

   La racine atteint maintenant son bassin, puis entame une longue et lente montée interminable jusqu'à son cou. La scène se déroule sous mes yeux, comme dans un film. J'ai l'impression d'être spectateur de ma propre histoire. Je vois tout mais ne fais rien. Que pourrais-je faire de toute façon ? je ne suis pas un dieu après tout, ni une divinité. Je ne sais même pas ce que je suis ni qui je suis. de toute façon je ne peux plus bouger. Je suis prisonnier de mon propre corps, mes jambes refusent de m'obéir et ne m'obéiront plus jamais.

   C'est fini.

   Il ouvre la bouche et articule deux mots, comprenant que la fin est proche :

-Je t'aime.

   Il me sourit, d'un sourire d'une telle beauté comme je n'en n'avais jamais vu. Il n'a pas l'air effrayé, au contraire il a l'air... serein, comme si il était en paix avec lui même et acceptait son sort. Les traits de son visage se détendent et une petite brise souffle dans ses cheveux, soulevant quelques mèches rebellent. Achille a toujours été beau bien sûr, mais là cette vision qu'il m'offre de lui me fait revoir la définition du mot "beau". Jamais je n'aurai cru qu'un homme pouvait avoir une telle apparence.

   La racine recouvre maintenant l'intégralité de son visage, et fige ses traits dans une morsure glaciale.

   Il ne bouge plus.

   Je ne vois plus ses yeux, ni l'expression de son visage.

   A -t-il toujours ce sourire ?

   A -t-il réellement conscience de ce qui vient de se passer ?

   Maintenant qu'il n'est plus là, je ressens un étrange vide, comme si on m'avait arraché toutes joies de vivre ou une partie de mon âme. Cet homme m'a fait passer par toutes les émotions : j'ai pleurer, j'ai ri, j'étais en colère, il a fait ressortit le meilleur de moi même. Je suis heureux d'avoir croisé son chemin. Jamais je n'avais éprouvé quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un. En fin de compte, je suis heureux d'avoir accepté cette quête. Que pensera Chiron désormais ? tout cela n'a plus d'importance. Notre histoire s'achève. Si seulement je l'avais embrassé une dernière fois...

   Je me sens si seul à présent.

   Une larme coule de mon œil droit.

   Quelque chose appui lourdement sur ma jambe gauche.

   Je me détourne, les traits tordus dans une grimace de douleur.

   S'en ai fini pour moi aussi.

   Les racines commencent à leurs tours à recouvrir mes chevilles.

   Je vais disparaitre moi aussi.

   Mon heure est venu.

   Je me laisse faire, de toute façon je n'ai plus de forces pour bouger ni crier. Personne ne m'entendrait, les dès sont jetés.

   Je ne sens plus aucun de mes membres. Les racines ont poursuivis leurs routes jusqu'à mon cou.

   Au loin, j'entends comme un rire de satisfaction.

   Jusqu'au bout, mes yeux demeureront sur la silhouette de mon âme sœur, comme figé dans le temps, ou dans un froid éternel, impassible.

   J'espère que dans une autre vie n'importe soit-elle je le reverrais une dernière fois.

-Achille...

Remember Me PatrochilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant