Le baiser et doux et lent. Sa langue caresse doucement la mienne. J'en gémi presque de plaisir. Ses lèvres sont aussi douces comme de la soie. Je pourrait passer l'éternité comme ça à l'embrasser. Je crois que c'est une des meilleures sensations qui me soient donnés.
Soudain, je réalise une chose. Mais qu'est ce que je suis en train de faire ? je suis littéralement en train de l'embrasser ? j'ai perdu les pédales ou quoi ? ce type ne vient même pas de mon monde. Et si... et si c'était un piège ?
Pris de cour, je met fin au baiser brutalement, un peu comme si son contact m'avait brûlé. Achille me regarde avec incompréhension et fronce gravement les sourcils. Il aussi perdu qu'un enfant qui a perdu sa maman, qu'il me fait presque de la peine. Il lève sa main vers mon visage comme pour me toucher mais se ravise au dernier moment, comme si il avait peur de ma réaction. Mes yeux se posent sur ses lèvres charnue gonflées et rougies par nos baisers. Ses yeux verts bouteille ressemblent à deux diamants qui brillent dans les ténèbres.
Je recule de quelques pas tout en maintenant le contact visuel. Mais qu'est ce qui m'a pris enfin ? je suis devenu fou d'embrasser quelqu'un que je ne connais pas ?
Ne sachant quoi faire, de décide de prendre lé décision la plus stupide et la plus lâche de ma vie: je tourne les talons et prends la fuite, comme un voleur. Je l'entends crier mon nom à deux ou trois reprises.
Je ne me retourne pas, mais je sens qu'il me rattrape, et que je vais devoir le confronter bientôt. Il en est hors de question alors je cours comme si il y avait un monstre à mes trousses et crie haut et fort :
-Laisse moi tranquille Achille !
-Patrocle, attend, il faut qu'on parle ! s'il te plaît arrête toi.
Alors là il rêve. Chiron m'avait dit qu'il ne maitrisait pas vraiment la langue française, mais là je dois reconnaitre qu'il n'a fait aucune faute et n'a fourché sur aucun mot, un peu comme de la magie. Je ne comprends plus rien.
C'est là que je réalise que les bruits de pas se sont arrêtés. Troublés, je fai volte face et observe attentivement la ruelle.
Personne
C'est comme si Achille s'était volatilisé et qu'il n'était jamais là. Je cligne des yeux plusieurs fois et me pince même en me demandant si je venais pas d'halluciner. Achille était bien là avec moi n'est ce pas ? il n'a quand même pas pu s'en aller comme ça, sachant qu'il ne sais à peine se repérer tout seul.
C'est quoi ce délire ?
Qu'est ce qui se passe ?
Je crie :
-Achille ?
Rien
-Achille, tu m'entends ?
Rien non plus.
-Achille si tu m'entends ce n'est vraiment pas drôle. Et si jamais la petite andouille que tu es s'amuse à me faire une farce, je peux te dire qu'elle est de très très mauvais goût. Je te préviens que si je t'attrape, je te fais la peau abruti compris ?
Toujours rien.
Même les menaces n'y font rien.
C'est à partie de ce moment là que je commence vraiment à m'inquiéter et à songer qu'il serait incapable de ma faire une blague de ce type.
Qu'est ce que je dois faire ?
J'ai vraiment un mauvais pressentiment.
Et en général, mon instinct ne mens jamais. Quelque chose d'horrible est en train de se passer, c'est claire comme du cristal, et je n'ai pas d'armes pour me défendre.
Je me passe une main dans mes cheveux et fais les cent pas pour réfléchir à une solution. Quand tout à coup, je reçois comme un message sonore dans mon cerveau un cri déchirant qui me supplie de l'aider vite.
Je n'ai plus le contrôle de mon corps, je me met à cavaler la ruelle et partir à sa recherche. Je regarde tous les alentours, chaque recoin, mais toujours rien.
Je m'arrête quelques secondes pour reprendre mon souffle, je sens que si je ne le fais pas, je vais m'évanouir. C'est à ce moment que j'entends des cris qui sont étouffés, comme si quelqu'un essayait de parler mais qu'on l'avait bâillonné.
A pas de loup, je m'avance prudemment vers ces sons sinistres.
Je contourne une grosse poubelle, puis je ne bouge plus.
Je vois Achille ligoté de la tête au pied, un bâillon à la bouche recroquevillé comme un chien effrayé par terre.
Sans réfléchir, j'accoure immédiatement vers lui et lui arrache son bâillon de la bouche. Il reprend sa respiration.
-Achille, dis moi qui t'a fais ça ? maintenant !
-Patrocle, tu es en danger, ils vont te tuer, il faut que tu partes !
-Quoi... mais ...
Ses yeux s'écarquillent de peur et sa bouche dorme un "o".
Avant que je n'ai eu le temps d'achever ma phrase, je reçois un énorme coup sur la tête et m'effondre.
Je parviens juste à discerner trois grandes et hautes silhouettes noires. Dont une qui remet brusquement le bâillon D'Achille et lui flanque un terrible coup de coin dans les côtes. Tellement puissant, qu'il ne peut s'empêcher de crier et de se replier sur lui même.
Puis trou noir.
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Remember Me Patrochille
Tarihi KurguUn rêve étrange ? un lieu propice ? des yeux verts si familiers, mais pourtant inconnu aux yeux de Patrocle ? une sensation de déjà vu qui semble si lointaine ? Vous l'avez compris, je vous propose donc de vous laisser séduire par cette réécriture d...