Chapitre 27 : Les Enfers

26 1 0
                                    

   J'ai à peine le temps de reprendre mon souffle face à la situation auquel on y fait face que le sol s'ouvre sous nos pieds en deux parties et nous englouti à la lettre. Nous tombons encore et encore plus bas.

    Il fait si noir, c'est comme si on était dans le plus profond des abysses ou dans la gueule d'un animal géant.

   Une étrange sensation de froid fait place dans le creux de mon cou.

   Pour finir le spectacle,  notre chute se finit brutalement, je me retrouve le nez écrasé sur le sol, je ne sens plus mes jambes. La chute a été tellement brutale que ma respiration s'est bloqué d'un coup, un peu comme quand quelqu'un essaye de vous noyez et que vous tentez désespérément de remonter la tête hors de l'eau pour retrouver l'oxygène.

   J'entends Achille émettre un gémissement de douleur, il se tient le bras droit. C'est là que je remarque que quelque chose n'est pas normal : son bras, il est anormalement long, et pend bizarrement, je crois qu'avec la chute son os du bras c'est déplacé. Je plaque une main sur ma bouche pour m'empêcher de recracher ce que j'ai ingurgité, il s'assoit sur les fesses et me regarde la bouche entrouverte. Effrontément je lui demande :

-Qu'est ce qui s'est passé ? où sommes nous non de Dieu !

-On est dans les champs d'Asphodèle, déclare-t-il un peu trop rapidement à mon goût.

   J'émet un rire jaune :

-Et comment est ce que tu sais cela ?

-J'ai lu un livre sur cet endroit. Regarde autour de toi.

   Mon cœur est à un bond de sortir de ma poitrine. Autour de nous le décor se fait sinistre et morbide : au début ce que je croyais être des mannequins (ne me demandais pas pourquoi), s'avère être des VRAI personnes. Des personnes mortes, des cadavres en décomposition, parfois plusieurs de parties de leurs anatomies manquent : un bras, un œil, une jambe... comme si elles ils avaient été arrachés par quelque chose ou quelqu'un. Une épaisse fumée blanche et opaque tourbillonnent autour des âmes en peine, comme si cette fumée était vivante. Les âmes, elles qui semblent nous dire de fuir au plus vite. Mais comment ? je remarque également que les âmes sont comme attacher par d'épaisses racines qui les retiendront à tout jamais dans cette partie des enfers.

   S'en est fini pour nous.

   Je comprends maintenant pourquoi nous sommes ici, ce n'est pas à cause de moi, c'est à cause de lui. 

   Achille a tué sa mère qui était une nymphe des mers.

   Comme si il avait lu dans mes pensées, il se relève pour de bon et marche jusqu'à moi. Il me soulève par les aisselles :

-Aller Patrocle, debout.

   Il m'a à peine toucher que une douleur vive et intense prennent place dans mes jambes, un peu comme si j'avais reçu une décharge électrique en mille fois plus fort. La douleur est tellement cuisante que je me mords les lèvres jusqu'au sang.  Je serre fort les dents que j'ai peur qu'elles ne s'entrechoquent et se brisent.

-Quoi ? m'interpelle-t-il affolé. Qu'est ce que tu as ? tu as mal aux jambes.

   Je fais oui de la tête.

   J'essaye de me relever mais j'ai à peine esquisser un mouvement que je me retrouve de nouveau à terre, le nez dans le sol et le front en sueur.

   J'essaye une nouvelle fois mais rien à faire, le résultat est toujours le même.

   Achille écarquille les yeux comme si il venait subitement de comprendre quelque chose, une révélation.

   Mes jambes...

   Je... je ne peux plus marcher.

   Cette chute m'a fait perdre l'usage de mes jambes.

   Achille a compris quelques minutes avant moi ce qui s'était passé. Il ne dit rien sans doute pour ne pas me brusquer et me choquer d'avantage.

   Encore une fois.

   Je peux même ressentir toute sa culpabilité dans les expressions de son visage. Il se prend la tête dans les mains et s'arrachent des mèches de cheveux. Il jure en latin, des paroles que je n'ose même pas traduire.

S'en ai finit pour moi.

   L prophétie avit raison en fin de compte.

    il faut que j'arrête de me voiler la face, il sera toujours plus beau et plus fort que moi, dans n'importe quel univers, et dans n'importe quel galaxie.

   Je suis le maillon faible.

   Je l'ai toujours été de toute façon.

   Sa mère avait peut être raison à mon sujet.

   Et la punition décisive revient à moi. 

   J'ai perdu mes jambes.

   Je préfère mourir que de passer ma vie dans un fauteuil roulant.

   Voici donc le véritable enfer.

   


Remember Me PatrochilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant