Chapitre 11

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- Harry !

Le Gryffondor n'eut pas le temps de réagir, la branche avait fracassé la fenêtre, et le frappait de plein fouet. Draco tourna le dos, recevant des éclats de verre.

- Harry ! Harry réponds-moi !

Le vent engouffrait la pluie, alors que le tonerre couvrait leurs paroles. Les bancs s'envolèrent, alors que quelques casiers tombaient, dans un vacarme assourdissant. Draco voulu attraper sa baguette, mais elle lui fut rapidement arraché de la main. Il tendit le bras, pour seulement la voir s'envoler loin de lui.

-Bordel de merde. Harry ! Réponds !

Couché sur le sol, il avançait difficilement, tentant d'abriter sa tête des débris qui volaient autour de lui. Un cris passait ses lèvres quand il sentait les morceaux de verres déchirer sa peau. Pourtant, il continuait d'avancer, poussant tout ce qu'il pouvait de son passage.

Finalement, ses doigts frôlèrent le corps toujours froid d'Harry. Il remonta son bras, dégagea tant bien que mal la branche qui écrasait son torse.

-Harry, Harry, tu m'entends ? Faudrait que tu te réveilles mon vieux. Allez, ouvre les yeux d'accord ?

Mais le regard du Gryffondor restait désespéremment innacessible. Partagé entre la terreur et la colère, Draco fouilla les poches du corps inanimé, jusqu'à trouver la baguette. Ne voulant pas reproduire son erreur précédente, il la couvrit de son corps, avant de lancer un patronus.

La main d'Harry serrée dans la sienne, il regarda le guépard s'éloigner vers l'école en courant.

-Allez Harry, tout va bien se passer, d'accord ? On va vite nous trouver.

La baguette toujours en main, il lança ensuite une bulle de protection autour d'eux. Allongé contre le corps d'Harry, dos au vent, il faisait tout ce qu'il pouvait pour maintenir ce petite oasis, mais la fatigue, la peur, et le fait que la baguette ne lui obéisse qu'à moitié rendait les choses assez difficile pour lui.

Finalement, le voile bleuté s'évanoui, en même temps que celui qui l'avait invoqué.

o0o0o0o

Harry se dit qu'avec sa chance, ce n'était pas vraiment surprenant que le seul rayon de soleil de toute la pièce ait décidé de se poser au fond de sa rétine. Il cligna des yeux plusieurs fois, bougea, tentant désespéremment de couvrir son visage, mais ses bras semblaient être fait de plomb, et refusaient de bouger.

-Calmez-vous Monsieur Potter. La potion de sommeil fait encore effet.

Le rayon disparu, lui arrachant presque un soupire de soulagement. A la place, une silhouette floue se tenait au dessus de lui. Etait-ce déjà l'heure d'aller en cours ? Pourtant tout était encore tellement sombre autour de lui. Le soleil ne devait pas être encore levé. Et puis, il avait encore tellement sommeil, il grogna quand Ron lui parla. Il oublia l'idée même de remonter la couverture sur lui, et se contenta de fermer les yeux.

o0o0o0o

Le second réveil d'Harry était bien plus difficile. Il regrettait le moment où il ne sentait pas ses membres, tellement la douleur était partout. Pas insoutenable, mais constante, et global. Ses bras, ses jambes, sa tête, son torse. Il avait l'impression d'être passé sous un camion. Son esprit était plus clair, et il savait désormais reconnaître l'infirmerie, et la douceur de Madame Pomfresh, qui passait un gant frais sur son front.

-Bienvenue par nous, Monsieur Potter. Comment vous vous sentez ?

-J'ai mal. Que s'est-il passé ?

-La tempête a été bien plus violente que prévu. Les élèves dans le château vont bien, mais quelques uns, qui étaient à l'extérieur, ont été blessé. Et vous faites parti de mes patients. On vous a trouvé grâce au patronus de Monsieur Malefoy. Heureusement qu'il a réussi à le lancer.

-Draco ? Il est où ?

Harry s'était soudainement relevé du lit, manquant de renverser l'infirmière, cherchant du regard une tête blonde bien connue.

-Il n'est pas là. Ralongez-vous avant d'abîmer tout mon travail.

-Est-ce qu'il va bien ?

La femme ne pouvait être que touchée par la détresse du jeune élève, dont les yeux s'étaient élargies d'inquiétude. Dumbledore ne voulait pas qu'Harry sache ce qu'il s'était passé, ni où était passé le Serpentard, pas encore certain de la situation, et du pourquoi les deux élèves étaient ensemble.

-Reposez vous, ne vous inquiétez pas trop pour Monsieur Malefoy. Il va bien.

Harry tenta de protester, mais l'infirmière n'était pas à son coup d'essaie, et savez comment calmer un élève un peu trop perturbateur. Malgré lui, il était couché, attendant sagement la suite des événements.

Puis les jours passèrent. Ses amis venaient le voir, tous les jours. Hermione lui ramenait les cours, Ron lui parlait des matchs de Quidditch ratés, et Ginny les derniers potins de Poudlard. C'est comme ça qu'il apprit la plus grosse rumeur en cours dans le château.

Draco Malefoy et Harry Potter.

Evidemment.

Les rumeurs les plus folles courraient sur ce qu'ils faisaient ensemble, seul dans le vestiaire. Pourquoi c'était Draco qui avait envoyé le patronus ? Pourquoi il avait utilisé la baguette d'Harry ? Pourquoi il n'était pas revenu depuis l'incident ?

Et c'est comme ça que Harry finit par comprendre ce qu'il s'était passé. Et que Draco n'était pas revenu.

Après l'accident, son père avait débarqué à Poudlard en plein milieu de la nuit, les cris entre lui et le directeur avait été entendu dans une bonne partie du château, relayé rapidement par les fantômes et les tableaux.

Finalement, Draco, encore inconscient, avait été amené, pour ne plus revenir. Même les professeurs n'avaient pas de nouvelles, et ne savaient pas quand il pourrait reprendre les cours. Tout ce que le directeur savait c'était qu'il était encore en vie, et soigné à Ste Mangouste.

-On doit y aller !

-Harry, je t'en prie, calmes toi.

-Tu ne peux pas comprendre.

Hermione leva les yeux au ciel face à la ténacité de son ami. Ils étaient en route pour leur cours, premier que le brun allait suivre depuis sa sortie de l'infirmerie. Comme toujours, il s'était parfaitement remis de la situation, grâce aux soins de l'infirmière.

De ce qu'il avait compris, Draco avait été physiquement moins touché, alors il ne parvenait pas à comprendre pourquoi il n'était pas revenu. Que s'était il passé pour lui ? Son père avait-il appris ce qu'il s'était passé entre eux ?

Il avait cessé d'écouter le sermon d'Hermione, qui ne cessait de lui rabâcher depuis des jours pourquoi il ne devait pas s'approcher du Serpentard. Au lieu de cela, il repéra Blaise dans la foule, et se jeta presque sur lui.

-Comment il va ?

Le noirot regarda autour de lui, avant de le prendre par le bras, et l'amener à part de la foule. Bien sûr, les élèves les regardaient, chuchotant, certains voulaient s'approcher d'eux pour entendre la conversation. Mais quelques regards de Blaise et sa voix basse les empêchaient complètement d'entendre ce qu'ils se disaient.

-Je pensais que tu pourrais me le dire. Je n'ai pas eu de nouvelles depuis que je l'ai vu te courir après. Tout ce que je sais, c'est ce qu'on m'en a dit.

-On m'a dit qu'il était à l'hôpital. C'est vrai ?

-Il a été assez amoché après votre aventure. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Harry regardait autour de lui, frustré et assez perdu.

-On doit aller le voir.

-On y va ce soir.

Blaise le regarda pendant une seconde. Il avait le regard décidé, et la mine grave. Le Serpentard ne savait toujours pas ce qu'il s'était passé entre eux, mais il connaissait son ami, et ses sentiments pour le brun. Alors peut-être que ce soir ils auraient une chance ? 

Tourner le dos à la vérité [Drarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant