Chapitre 18

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Hermione regardait les larmes de son meilleur ami, blessée, mais pourtant elle devait rester concentrée sur sa tâche. Sauver la vie de Draco Malefoy n'était pas une mince affaire, que ce soit en terme de magie, ou de moral. Mais quand elle voyait la détresse d'Harry, une crise d'angoisse qu'il ne parvenait pas à calmer, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir sauver le Serpentard à tout prix.

Elle adressa également un remerciement silencieux à Blaise qui, malgré sa panique, gardait la tête sur les épaules. La tension et l'inquiétude qui se lisaient sur ses traits étaient plus qu'évident, mais il suivait les instructions d'Hermione sans rien dire.

-Harry. Harry écoute moi. J'ai besoin de Blaise pour appliquer la potion et les onguents. Draco va souffrir. Enormément. Alors tu dois tenir sa tête, et lui parler.

Harry la regardait, mais ne semblait pas la voir. Elle était sur le point de se répéter quand il se déplaça. Tendrement, les cheveux blonds s'étalèrent sur ses genoux, alors qu'il se mit à lui caresser son front. Il lui parlait, doucement, sans s'arrêter. Anxieusement, il fixait les paupières qui restaient fermées, et ce front froncé. La douleur devait être réellement extrême.

Harry était quelque peu perdu. Il se sentait ridicule, après sa confession interrompu. Et en colère. Il ne savait pas ce qui arrivait à Draco. Il ne comprenait pas pourquoi le Serpentard devait souffrir autant, et lui en voulait d'avoir refusé de s'expliquer. Pourtant, c'est bien une angoisse sourde et profonde qui prenait le pas sur tout le reste. Il ne parvenait même pas à comprendre ce qu'il disait, ne voyait pas les mains d'Hermione et de Blaise s'agiter dans tous les sens, il n'écoutait pas les ordres secs de la sorcière.

Non. Il ne voyait que Draco. Sa peau qui ne cessait de blanchir, sa chemise qui se levait difficilement, son visage glacé, figé dans une expression douloureuse. Alors l'angoisse prenait le dessus sur tout le reste. Mais il se promit d'engueuler le sorcier dès qu'il irait mieux.

Les minutes passèrent, il ne sentait plus son corps, ses jambes étaient endolories à force de reposer sur les pierres glacées. Hermione avait mit un sort chauffant sur le corps de Draco. Quand ils avaient voulu le déplacer, pour le ramener dans son dortoir, il avait tellement hurlé qu'il avait fait fuir les oiseaux qui voletaient à côté d'eux. 

Blaise était assit à côté, le regard fixé sur le visage de son ami. Il attendait anxieusement une réponse de sa part, de le voir ouvrir les yeux. Ils n'avaient pas eu le temps d'essayer la potion qu'Hermione avait trouvée, afin de la lui appliquer, avec un sortilège plus que complexe et quelques ongents pour soigner les plaies. La chemise blanche de Draco était rouge, constratant avec la pâleur de sa peau.

Hermione attendait, elle aussi. Par un reflexe moldu hérité de ses parents, elle murmura une courte prière. A chaque minute qui s'écoulait, elle comptait les respirations, et les battements du coeur. Toutes les cinq minutes, elle ressentait le besoin de vérifier les bandages qui couvraient son dos. De temps à autre, elle jettait un coup d'oeil à son ami, qui n'avait pas bougé. Il n'avait même pas réagi quand elle avait posé une couverture sur ses épaules.

L'univers semblait s'être arrêté, pour permettre à la lune d'éclairer ce tableau tragique. Chaque émotion inscrite si clairement sur le visage des protagonistes, dans l'attente irréel d'un réveil qui, peut-être, n'arriverait jamais. Le vent s'engouffra dans la couverture brune déposée sur les épaules d'Harry, soulevant les coins. Personne ne réagit quand elle s'envola par dessus le balcon.

-Il faut qu'on le déplace. Je pense qu'il s'est écoulé assez de temps. On doit l'amener à l'infirmerie.

-Non, surtout pas. Si son père apprend ce qu'il s'est passé, il va le tuer, je le sais. Hermione, regarde ce qu'il lui a fait. Crois moi, il ne doit pas être au courant.

Tourner le dos à la vérité [Drarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant