Blaise n'était pas certain d'aimer la sensation. Et en même temps, c'était assez grisant d'être caché à la vue de tous. Harry les avait fait sortir du château bien trop facilement, évitant fantôme et professeur d'un pas expert, sans qu'aucune erreur ne soit commise.
Arrivé à l'hôpital, la situation se compliquait déjà plus. Une fois la carte des maraudeurs rangée, il était plus difficile de prévoir les mouvements des médecins et des infirmières. La nuit leur offrait l'avantage du calme.
Les deux étudiants profitèrent d'une alarme, pour passer derrière le bureau de l'infirmière, chercher le dossier qui les intéressait.
Malefoy. Chambre 315.
La chance semblait être de leur côté, puisque l'ascenseur s'ouvrit quand ils arrivaient devant, laissant sortir une femme éplorée. Ce n'est qu'à l'abri des portes de fer que la cape tomba au sol.
Harry trouva qu'ils arrivèrent bien trop vite. Il ne se sentait pas vraiment prêt à affronter le blond. Il ne savait rien de son état de santé, de si il se souvenait de ces derniers jours, ou de l'accident. Et de...
Un bip le fit sortir de ses pensées, alors que les portes s'ouvraient. Le couloir était vide. Le silence tomba sur lui comme une chappe de plomb.
-Viens, je crois que c'est par ici.
Il suivit Blaise, quelque peu perdu. Les couloirs blancs se ressemblaient tous, les numéros de chambre se succédaient, alors qu'ils cherchaient le bon frénétiquement.
315.
-Là !
Blaise stoppa net Harry dans sa course, manquant de le faire tomber. Le temps qu'il fasse demi-tour, le Serpentard était déjà dans la chambre. Harry entra à son tour. La pénombre avait envahi la pièce, et il ne pouvait se repérer que grâce au lumos de Blaise.
Penché sur le lit, le noirot avait les sourcils froncés. Harry s'approcha, sur la pointe des pieds, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre, mais certainement au pire. Pourtant c'est un Malefoy, bien que pétrifié par la surprise, bien vivant et bien réveillé qui l'accueillit.
-Harry ?
Le brun le regardait, sans vraiment comprendre. Il s'était attendu à le retrouver dans le coma, aux portes de la mort, mais certainement pas à ça.
-Draco ? Tu vas bien ?
Le Serpentard se releva dans son lit, à l'aide de son camarade de chambre. D'un coup de baguette, il insonorisa la pièce, et alluma la lumière.
-Qu'est-ce que vous faites ici ?
-Ben, on s'inquiète vieux ! Personne ne sait rien de ton état de santé à l'école, même pas les prof. Je m'attendais à te trouver à moitié crevé.
Harry se contenta d'hocher la tête, encore sous le choc, malgré le soulagement intense qu'il avait ressenti.
-Toi aussi Harry ?
-Euh... oui.
Draco fonrça les sourcils.
-Malgré les lettres que je t'ai envoyé ? Ou alors tu les as jetées sans même penser à les ouvrir.
Le blond commença à serrer la mâchoire, maintenant blessé.
-De quelles lettres tu parles ?
-Celles que je t'écris depuis notre accident ! Personne n'a rien voulu me dire sur ton état, et je n'ai pas osé demander à mes parents. Tout ce que je savais, c'est que tu n'étais pas dans le même hôpital que moi.
Blaise s'écarta, afin de laisser à Harry le loisir de s'approcher du lit. Si il avait été inquiet pour son meilleur ami, il était maintenant rassuré sur son état, et sentait bien qu'il n'était plus à sa place dans la conversation.
-Je ne suis jamais venu à l'hôpital. J'ai passé quelques jours à l'infirmerie de Poudlard, et quand je me suis réveillé, on m'a juste dit que tu étais dans un sale état, mais que c'était grâce à toi qu'on était en vie. Alors euh... merci.
Draco sourit doucement. Il tendit le bras, pour attraper la main du Gryffon qu'il serra doucement.
-Tu m'as fait vraiment peur tu sais.
-Toi aussi.
Les deux adolescents étaient maintenant gênés, et ne savaient plus comment se sortir de cet instant romantique dans lequel ils s'étaient fourrés. Draco fixait leurs doigts, tandis qu'Harry avait décidé que le sol était bien plus intéressant.
Heureusement que Blaise, et son humour, étaient là pour débloquer la situation.
-Si vous voulez vous pécho, je peux toujours sortir. Mais il me faudrait ta super cape Harry.
Finalement, Draco n'était pas sûr que la présence de son ami soit d'un grand soutien. Il le fusilla du regard, et retint de justesse un soupir blessé quand Harry s'éloigna.
-Bon, je suis ravi de savoir que tu vas bien. On doit rentrer. A plus.
Harry attrapa Blaise par le bras, le trainant jusqu'à la sortie, tandis que le Serpentard se contentait de déclaration d'amour enflammée à son ami hospitalisé.
-Oh mon Draco, lumière de ma vie ! J'ai bien cru te perdre quelle tragédie. Te voir réveillé me soulage. Si seulement j'avais eu le courage de t'embrasser. Je penserais à toi chaque secondes, jusqu'à ce que l'on se retrouve dans les couloirs de notre école. Adieu mon ami, mon amant, mon amour, nous nous retrouverons -
Draco ne put entendre la fin de sa déclaration, la porte claquant sur le drôle de duo. Il se demanda un instant si il n'avait pas rêvé cette visite nocturne, mais le parfum d'Harry flottait encore dans le chambre le rassura. Peut-être s'était-il trompé en l'embrassant, il se sentait quand même rassuré de savoir que le brun s'était assez inquiété pour lui pour prendre le risque de venir jusqu'à l'hôpital.
Pendant ce temps, les deux compères firent la route à l'envers. Blaise ne cessait de taquiner Harry, alors que ce dernier se sentait encore troublé par ce qu'il avait ressenti.
Cependant, il ne put prendre le temps d'y réfléchir qu'une fois seule dans sa chambre, et les idées de Blaise de la façon dont on pourrait se servir de la cape d'invisibilité, loin de lui.
Et alors, il réfléchit. Il pensa à Draco, à la frayeur qu'il avait eu, et au soulagement ressenti quand il l'avait vu dans ce lit, bien réveillé et en pleine forme. Il pensa à ces lettres qu'il n'avait pas reçu, se demandant où elles étaient passées. A ce moment où il lui avait prit la main, sans vraiment savoir pour qui Draco l'avait réellement fait.
Puis, il pensa à ce baiser. Si il était honnête avec lui-même, ce n'était pas la première fois qu'il y pensait, ou qu'il en rêvait. Bien au contraire. En revanche, c'était la première fois qu'il admettait, en son fort intérieur, avoir aimé.
Et ça, plus que tout le reste, était ce qui le troublait le plus. Après tout, il n'était même pas certain d'avoir réellement accepté Draco comme son ami. Et puis, le blond s'était rapproché trop vite, trop soudainement. Il avait du mal à comprendre pourquoi quelques cicatrices sur son dos changeaient quelque chose. Il ne pouvait s'empêcher de craindre que ce soit un plan quelconque de Voldemort, et qu'il finisse par perdre la guerre pour un crush d'adolescent.
Pourtant, malgré toutes ses interrogations, et ses centaines de raison de fuir dans la direction opposée, Harry avait envie de lui faire confiance. Il avait envie de croire que Draco était quelqu'un de bien et que, le moment venu, il ferait le bon choix. Il avait envie de croire que, peut-être, au cours de leurs conversations et promenade dans le château, ce n'était pas qu'un crush qu'il avait développé, mais quelque chose de plus fort et, avec un peu de chance, réciproque.
C'est le coeur et l'esprit remplit d'espoir et de rêve qu'il s'endormit. Se faisant la promesse de retrouver les lettres disparus au plus vite.
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Tourner le dos à la vérité [Drarry]
FanfictionLa vie de Harry n'a jamais été facile. Il devait subir l'attention des Dursley les vacances, et celle de son ennemi de toujours, Draco Malefoy, durant les cours. Avant que Draco ne découvre son secret. ~~~~~ L'histoire est de moi, mais l'idée vient...