Prince des serpents (VF) | Dramione

Chapitre 22

« Le temps est éphémère, surtout lorsqu'il est bordé de mensonges. Mêmes si jolis, ils restent amers. »

Le temps sembla se suspendre alors que Hermione observait les rosacées et tulipes jonchant les jardins de Poudlard. Il faisait nuit noire et les rayons presque enchanteurs de la pleine lune projetaient une ambiance presque intime contre ses pieds. Il n'y avait pas d'âme qui vivent dans les alentours. En dehors des faibles bruissements des feuilles et des criquets chanteurs, la jeune femme se retrouvait seule, à réfléchir.

Elle devrait rejoindre son dortoir et récupérer du sommeil, mais son esprit était ailleurs.

Hermione n'excellait pas dans le domaine de feindre la nonchalance. Elle ne se voyait pas traverser les couloirs de son établissement scolaire, un faux sourire aux lèvres. Pas lorsqu'elle avait subi le sortilège de torture, lancé des mains d'un de ses plus chers amis. Ni lorsqu'elle prenait conscience que le tueur pouvait revêtir l'apparence de n'importe quel visage. L'individu n'avait eu aucun scrupule à user d'un autre sorcier pour aboutir à ses fins. Si George était bien innocent. La question restait toujours en réminiscence dans sa tête.

Draco.

Elle devrait le rejoindre. Peut-être cela la soulagerait-elle ? Elle n'en était pas certaine. Entre les non-dits et ses sentiments tapageurs pour le Serpentard, elle n'arrivait pas à éloigner le fait qu'elle devait accomplir sa mission : lui soutirer des informations. Mais comment faire ? Avait-elle seulement le choix ? Non, lui chuchotait sa conscience. Il y avait eu trop de pertes et elle ne pouvait se permettre qu'il y ait d'autres meurtres. Elle appréciait la maison des serpents maintenant et elle souhaitait la protéger coûte que coûte, même au détriment de son cœur.

La respiration tremblante, Hermione se força à calmer les frémissements dans ses doigts. Les tics se propageaient de ses jambes à son visage. Ils étaient douloureux. Mais surmontable. Serrer les dents ces dernières années avaient été une épreuve légendaire mais possible.

Elle pouvait continuer ainsi. Mais pendant combien de temps ? Serait-elle apte à dompter son agonie intérieure et traverser les futurs obstacles qui se présenteraient sur son chemin ?

Le regard ardent de Malfoy chassa ses peurs et elle se détendit.

Hermione se demandait ce qu'il faisait à cette heure-ci. Peut-être dormait-il à poing fermé dans son lit ou alors était-il accompagné de ses amis aux allures ténébreuses et aux sourires niais ?

L'image fugace de Théo, un sourire relevé et une petite brindille entre ses dents lui soutira un rire. Blaise devait sûrement lancer des clins d'œil à tout va pour la gent féminine et Pansy devait rouler des yeux dans une humeur grotesque de moquerie. Il était étrange de se l'avouer, mais ses acolytes Serpentard l'avaient manqué.

Plongeant ses mains dans les poches de son sweat qu'elle avait revêtit en arrivant dans les recoins extérieurs de Poudlard, Hermione contint avec maladresse ses soubresauts. Avec lenteur, elle rejoignit son dortoir, le cœur battant à tout rompre. Il faisait sombre entre les quatre murs du salon. Il n'y avait pas de chevelure platine en vue. Malfoy devait se retrouver dans son lit, le nez plongé dans ses cousins douillet.

Elle souffla sous le soulagement. Hermione n'osait imaginer ce qu'il dirait sous sa présence. Elle devait avoir une allure impensable. Sur la pointe des pieds, elle rejoignit la salle de bain. Après une douche express, elle se glissa dans son antre. Fermant la porte avec minutie pour éviter le moindre bruit, elle se détourna et se figea. Malfoy ne se trouvait pas dans son lit. Il était allongé de tout son long entre les draps de la Gryffondor, une chemise noire à moitié déboutonnée et des chaussures encore aux pieds. Il l'avait attendu.