Prince des serpents (VF) | Dramione

Chapitre 15 - Acte Deux -

« Les premières semaines consistaient à récupérer le plus de souvenirs joyeux pour produire le sortilège Patronus. J'espère que vos recherches ont été productives ! » s'exclama le professeur contre les défenses du Mal, en débouchant dans la grande salle.

Les bureaux avaient de nouveau disparus et il ne restait qu'un très grand couloir avec de nombreux miroirs contre les murs. Le cours du Madrick BoeilFleur était plongé dans le noir. La pièce se transformait chaque semaine pour préparer les élèves de Poudlard à l'assistance d'un nouveau sortilège non verbal. Aujourd'hui ne faisait pas exception.

Les iris perdues dans le vague, Hermione ne sentit pas tout de suite le frôlement contre son poignet. Harry la dévisageait, un petit sourire triste au coin des lèvres. Depuis son altercation avec Ginny, la jeune Gryffondor n'avait plus le plaisir de voir son meilleur ami tous les jours. Ils s'évitaient et c'était pour le mieux. Hermione leur laissait de l'espace et bien que Harry le comprenne, elle savait à quel point ça lui en coûtait de ne pouvoir échanger avec elle toute la journée. Ils s'envoyaient des hiboux pour se raconter certaines anecdotes. Et la jeune femme ne prenait plus la peine de les rejoindre à la grande table des Gryffondors. L'inconfort restait présent et elle se voyait mal ajouter de l'huile sur le feu. Ginny méritait la paix et si son absence le lui donnait, qu'il en soit ainsi !

Hermione mangeait à des heures tardives, sachant pertinemment que ses camarades ne se retrouvaient plus dans la Grande Salle à ces moments-là. Souriant doucement à son meilleur ami, elle pressa ses doigts et détourna son attention sur le reste du cours. Ces dernières semaines avaient été mouvementées. Elle n'avait pas écrit grand-chose sur son calepin. A vrai dire, ... elle préférait ne pas en parler, tellement la gêne lui empourprait les joues rien que d'y penser.

Depuis la soirée, Malfoy avait repris ses habitudes avec un soin hors-pair. Il l'évitait comme la peste. Elle ne devrait pas être surprise, pourtant la piqûre contre sa poitrine ne faisait que lui prouver le contraire. Elle était blessée par son silence et son indifférence. Quoiqu'il ait pu se produire entre eux, ça avait disparu comme la lueur du soleil au petit matin. Il n'y avait que cette distance émotionnelle persistante d'incompréhension.

« Après réflexion avec la directrice de Poudlard, on a conclu qu'il serait plus judicieux de commencer à jeter le sortilège au retour des vacances de Noël. Aujourd'hui, nous prendrons alors le temps de jeter un sortilège non verbal. »

BoeilFleur, la crinière blonde et longue, observait chaque élève avec un sourire niais. Lorsqu'il posa ses prunelles sur Hermione, elle retint sa respiration, les poings crispés. Elle n'aimait toujours pas son approche, mais sa fureur s'était chargée en curiosité depuis le premier cours. Le professeur contre les Forces du Mal n'était pas mal intentionné et la jeune Gryffondor devait se l'avouer : ils avaient appris bien plus en l'espace de quelques semaines qu'en plusieurs années. Elle en était reconnaissante. Pinçant ses lèvres, pour contenir ses émotions et son envie de lever sa main, elle attendit la suite de ses explications.

« Vous serez parrainé pour la prochaine heure. Vous avez le cours de libre pour tenter de jeter un maléfice à votre adversaire de manière silencieuse. »

Il y eut des rires dans la salle. BoeilFleur rajouta d'une voix amusée, un sourcil relevé.

« Je m'attends à ce que vos maléfices soient doux et conviviaux pour vos camarades. »

Hermione eut un sourire. Définitivement, le professeur devait être un ancien Serpentard, tant son insubordination était grande. Jeter un sortilège sur un élève pour apprendre ? Et ne pas donner d'indication quant au maléfice à prodiguer ? Quelle étrange manière d'enseigner !

Harry, captant son regard, lui offrit un haussement d'épaule.

« Si j'ai le bonheur d'être avec Malfoy, j'essayerais de lui lancer le sortilège pour lui bloquer la langue. Il mérite de ne plus pouvoir parler, cet imbécile de ferret. »