Un ennemi ne peut décevoir, car on s'attend à une trahison de sa part. Mais le mensonge et duperie d'un ami équivaut à la lame d'un couteau en plein cœur.
Hermione avait lancé le sortilège de lacération et George Weasley se retrouva le visage contre le béton, des liens faits de filaments noirs lui entourant les membres si fort qu'ils laissaient des traces contre sa peau. Elle n'avait pas réfléchi. Surtout lorsqu'il s'était rué vers elle, un couteau dans la main avec l'idée de la tuer. Elle était en dehors de tout danger. Pour le moment du moins.
L'adrénaline redescendant, Hermione sentit une douleur fulgurante lui retourner l'estomac. Son ami avait réussi à l'atteindre avec son arme. En soulevant son petit t-shirt, elle observa avec horreur le sang qui fluait de la coupure contre son flanc. Il n'avait pas réussi à enfoncer la lame, mais les picotements étaient assez forts pour lui faire monter les larmes aux yeux.
Elle se força à maintenir sa baguette en l'air, le ventre trop noué par l'appréhension pour s'inquiéter de sa blessure. Dans un mouvement souple, Hermione libéra McGonagall, qui était toujours cloué contre la table en pierre, la respiration sifflante, luttant contre la douleur qui l'avait fait s'évanouir à de nombreuses reprises. La directrice avait les poignets ensanglantés et des bouts de chaires pendaient, tant les chocs électriques et la pression avaient causé des dommages. La jeune femme déglutit, se retenant de vomir avec difficulté.
George Weasley continuait de rire, le front contre le sol et ses liens l'étouffèrent en punition, lui arrachant une faible plainte.
« Miss Granger, je vais prendre le relai maintenant. »
McGonagall venait de retrouver sa baguette et lui tendit la sienne, cherchant une étincelle dans ses iris. Mais Hermione fut incapable de l'observer, tant sa gorge était nouée par la culpabilité.
« Vos poignets, McGonagall... il faut vous soigner. »
La quadragénaire claqua sa langue contre son palais en retour dans un geste impatient. Malgré la force de son esprit, ses membres semblaient dépourvus de toute énergie.
« Ça peut attendre. Nous irons dans une maison secrète de l'ordre, un de mes espions s'y trouve. »
Hermione déglutit. Sans plus de cérémonie, elle fouilla le reste de la cave pour y récupérer son sac en bandoulière et revint aux côtés du rouquin. Il s'était affaissé sous la douleur. Les plis de son visage maintenant apaisés par un sommeil profond, George Weasley avait presque l'air d'un ange. Pourtant, il avait commis des actes atroces et la jeune Gryffondor n'en revenait toujours pas tant le choc était grand. D'un mouvement ample du bras, Minerva fit apparaître un sac noir qui s'enroula contre le crâne de leur ennemi en commun.
« Si jamais il se réveille, je ne voudrais pas qu'il connaisse notre location », justifia-t-elle.
Hermione hocha la tête, des tics prenant forme, faisant tressauter le bout de ses doigts contre ses cuisses. La directrice l'analysa avec douceur, une lueur triste dans le fond de ses prunelles.
« Je suis navrée, Hermione. Je me doute que vous devez être... »
« Tout va bien », coupa-t-elle hâtivement, le visage blême. « Je suis sûre que nous trouverons des réponses à nos questions. » La jeune femme planta son regard dans celui de la directrice de Poudlard avec agitation. « Faisons vite, je ne sais pas encore combien de temps il restera inconscient. »
McGonagall comprit le message qu'elle tentait de transmettre : George était dangereux et elles ne savaient quand il frapperait de nouveau.
« Je vais envoyer un message au professeur Slughorn pour l'avertir de notre... découverte. Dès qu'il en aura la possibilité, il fera venir des sorciers pour inspecter les lieux de fond en comble. Ne vous inquiétez pas, Miss Granger. »
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Prince des serpents (VF) | Dramione
Hayran KurguLa guerre est finie. Voldemort a été vaincu. Alors que Hermione Granger tente de garder la face, faisant foi du courage et de la ténacité de la maison Gryffondor, elle ne fait que sombrer un peu plus dans un silence tangible, au plus grand désarroi...