chapitre 10

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Les combats durèrent deux autres jours. Chaque matin, nous nous levions avec l'aube, prêts à affronter de nouvelles horreurs sur le champ de bataille. Malgré la fatigue, je parvins à me faire remarquer pour ma bravoure et mon talent avec un arc. Les autres soldats commencèrent à me respecter, admirant ma précision légendaire et mon courage.

Le troisième jour, les préparatifs d'une bataille sérieuse se mirent en place. Le camp était en ébullition, les ordres fusant de toutes parts alors que nous nous préparions à affronter l'ennemi dans une confrontation décisive. L'atmosphère était lourde d'anticipation, comme si le destin de notre royaume se jouait sur cette journée.

Je me tenais aux côtés des autres archers, l'arc bien serré entre mes mains, les flèches prêtes à être dégainées. Devant nous, une vaste plaine s'étendait, parsemée de collines et de bosquets, offrant un terrain de bataille complexe et stratégique. De l'autre côté de la plaine, les armées ennemies se rassemblaient, formant une ligne imposante et menaçante.
Les bannières de nos deux armées flottaient au vent, leurs couleurs vives contrastant avec le ciel gris et menaçant au-dessus de nous. Le silence était assourdissant, seulement perturbé par le martèlement des tambours de guerre et le cliquetis des armes.

Au milieu de ce tableau, une grande silhouette apparut sur un étalon noir. Le prince, couronne sur la tète, avec ses cheveux noirs et son air sérieux, avançait fièrement devant nos rangs. Ses yeux sombres parcouraient les troupes, inspirant à la fois respect et crainte. Lorsque son regard se posa sur moi, je sentis un frisson me parcourir l'échine, sans trop savoir pourquoi il me fixait ainsi.

Il leva son épée, le métal brillant dans la lumière du matin, et hurla ses ordres d'une voix puissante qui résonna à travers le champ de bataille.

– Soldats, aujourd'hui, nous combattons pour notre royaume, pour notre liberté ! Montrez-leur de quoi nous sommes capables !

Un cri de guerre retentit parmi les troupes, répercuté par des centaines de voix déterminées. Les tambours s'intensifièrent, et les cornes de bataille soufflèrent, annonçant le début de l'affrontement.

Les premières lignes avancèrent, et bientôt, le champ de bataille se transforma en un tourbillon de chaos et de violence. Les archers, dont je faisais partie, se postèrent en position, tirant des volées de flèches sur l'ennemi. Chaque flèche que je décochai trouvait sa cible, abattant les soldats ennemis avec une précision mortelle.

Les deux armées se heurtèrent dans un fracas assourdissant de métal et de cris. Le combat était intense, brutal, chaque coup porté déterminant le sort de notre royaume. Malgré la peur et l'incertitude, je continuais à tirer.

Les heures passèrent, le soleil atteignant son zénith et descendant lentement vers l'horizon. Les pertes étaient lourdes de chaque côté, et la victoire semblait incertaine. Pourtant, nous persistions, refusant de céder un pouce de terrain.

Au cœur de la mêlée, je vis le prince combattre avec une habileté et une férocité impressionnantes, son épée tranchant à travers les rangs ennemis.
Soudain, une douleur aiguë me transperça le ventre. Je baissai les yeux et vis une flèche ennemie plantée profondément dans ma chair. La douleur était insupportable, me coupant le souffle. J'hurlai de douleur, ma vision se brouillant alors que je tentais de rester en selle.

– Non, non, non...  murmurai-je, luttant contre la panique qui montait en moi.

Mais la douleur était trop intense. Ma main lâcha l'arc, et je sentis mes forces m'abandonner. Mon cheval, paniqué par l'odeur du sang et le chaos autour de nous, fit un écart brusque. Je perdis l'équilibre et tombai lourdement au sol, l'impact me coupant le souffle.

Allongée sur le champ de bataille, je pouvais sentir le sol froid et humide sous moi, la douleur me submergeant. Les bruits de la bataille semblaient lointains, étouffés par le brouillard de l'inconscience qui s'emparait de moi.
Avant de perdre connaissance, je vis une silhouette familière se pencher sur moi. Le prince, ses yeux sombres, me regardait fixement. Ses lèvres bougèrent, prononçant des mots que je ne pouvais pas entendre.

Puis, tout devint noir.

Le Château De FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant