chapitre 3

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Je m'engageai plus profondément dans la grotte, mon cœur battant à tout rompre. Cependant, après quelques minutes de marche, le passage devint de plus en plus étroit, jusqu’à ce que je me retrouve face à une impasse. La frustration monta en moi comme une marée.

– Un cul-de-sac... Sérieusement ? soufflai-je en me redressant. Tout ça pour rien...

Je me résignai à faire demi-tour, le goût amer de la déception dans la bouche. Dehors, la nuit était déjà tombée, et le froid s'installait. Je savais qu’il valait mieux descendre au village voisin pour passer la nuit et recharger mes forces.

Le village était petit mais accueillant. Les lumières des torches et des lanternes éclairaient les rues pavées, et l'odeur alléchante de la nourriture flottait dans l'air. Je trouvai rapidement une taverne joyeuse, d'où émanaient des éclats de rire et des chansons.

Je poussai donc la porte de la taverne, la chaleur et la lumière m’accueillant comme une vieille amie. Les conversations bruyantes, le tintement des chopes et la musique créaient une ambiance réconfortante. Je m’approchai du comptoir et commandai une chope de bière.

– Une bière, s'il vous plaît, dis-je au tavernier en souriant légèrement.

Il me servit rapidement, et je pris une gorgée, appréciant le goût amer qui chassait en partie ma frustration. Je m’assis à une table près du feu, observant les autres clients. Des villageois, des voyageurs, des marchands – chacun avec ses propres histoires et ses propres aventures.

– Et voilà, Mahi, parlai-je à moi-même, à voix basse. Encore une journée de rêve brisé. Tu te trouves dans une taverne à raconter des histoires à toi-même.

Ma déception se mêlait à ma fatigue, et c'est à ce moment-là que deux grands gaillards à la table voisine se tournèrent vers moi. Ils avaient l'air costauds, robustes, et ils semblaient enjoués, leurs visages marqués par des sourires carnassiers.

– Eh bien, eh bien, qu'avons-nous ici ? dit l'un d'eux d'une voix rauque. Une jeune femme seule dans une taverne sombre. Ça ne se voit pas tous les jours, hein ?

Ils échangèrent un regard entendu et se mirent à rire. Je les regardai avec méfiance, mais quelque chose en moi, peut-être la fatigue ou le besoin d'oublier mes soucis, me poussa à sourire légèrement.

– J'ai eu une journée difficile, répondis-je honnêtement. Je mérite bien un peu de compagnie, je pense.

L'homme à la voix rauque me fit signe de le suivre et me montra une chaise vide à leur table. Je me levai, marchant d'un pas hésitant, et m'assis avec eux.

– Qu'est-ce qui vous amène ici, dans ces contrées sauvages ? demanda l'autre gaillard, celui avec une barbe hirsute.

– L'aventure, répondis-je, un sourire ironique aux lèvres. À la recherche de quelque chose que je n'ai pas encore trouvé.

Ils acquiescèrent d'un air entendu, et le serveur nous apporta une nouvelle chope de bière. Les gaillards commencèrent à raconter des histoires de leurs voyages, des batailles auxquelles ils avaient participé, des créatures qu'ils avaient rencontrées. Je les écoutai avec attention, buvant de plus en plus, laissant la chaleur de l'alcool s'emparer de moi.

– À ta santé, Mahi, dit l'homme à la voix rauque en levant sa chope vers moi.

– À l'aventure, répondis-je en trinquant avec eux.

Je trinquai avec les deux gaillards, levant ma chope vers eux avec un sourire. Mais alors que nous buvions, mes yeux croisèrent ceux d'un homme mystérieux, assis dans un coin sombre de la taverne.

Le Château De FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant