chapitre 13

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Je traversais une forêt dense depuis des heures, guidée par un instinct de survie et le désir de retrouver l’armée. Le crépuscule enveloppait la forêt de son manteau sombre, les derniers rayons du soleil perçant à travers les branches des arbres.

Enfin, je sortis de la forêt dense, et devant moi s'élevait un château colossal. Il était fait de pierre noire, sculpté dans la roche, avec des éclats de lave en ébullition tout autour. Le château semblait fantastique, irréel, mais aussi effrayant. Tout était noir derrière et autour du château, comme plongé dans une nuit éternelle. Les flammes de la lave projetaient des reflets rougeoyants sur les murs sombres, créant une ambiance sinistre.

– Qu’est-ce-que...

Je m'arrêtai un moment pour contempler cette vision étrange et inquiétante. La beauté terrifiante du château me fascinait autant qu'elle m'effrayait. Je me demandais qui pouvait bien habiter un tel endroit, si éloigné de toute civilisation, au cœur de cette forêt lugubre.

Mon instinct me disait de faire demi-tour, de revenir sur mes pas et de retrouver mon chemin vers l'armée. Mais quelque chose me retenait. Une brise froide souffla à travers les arbres, et je frissonnai malgré moi.

Je décidai finalement de ne pas m'approcher davantage du château sinistre. L'instinct de survie me poussait à rester en bordure de la forêt. Trouver un arbre adéquat pour grimper, loin du sol et des dangers éventuels, me semblait être une solution raisonnable pour passer la nuit.

Je me perchai donc dans un grand chêne, sécurisant mon arc et mes affaires à portée de main. Le vent nocturne me caressait le visage, et je sentais l'épuisement me submerger alors que les événements de la journée tournoyaient dans mon esprit. Les étoiles brillaient timidement à travers les feuillages, tandis que la lune montait lentement dans le ciel obscurci.

Malgré la fatigue, je luttais pour m'endormir. Mon corps était endolori des combats et de la marche épuisante. Mon esprit, quant à lui, était rempli de soucis pour mon frère et mon père, de chagrin pour ceux qui étaient tombés au combat, et de questions sur ce château mystérieux que j'avais aperçu.
Finalement, mes paupières se  fermèrent d'elles-mêmes, et je me laissai emporter par le sommeil.

.

Je me réveillai avec le soleil qui filtrait à travers les feuilles, éclairant doucement la cime des arbres. J'étais engourdie et courbaturée après une nuit agitée dans l'arbre.

En m'étirant, je remarquai que le château noir que j'avais vu la veille avait disparu. Était-ce une hallucination ? Un mirage causé par la fatigue et le stress de la bataille ? A la place s’étendait la mer bleue, calme. Un frisson me parcourut l'échine, mais je secouai la tête, attribuant cette vision à la fatigue et au stress de la journée précédente.

Alors que je descendais de l'arbre et m'apprêtais à me remettre en route, un bruit de pas se fit entendre derrière moi. Je me retournai vivement pour découvrir un messager royal approchant au galop à cheval.

– Mohi ! Enfin, je vous ai trouvée ! s'exclama-t-il en essuyant le front couvert de sueur.

– M... Moi ? demandai-je, surprise.

– Oui, Mohi, c'est bien vous que nous recherchions. Le prince a déployé tous les moyens possibles pour vous retrouver.

Le nom du prince me frappa de stupeur. Je ne m'attendais pas à ce qu'il s'intéresse à ma personne de cette manière.

– Le prince, je ne sais pour quelle raison, nous a menacé de mort si nous ne parvenions pas à vous trouver.

Je fus prise de court par les paroles du messager royal. Le prince avait menacé de mort pour me retrouver ? Pour quelle raison ? Ces pensées tournoyaient dans ma tête alors que je montais derrière le messager, prête à repartir au galop vers le campement.

Les sabots des chevaux résonnaient sur le sol rocailleux alors que nous nous précipitions à travers la forêt. Chaque secousse de la monture me rappelait douloureusement les blessures que j'avais subies lors de la bataille. J'essayais de me concentrer sur ma respiration pour apaiser la douleur qui me traversait le corps.

Enfin, le camp se dessina à l'horizon. Des tentes blanches se dressaient parmi les arbres, des drapeaux flottaient au vent. Je vis mon frère Caleb se tenant à l'entrée de notre tente, les bras croisés et une expression d'anxiété profonde sur son visage.

Le messager ralentit et nous descendîmes de cheval. Caleb accourut vers moi, ses yeux s'agrandissant de soulagement en me voyant.

– Mahi ! Enfin, te voilà ! Je n'arrêtais pas de craindre le pire, dit-il d'une voix rauque, les yeux brillants.

Je lui rendis un sourire tendu.

– Désolée de t'avoir fait peur, Caleb. J'étais... perdue.

Le messager royal intervint.

– Le prince a exprimé ses inquiétudes quant à votre sécurité, Mohi. C'est pourquoi il a insisté pour que nous vous retrouvions au plus vite.

– Le prince... répétai-je, encore abasourdie. Je n'avais jamais pensé qu'il se soucierait de moi d'une telle manière.

Caleb posa une main sur mon épaule, me tirant doucement vers lui.

-- Viens, entre. Tu as besoin de repos. Nous parlerons plus tard, dit-il avec douceur.

J'acquiesçai, fatiguée par le voyage et soulagée de retrouver un peu de stabilité. Ensemble, nous entrâmes dans sa tente, mettant fin à cette journée et aux émotions qui m'avaient chamboulée.

Le Château De FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant