Le Château De Feu

chapitre 18

Lorsque je revins à moi, je me trouvais allongée sur le sol dur, devant les portes du château. Connor était à genoux à côté de moi, son visage pâle et soucieux éclairé par la lueur des étoiles.

– Mahi, réveille-toi, implora-t-il, secouant doucement mon épaule.

Ma tête tournait, les voix se mêlaient dans un bourdonnement confus. La douleur lancinante dans mon corps semblait s'intensifier à chaque instant. Je tentai de rassembler mes pensées, de lutter contre la torpeur qui menaçait de m'engloutir.

– Connor... , murmurai-je faiblement, cherchant sa présence réconfortante.

Mais tout semblait lointain, comme si j'étais prise au piège dans un rêve étrange et terrifiant. Les étoiles scintillaient au-dessus de moi, indifférentes à ma détresse. Je fermai les yeux, essayant de trouver un répit dans l'obscurité qui m'entourait.

L'agitation autour de moi semblait lointaine, comme si j'étais enfermée dans un monde à part, un monde où la douleur et la peur régnaient en maîtres. Les voix se mélangeaient dans un murmure confus, les visages se fondant les uns dans les autres.

Soudain, une clameur s'éleva, des pas précipités résonnèrent autour de moi. J'entendis le prince crier des ordres, exigeant que les meilleurs médecins soient appelés à la rescousse. Puis, une présence familière se pressa à mes côtés, des bras forts m'enveloppèrent avec une tendresse désespérée.

– Mahi !  La voix de Caleb était empreinte d'une angoisse palpable, sa main cherchant la mienne avec frénésie.

J'ouvris les yeux, le monde se déformant dans un tourbillon de sensations. Les visages inquiets des soldats, Jarek, Léon, leurs yeux emplis de préoccupation. Mais au milieu de cette confusion, une chose demeurait claire : je n'étais pas seule. Mon frère, mes camarades, ils étaient tous là, unis dans leur désir de me sauver.

Je sentis une lueur d'espoir brûler en moi, une force nouvelle émergeant de ma faiblesse. Je serrai la main de Caleb, lui offrant un sourire fragile, un geste muet de gratitude. À côté de moi, Connor était agenouillé, son visage marqué par la panique et l'incertitude.
Soudain, mes yeux se fixèrent au-delà de Connor, vers le château qui se dressait derrière lui. Il se transformait sous mes yeux, ses murs de pierre sombre tombant pour devenir des structures cristallines lumineuses. Les rochers tombaient, révélant une brillance éclatante qui semblait presque flotter dans l'air. Une musique douce s'éleva, m'atteignant comme une brise apaisante.

– Connor... le château...  parvins-je à articuler, ma voix faible et lointaine.

Connor tourna la tête, scrutant l'endroit où je pointais, et me serra la main.
Personne d'autre ne semblait remarquer le changement, ni percevoir la transformation magique qui s'opérait sous nos yeux. Pourtant, pour moi et Connor, le château était devenu une oasis de paix, une symphonie de lumière et de son qui me captivait complètement. Mes larmes coulaient librement. Caleb pleurait à côté de moi, ses émotions à fleur de peau, tandis que Connor me serrait doucement dans ses bras, impuissant face à ce miracle qui se déroulait. La douleur me quittait petit à petit.

Je savais ce qui me restait à faire.
Je lançai un dernier regard à mon frère, Caleb, qui se tenait là, les yeux rougis par les larmes. Puis, mon regard parcourut l'armée, mes compagnons d'armes qui avaient combattu à mes côtés et soutenu chacun de mes pas. Je priai silencieusement pour mes parents, pour qu'ils trouvent la paix, où qu'ils soient.

Enfin, je me tournai vers Connor, le prince, celui qui avait été mon compagnon, mon allié, et mon amour. Mes lèvres tremblaient, mes yeux brillaient de larmes retenues.

– Je vais m’en aller, Connor, dis-je d'une voix brisée par l’émotion.

Un cri déchirant s'éleva derrière moi, celui de Caleb qui regardait la Mahi allongée sur le sol, les yeux clos. Connor, qui me fixait encore, m’embrassa une dernière fois, nos lèvres scellant un amour éternel, même dans la séparation. Au milieu des sanglots et des adieux déchirants, Connor m’aida à me relever et à marcher vers le château de cristal.
Connor s’arrêta, et je lui jetai un dernier regard plein d’amour. Je sentais la présence magique du château m'attirer, comme s'il m'appelait à rejoindre sa lumière. Les murmures de l'armée, les pleurs de mon frère, tout s'estompait derrière moi alors que je m'approchais de cette structure magique.

Mes pas m'amenèrent à traverser la porte de cristal. À l'intérieur, une lumière douce et apaisante m'enveloppa, et je sus que c'était ma nouvelle maison. Là, je trouverais la paix, là où le château de cristal me protégerait pour l'éternité.

Dans ce lieu magique, je savais que mon âme trouverait enfin le repos, que mes souffrances prendraient fin, et que je pourrais enfin reposer en paix.