chapitre 12

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Le lendemain, je me sentais nettement mieux. Les soins prodigués par le prince avaient été efficaces et, en fin de journée, le médecin m'accorda la permission de me balader un peu. Je pris mon arc et mes flèches et me dirigeai vers la forêt, souhaitant retrouver un semblant de normalité.

La forêt était calme, l'air frais et revigorant. J'avançais prudemment, guettant les signes de présence animale. Après un moment, je réussis à abattre un lapin, une prise modeste mais suffisante pour apaiser mon esprit. Le soleil commençait à descendre à l'horizon lorsque je décidai de retourner au camp. Mais à mi-chemin, une voix familière m'arrêta net.

– Mahi ! lança Caleb, mon frère, émergeant de l'ombre des arbres. Son visage était fermé, ses yeux brillaient d'inquiétude et de colère.

Je m'arrêtai, mon cœur battant la chamade.

– Caleb...

Il s'approcha de moi, les bras croisés, son regard perçant.

– Pourquoi es tu ici ? Ou sont passés tes cheveux ? C’est donc bien toit qui a volé la convocation de papa ? Tu te rends compte du risque que tu prends ? Tu aurais pu mourir !

Je soupirai, malheureuse.

– Je sais prendre soin de moi, Caleb. Je voulais aider, être utile.

Il secoua la tête, visiblement frustré.

– Mahi, tu es ma sœur ! Ce n'est pas ton rôle de risquer ta vie comme ça. Papa et moi, nous étions morts d'inquiétude. Pourquoi t’es-tu enfuie comme ça ?

– Parce que je ne pouvais pas rester à regarder sans rien faire,  rétorquai-je, essayant de garder mon calme.  J'ai dû agir. Je ne pouvais pas rester les bras croisés pendant que vous vous battiez. Et puis papa se fait trop vieux pour la guerre, et tu le sais !

Caleb poussa un profond soupir, posant une main sur mon épaule.

– Mais ce n’est pas une raison pour mettre ta vie en danger. Tu aurais pu être tuée, ou pire encore. Nous avons besoin de toi en vie, pas morte. Tu as pensé aux chagrin que tu causerais à papa et maman si tu meurs ?

Je baissai les yeux, ressentant un mélange de culpabilité et de frustration.

– Je sais, et je suis désolée. Mais j’ai besoin de me sentir utile, de faire quelque chose.

Il serra doucement mon épaule, son regard adouci par la tendresse fraternelle.

– Promets-moi de faire plus attention. Nous avons déjà perdu tellement, je ne veux pas te perdre toi aussi. Rentres à la maison, s'il te plaît.

Je hochai la tête, et la levai vers mon frère

– Je te le promets, Caleb. Je ferai attention. Mais je ne peux pas rentrer. Pas encore. J’ai encore beaucoup à accomplir ici.

Il me scruta un long moment, puis acquiesça à contrecœur.

– Très bien, mais sache que je veille sur toi. Ne l’oublie jamais.

Nous partîmes chacun de son côté, le silence entre nous, lourd. Caleb était inquiet, et je comprenais ses craintes, mais je savais que ma place était ici, aux côtés des autres soldats, à me battre pour ce en quoi je croyais.

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Les jours suivants, les combats reprirent avec une intensité redoublée. Chaque bataille semblait plus féroce que la précédente, et chaque victoire plus coûteuse. Je m'y adonnais corps et âme, déterminée à prouver ma valeur.
Mon arc devenait une extension de mon corps, mes flèches trouvant leur cible avec une précision presque instinctive. Je me mouvais parmi les soldats comme une ombre, tirant, esquivant, frappant quand il le fallait. Les combats étaient acharnés, et le fracas des épées, les cris de guerre et les hurlements de douleur formaient une symphonie macabre autour de moi.

Le Château De FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant