chapitre 6

1 0 0
                                    

Je me tournai vers le sergent Harlan, un homme à la barbe poivre et sel, qui me fit signe de le suivre. En marchant à ses côtés, je jetai des regards furtifs autour de moi, observant les autres recrues qui semblaient tout aussi nerveuses que moi. La plupart étaient des hommes robustes, certains échangeant des plaisanteries pour alléger la tension.

Nous arrivâmes à un campement de tentes où les nouvelles recrues s'installaient. Le sergent Harlan me montra une tente qui serait la mienne.

– Tu t'installes ici, Mohi, dit-il. L'entraînement commence à l'aube demain. Repose-toi bien, tu en auras besoin.

Je le remerciai d'un signe de tête et entrai dans la tente, posant mes maigres affaires sur un lit de camp. Le silence à l'intérieur était assourdissant, contrastant avec le brouhaha extérieur. Assise sur le bord de mon lit, je me permis un moment de faiblesse, les larmes roulant silencieusement sur mes joues. La peur et l'incertitude m'envahissaient, mais je savais que je devais être forte.

.

Essuyant mes larmes d'un geste résolu, je me redressai. J'étais Mohi maintenant, un soldat parmi tant d'autres. Je devais cacher mon identité, ma peur, et mon cœur lourd pour me concentrer sur ce qui importait : protéger ceux que j'aimais et me battre pour notre royaume.

Je regardai autour de la tente, prenant une profonde inspiration. Ce lieu, cet instant, marquait le début d'un nouveau chapitre. Je ne pouvais pas revenir en arrière, mais je pouvais aller de l'avant, avec courage et détermination.

Le matin suivant, l'aube se leva sur un camp militaire en pleine effervescence. Je m'habillai rapidement, enfilant l'uniforme qui me donnait l'apparence d'un jeune soldat. En sortant de la tente, je levai les yeux vers le ciel, sentant la froideur du matin sur mon visage.

Le matin suivant, l'aube se leva sur un camp militaire en pleine effervescence. Je m'habillai rapidement, enfilant l'uniforme qui me donnait l'apparence d'un jeune soldat. En sortant de la tente, je levai les yeux vers le ciel, sentant la froideur du matin sur mon visage. Le soleil commençait tout juste à poindre à l'horizon, teignant le ciel de nuances roses et orangées.

La cour du camp était déjà animée. Les recrues se rassemblaient, certaines encore endormies, d'autres déjà pleines d'énergie. Le sergent Harlan se tenait au centre, son visage grave et déterminé.

– Allez, debout ! cria-t-il. On ne traîne pas ici. Aujourd'hui, on commence l'entraînement. Formez des rangs !

Je me faufilai parmi les autres recrues, essayant de ne pas attirer l'attention. Le sergent nous fit former plusieurs lignes et commença à aboyer ses ordres.

– Échauffements d'abord ! Vingt tours de la cour, maintenant !

Nous nous mîmes à courir en cercle, les pieds frappant le sol en un rythme régulier. L'air froid brûlait mes poumons, mais je me concentrai sur ma respiration, trouvant un rythme soutenu. Les autres recrues semblaient également éprouvées, mais personne ne voulait être le premier à ralentir.
Après les tours, nous passâmes à des exercices de conditionnement physique. Pompes, abdominaux, tractions – chaque exercice testait notre endurance et notre détermination. Malgré la douleur qui montait dans mes muscles, je refusai de céder. Je ne pouvais pas me permettre de montrer une quelconque faiblesse.

– Bien, c'est suffisant pour l'échauffement, déclara le sergent Harlan, un sourire en coin. Maintenant, direction le champ de tir. On va voir ce que vous valez avec un arc.

Nous nous dirigeâmes vers un espace dégagé où des cibles étaient disposées à différentes distances. Le sergent nous distribua des arcs et des carquois remplis de flèches. Je pris un arc, ressentant le poids familier entre mes mains. C’était mon frère qui m’avait appris le premier.

– En ligne ! cria le sergent. Visez les cibles et tirez !

Je levai l'arc, tirai la corde en arrière et pris une profonde inspiration. Je relâchai la flèche, qui vola droit vers la cible, atteignant le centre. Un sourire de satisfaction apparut sur mon visage.

– Pas mal, Mohi, remarqua le sergent en passant derrière moi. Continue comme ça.

Encouragée par ses paroles, je continuai à tirer, chaque flèche atteignant sa cible avec précision. Les autres recrues avaient plus ou moins de succès, mais nous nous encouragions mutuellement, partageant conseils et astuces.

– Allez, on ne faiblit pas ! lança un des garçons à côté de moi, un sourire confiant sur le visage. On doit montrer ce qu'on vaut !

– C'est ça, vous pouvez y arriver, répondis-je en hochant la tête.

L'après-midi fut consacré à des exercices de combat au corps à corps. Nous nous associâmes par paires, apprenant les techniques de base sous l'œil vigilant du sergent. Mon partenaire, un jeune homme nommé Jarek, semblait aussi nerveux que moi.

– Allez, Mohi, montre-moi ce que tu sais faire, dit-il en levant les poings.

– D'accord, mais je ne vais pas te ménager, répondis-je avec un sourire en coin.

Nous nous lançâmes dans une série de coups et de parades, nos mouvements rapides et précis. La sueur coulait sur mon front, mais je gardai ma concentration. Chaque coup que je portais, chaque parade que je réussissais, me renforçait un peu plus.

– Pas mal, Mohi, dit Jarek en essuyant son front. T'as déjà fait ça avant, hein ?

– Un peu, admis-je en souriant.

Le sergent Harlan fit le tour des recrues, corrigeant les postures, offrant des conseils et des encouragements.

– C'est bien, Mohi, continue comme ça, dit-il en passant derrière moi. Tu as du potentiel.

La journée s'acheva avec une dernière série d'exercices de conditionnement. Mes muscles étaient endoloris, mais je me sentais étrangement satisfait. J'avais survécu à ma première journée d'entraînement, et même si le chemin serait long et difficile, j'étais déterminée à le parcourir.

Alors que le soleil se couchait, nous nous rassemblâmes autour du feu de camp pour le repas du soir. La fatigue se lisait sur les visages, mais il y avait aussi une camaraderie naissante entre nous.

– À notre première journée, dit Jarek en levant sa tasse. Et à bien d'autres !

– À notre première journée, répétai-je avec un sourire, levant ma propre tasse.

Nous trinquâmes, savourant ce moment de repos après une journée épuisante. Le feu crépitait, projetant des ombres dansantes autour de nous. J'étais Mohi, un soldat parmi d'autres, prête à affronter la guerre.

Le Château De FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant