Le Château De Feu

chapitre 8

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Les archers. C'était une position avantageuse et en adéquation avec mes compétences. J'avais toujours été à l'aise avec un arc, et cette affectation signifiait que je serais un peu plus éloignée du danger immédiat des combats au corps à corps.

– Bien, répondis-je en saluant.
Le général continua à lire les affectations, mais je n'écoutais plus. Mon esprit était déjà en train de planifier, de se préparer pour ce qui allait venir. Les archers avaient un rôle crucial sur le champ de bataille, et je devais être à la hauteur.

Une fois les affectations terminées, nous fûmes dirigés vers nos unités respectives. Je rejoignis les autres archers, un groupe de soldats aux visages déterminés. Certains étaient jeunes et inexpérimentés comme moi, tandis que d'autres portaient les marques de nombreuses batailles.
L'entraînement spécifique des archers commença immédiatement. Notre commandant, un homme nommé Capitaine Eldric, nous expliqua les stratégies et les techniques nécessaires pour être efficace en tant qu'archer sur le champ de bataille.

– Écoutez bien, dit-il d'un ton ferme mais encourageant. La précision est essentielle, mais la rapidité l'est tout autant. Vous devez être capables de tirer plusieurs flèches en succession rapide tout en maintenant votre précision.

Nous passâmes des heures à tirer des flèches sur des cibles mouvantes, à apprendre à calculer la distance et à ajuster nos tirs en fonction du vent. C'était épuisant, mais chaque flèche tirée renforçait ma confiance en mes capacités.

Le soir venu, alors que nous nous rassemblions autour du feu de camp, les discussions tournaient invariablement autour de la bataille à venir.

– Tu te débrouilles bien, Mohi, dit Jarek en s'asseyant à côté de moi. Je savais que t'avais un truc avec les arcs.

– Merci, répondis-je en souriant. Je suppose que toutes ces années de pratique ont porté leurs fruits.
Arik et Léon nous rejoignirent, apportant avec eux un peu de nourriture.

– Alors, prêts pour demain ? demanda Arik en tendant une miche de pain.

– Autant qu'on peut l'être, répondit Léon avec un soupir. C'est notre première vraie bataille, après tout.

Nous mangeâmes en silence pendant un moment, chacun perdu dans ses pensées. Je pensais à ma famille, à mon frère et à mon père, espérant qu'ils allaient bien. La perspective de la bataille me remplissait d'appréhension, mais aussi de détermination. Je devais me montrer à la hauteur, pour eux et pour moi-même.

Alors que la nuit tombait, je m'isolai un moment, regardant les étoiles. La guerre était une chose terrible, mais elle avait aussi le pouvoir de révéler ce que nous avions de plus courageux en nous.

Le matin suivant, nous fûmes réveillés avant l'aube. La tension était palpable alors que nous nous préparions pour la bataille. J'enfilai mon équipement, vérifiant mon arc et mes flèches une dernière fois. Le camp était en effervescence, chaque soldat se préparant avec une concentration intense.

En rejoignant les autres archers, assis sur nos chevaux, je sentis une vague de calme m'envahir. C'était le moment pour lequel nous nous étions entraînés, le moment de montrer ce que nous valions. Le capitaine Eldric nous fit signe de le suivre, et nous nous dirigeâmes vers notre position sur le champ de bataille.

La vue qui s'étendait devant nous était à la fois impressionnante et terrifiante. Les armées se mettaient en place, les bannières flottant au vent. Le général Baldrik, monté sur un cheval noir, donnait ses derniers ordres. Je pris une profonde inspiration, resserrant ma prise sur mon arc.

– Souvenez-vous de votre entraînement, dit le capitaine Eldric. Restez calmes, respirez, et visez juste.

Je hochai la tête, prête à affronter ce qui allait venir. J'étais Mohi, archer dans l'armée de Lord Baldrik, et je devais me battre pour protéger ceux que j'aimais et pour prouver ma valeur. La bataille allait commencer, et il n'y avait plus de retour en arrière.

Alors que le camp militaire grouillait d'activité et que l'excitation montait avant la bataille imminente, une grande silhouette apparut soudain sur son étalon, couronne sur la tête, se frayant un chemin à travers les lignes des soldats. C'était le prince, une figure imposante et charismatique, les cheveux noirs flottant dans le vent, l'air sérieux et mystérieux.

Tous les regards se tournèrent vers lui, et un murmure d'anticipation parcourut les rangs. Le prince descendit de son cheval avec une grâce royale, ajusta sa cape sombre et s'avança vers le général Baldrik, qui l'attendait avec respect.

– Votre Altesse, dit le général en s'inclinant légèrement.

– Général, répondit le prince d'une voix calme mais autoritaire. Où en sommes-nous ?

– Nous sommes prêts à avancer, Votre Altesse. Les troupes sont en position et attendent vos ordres, expliqua le général Baldrik.

Le prince balaya le champ de bataille du regard, évaluant la situation d'un œil expert. Puis, ses yeux sombres se posèrent sur moi. J'étais parmi les archers, essayant de me faire discrète, espérant passer inaperçue. Mais il m'avait déjà repérée.

– Soldat, m'interpella-t-il d'une voix forte.

Mon cœur manqua un battement alors que tous les regards se tournaient vers moi. Je baissai les yeux, sentant la chaleur monter à mes joues, l'adrénaline pulsant dans mes veines.
Le prince s'approcha de moi d'un pas mesuré, sa cape flottant derrière lui. Il s'arrêta juste devant moi, sa stature imposante me dominant. Je relevai lentement les yeux vers lui, captivée par l'intensité de son regard.

– Vous êtes nouveau ici, n'est-ce pas ? demanda-t-il en me dévisageant

– Oui, Votre Altesse, répondis-je d'une voix légèrement tremblante.

– Bien, dit-il en me fixant. Vous êtes archer. Soyez précis, et j'ose espérer que vous ne tremblerez pas autant dans la bataille.

Il se détourna alors, s'adressant au général Baldrik.

– Préparez-vous à avancer, ordonna-t-il d'une voix forte. Que la victoire soit nôtre.

Sans un autre mot, il remonta sur son étalon et s'éloigna vers les lignes avant, les soldats s'inclinant sur son passage. Un murmure d'excitation et de respect se propagea parmi les troupes alors que nous nous préparions pour la bataille à venir.

Je restai là, le cœur battant la chamade, les paroles du prince résonnant dans ma tête.

La bataille allait commencer, et j'étais prête à me battre pour mon royaume, pour ma famille, et pour ceux en qui je croyais. Je serrai mon arc, inspirai profondément et me préparai à avancer avec mes compagnons archers, déterminée à faire honneur, et à me venger de ce qu'avait dit le prince.