Le Château De Feu

chapitre 17

– Mahi, aide-moi ! s'écria-t-il, son visage marqué par l'urgence.

Je m'approchai précipitamment de lui, posant mes mains sur la porte dans un effort désespéré pour l'ouvrir. Mais malgré tous nos efforts, la porte demeurait fermée, nous maintenant prisonniers dans ce château maudit.
Une vague de désespoir m'envahit alors que je réalisais l'ampleur de notre situation. Nous étions piégés, à la merci des monstres qui habitaient ces murs antiques. Nos voix résonnaient dans le silence oppressant, appelant à l'aide dans l'espoir vain d'être entendus.

– Nous devons trouver un autre moyen de sortir d'ici, articulai-je difficilement, mes yeux cherchant frénétiquement une issue dans l'obscurité.

Je tentai de reprendre mon souffle alors que nous courions à travers les couloirs sombres, les bruits étranges et sourds résonnant autour de nous. Connor était juste devant moi, sa silhouette se découpant dans l'obscurité, alors que nous cherchions désespérément une issue hors de ce cauchemar.

Soudain, un bruit aigu fendit l'air au-dessus de nous. Instinctivement, je levai les yeux et vis une créature volante noire comme l'encre, semblable à une raie géante dans le ciel. Elle fonça droit sur nous, sa forme massive obscurcissant la lumière tamisée des torches. Connor et moi esquivâmes de justesse son attaque, mais elle revint aussitôt.

Connor dégaina son épée avec une rapidité impressionnante. Sa lame scintillait dans la lumière des torches, une lueur de détermination dans ses yeux. D'un mouvement fluide et précis, il trancha la tête de la créature volante, qui retomba lourdement au sol, inerte.
Pourtant, notre répit fut de courte durée. D'autres créatures volantes, noires et menaçantes, commencèrent à émerger des ombres, leur présence sinistre remplissant les couloirs du château. Connor se plaça devant moi, son épée prête à combattre, tandis que je cherchais frénétiquement une issue pour nous échapper de ce piège mortel.

– Connor, il y a trop d'entre eux ! criai-je, le cœur battant la chamade.

Je courais aussi vite que possible à travers les couloirs sombres et tortueux du château, suivant Connor qui se frayait un chemin à travers les créatures volantes qui nous pourchassaient. Nos options se réduisaient rapidement, et je sentais la peur glaciale monter en moi.
Soudain, au bout d'un couloir obscur, j'aperçus une lueur faible et tremblotante. C'était comme si une petite fenêtre laissait entrer un peu de lumière extérieure. Espérant désespérément que ce soit notre échappatoire, je redoublai d'efforts pour atteindre cet espoir fugace.

Connor était juste devant moi, se battant avec une agressivité impressionnante. Les créatures volantes semblaient de plus en plus nombreuses, mais nous ne pouvions pas nous permettre de nous arrêter. Nous approchâmes rapidement de la lueur, nos cœurs battant la chamade, l'adrénaline pulsant dans nos veines.
Enfin, nous arrivâmes à la fenêtre.

J'espérais trouver une échelle ou un chemin vers la liberté, mais mon espoir fut anéanti en un instant. La fenêtre s'ouvrait sur un vide abyssal, un gouffre béant plongeant dans la mer. Le vent soufflait violemment à travers l'ouverture, comme s'il voulait nous repousser en arrière.

– Connor, c'est un vide ! criai-je,

réalisant l'horreur de notre situation.
Connor s'arrêta à mes côtés, son visage marqué par l'inquiétude et la résolution. Il jeta un rapide coup d'œil derrière nous, voyant les créatures volantes s'approcher de plus en plus. Sans un mot, il hocha la tête, indiquant que nous devions passer.

– D'accord, Mahi, dit-il fermement. Nous n'avons pas le choix. Tu vas devoir descendre, agrippe toi bien à la pierre. Je te rejoins.

Je hochai la tête, essayant de réprimer la panique qui montait en moi.
Je me préparais mentalement pour l'escalade périlleuse le long des parois rocheuses du château, mes mains agrippant fermement les aspérités de la pierre. Le château était immense, dominant le paysage de sa noirceur imposante. Chaque instant de cette descente me faisait sentir minuscule  face à sa grandeur.

Les créatures volantes tournoyaient au-dessus de moi, leurs silhouettes noires se dessinant dans le ciel nocturne. Je me concentrai sur chaque prise, sur chaque mouvement précis, ignorant le vertige qui menaçait de me submerger. La pierre sous mes doigts était froide et humide, rendant l'escalade encore plus difficile. Un monstre me dessina un trait de feu sur le dos, m’arrachant un cri de douleur.

Finalement, après une descente laborieuse, mes pieds atteignirent une petite plateforme rocheuse. J’étais au sommet d’une tourelle. Je m'accrochai à cette dernière, reprenant mon souffle et jetant un regard rapide vers le haut pour voir Connor suivre mes pas avec agilité. Il était un grimpeur expérimenté, bien plus à l'aise que moi.

– Mahi, tout va bien ? demanda Connor en atteignant la plateforme à mes côtés.

– Oui, je crois, répondis-je, tentant de dissimuler ma blessure.

Les créatures volantes continuaient de tournoyer au-dessus de nous, menaçantes dans leur silence sombre. Malgré notre tentative de fuir, la situation devenait de plus en plus désespérée. Les monstres nous encerclaient, réduisant nos options à néant.

Puis, soudainement, une écharpe noire, tourbillonnante comme une masse d'ombres vivantes, apparut de nulle part. Elle nous enveloppa, nous piégeant dans ses sinuosités obscures. Je tentai de me débattre, mais l'écharpe m'enserra, me soulevant dans les airs avec une force surnaturelle.

– Connor ! criai-je, essayant de le voir à travers l'obscurité.

Je vis Connor se débattre également, mais l'écharpe noire était implacable. Elle nous maintenait captifs, gardant Connor prisonnier en bas, et m’élevant toujours plus haut dans le ciel nocturne. La panique m'envahissait, m'empêchant de penser clairement. malmenée par les ombres, je tendis mes deux mains sur le côté, sous le coup d’une violente douleur dans le dos.

Des flashs de lumière intense commencèrent à scintiller à travers l'écharpe noire, illuminant brièvement notre prison volante. C'était comme si le château de feu lui-même réagissait à notre présence, manifestant sa colère...

– Que... que se passe-t-il ? balbutiai-je, cherchant des réponses que je ne trouvais pas.

Connor tenta de se libérer de nouveau, mais ses efforts semblaient vains. Nous étions à la merci de cette magie, totalement impuissants dans notre situation. Je serrai les poings.
Je serrai les poings, cherchant au fond de moi une force que je ne savais même pas posséder. La panique et l'adrénaline coulaient dans mes veines, m'insufflant une énergie brute que je n'avais jamais ressentie auparavant. L'écharpe noire, cette masse d'ombres vivantes, continuait de nous emprisonner, étouffant la lumière et l'air autour de nous.

– Qu’est ce qu’il se passe ? balbutiai-je de nouveau, ma voix étouffée par la peur.

Connor lutta contre les ombres avec férocité, mais elles semblaient se resserrer autour de nous, implacables. Je savais que nous n'avions aucune chance de nous en sortir à moins de tenter quelque chose de désespéré. La lumière des éclairs du château dansaient au-dessus de nous, comme si le château lui-même réagissait à notre présence, manifestant sa colère dans une danse éblouissante d'énergie magique.

Soudain, je sentis quelque chose en moi, une pulsation, une force vive et pure. Sans réfléchir, je la laissai jaillir, émanant de mon corps avec une puissance que je n'avais jamais ressentie. Une lumière vive et éclatante jaillit de mes mains et de mon corps, brisant les ténèbres autour de nous. L'écharpe noire commença à se dissiper, comme aspirée par cette lumière, révélant la véritable nature des créatures qui nous entouraient.
Des ombres effrayantes et difformes, leurs formes instables comme des tourbillons d'énergie sombre, se désintégraient sous l'éclat de ma lumière. C'était une scène irréelle, complètement magique et terrifiante à la fois. Mes yeux étaient écarquillés, observant le pouvoir que je venais de libérer. Connor leva les yeux vers moi.
L'écharpe noire se dissipa complètement, et nous tombâmes lourdement sur la plateforme rocheuse, épuisés mais soulagés. Les créatures disparurent dans un murmure de vent, et la lumière des éclairs se calma, laissant place à une nuit étoilée.

.

La douleur pulsait dans tout mon corps, chaque mouvement était une torture. Connor me portait comme un fardeau, ses traits marqués par l'inquiétude. Je luttais contre le vertige, ma vision devenant floue, les contours du monde se fondant dans un brouillard confus.

– Mahi, accroche-toi , murmura Connor d'une voix tendue, sa prise se resserrant sur moi.

Mais mes forces m'abandonnaient, et je sentis une vague de nausée me submerger. La terre tournoyait sous moi, et je me laissai aller dans l'obscurité qui s'avançait.