13. Noa

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Déstabilisée. C'est le mot pour décrire ce que j'ai ressenti lorsqu'il a prononcé mon nom. Et en entier. Je l'ai reconnu immédiatement bien sûr, le visage animé par les ombres des lampadaires. Toujours aussi beau. Je n'ai qu'un vague souvenir du Ken, bien plus proche du Nekfeu et de ses sons. Et il me connaissait ? Je savais que nous avions des connaissances en commun et par connaissances je veux dire mon ancienne collocataire qui avait eu une aventure avec lui un soir et s'en était vanté pendant des mois. J'ai compris que l'histoire s'arrêterai là quand je ne l'ai pas vu revenir à l'appartement la semaine suivante malgré les dire de Julie : « il part en tournée dans 2 mois, je pense que l'on n'aura pas le temps de se revoir d'ici là mais je suis sure qu'il aimerait, je l'ai vu dans son comportement ».
J'étais néanmoins déçue de ne pas l'avoir rencontré, au moins pour discuter une seule fois avec le grand artiste qu'il est.
Alors nous avons discuté. Et déstabilisé, il semblait l'être aussi. Il était venu au gala, et aussi fou que cela puisse paraître, aurait aimé me rencontrer. J'ai tenté de mener une conversation plausible, décontractée mais j'avoue être un peu troublée lorsque je parle à une personne que j'admire beaucoup. Peut-être suis-je différente lorsque je m'adresse à quelqu'un qui a de la notoriété. Il reste cependant un être humain, avec des réactions, des mimiques. Et il rit, il a un rire si communicatif.
Nous avons parlé de cette soirée, puis de sa tournée ainsi que de Julie un peu pour dériver sur nos amis en commun et la petitesse de Paris. Puis le soleil a pointé le bout de son nez, alors je suis rentrée et lui aussi. Mais je l'entendais me suivre derrière, à une distance convenable puisque les au-revoir avaient déjà été faits. Il m'a suivi plusieurs rues alors intriguée je me suis retournée. Il m'a regardé tout penaud mais légèrement amusé :
« Je suis désolée mais je vais dans cette direction aussi ne me prends pas pour un fou
-    Alors marche avec moi »
J'ai eu envie de lui dire de monter pour que cette conversation et ce moment ne finissent jamais. C'était trop doux, trop simple et facile. Quoi que « trop » sonnerait péjoratif. C'était doux, simple et facile. Et j'en veux encore.

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