25. Ken

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« Tu te rends comptes que tu peux pas faire des choses comme ça Ken. T'es vraiment une merde.

- J'ai pas eu de nouvelle de sa part non plus Safwa jte rappelle !!

- Mais c'était à TOI de la rappeler triple buse, estime toi heureux que je sois loin sinon je t'aurais refait la gueule putain. Elle doit être tellement blessée

- Elle bosse h24, elle me calcule à peine, t'en fais pas qu'elle s'en balance de tout ça

- Mais t'es vraiment con franchement tu sais que tu dis de la merde en plus. Non vraiment tu vas venir à cette compétition avec nous

- Ça va la saouler de me voir alors que je suis en silence radio depuis 1 semaine

- Et bah j'espère que t'auras la décence d'aller t'excuser d'avoir été une grosse merde

- Ça va dose

- Non je dose pas franchement tu me gonfles, qui tu veux mais pas Noa.

- Ouais je sais

- Et ne dis pas que c'était juste comme ça parce que tout le monde sait que vous vous kiffez. Juste tu paniques comme tu le fais à chaque fois. Putain tu ne grandis jamais quoi.

- Je viendrais vas-y.

- C'est même pas une question en fait. »

Et c'est le lendemain de cette douce et agréable conversation avec Safwa que je me retrouve à 9h du mat devant une putain de piscine bondée de monde. Safwa est rentrée pour une semaine sur paname pour ses congés d'octobre. Je n'ai pas eu le temps de lui expliquer pour Noa qu'elle attrapait déjà ma veste le lendemain de son retour, la dite intéressée lui ayant tout raconté de l'histoire. Enfin sa version ... du moins elle n'a pas tort, j'ai été une pauvre merde. Parce qu'après la panique du « putain je sais pas quoi lui dire » pour relancer, le lendemain, a défilé un cercle infernal d'idées toutes plus nulles les unes que les autres. Je voulais faire original, puis après simple mais en même temps spécial. Et les jours sont passés, les occasions aussi et l'étape du « vas-y maintenant c'est trop tard » s'est installée.

Je culpabilise chaque jour parce que je commence à connaitre Noa. Sous ses airs détachés et boss girl elle est sensible à tout. Elle va forcément me détester et jpeux pas lui en vouloir. Enfin merde Ken t'es vraiment un bouffon sérieux après la nuit de fou, le café du matin, et les étoiles qu'elle t'a collé dans les yeux pendant des jours tu peux pas l'ignorer comme ça... je suis trop con encore une fois.

Mais quand on ne se voit pas, quand on reprend nos vies je suis dépassé. Je reste dans un schéma où faut pas trop s'investir parce que ça se fait pas, faut être détaché, laisser l'autre s'attacher. Alors comme on n'a pas souvent l'occasion de se croiser physiquement, j'estime que les messages sont trop entreprenants trop dévoilant donc je dose... un peu trop manifestement. J'aimerai être simple putain...

Une ignoble odeur de chlore me pique le nez et l'humidité fait coller mon sweat à mon torse lorsque je passe les portes. Safwa qui a pris des places pour tout le monde nous les distribue. On est venus encourager Noa aux Championnats de France de natation. À vrai dire je n'ai jamais pris le temps de trop m'intéresser à ce sport. Je sais qu'elle passe un temps fou à tremper dans l'eau en sortant de l'hôpital, parfois le matin même, elle sentait encore le chlore quand ma bouche se posait sur ton ventre... rien que d'y penser ça m'excite encore...

Bref

Apparemment elle a un sacré niveau. La piscine se remplit petit à petit et on nous distribue le programme des courses. J'y comprends que dalle mais Safwa m'aide en me disant qu'elle nage le 200 mètres dos à 11h puis la finale à 21h.

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