Chapitre 16 : Avada Kedavra

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Je sors de mon lit finalement résigné. Je ne pourrai pas vaincre cette insomnie. J'enfile rapidement mon déshabillé au couleurs de Serpentard avant d'aller arpenter les couloirs.

La lune éclaire faiblement mon chemin, les pierres et leur agréable fraîcheur sous mes pieds me font frisonner, l'aire de la nuit est pure, je pourrais me balader de la sorte des heures durant.

Quelques minutes plus tard je m'assoie sur un muret et contemple le château, les paysages, la verdure quand j'aperçois Draco au sommet de la tour d'astronomie. C'est là-bas qu'il passe tout son temps on dirait bien.

Je me hâte à le rejoindre, quand j'arrive à l'avant dernier étage je me rend compte qu'il n'est pas seul.

Il est avec un homme, leur conversation est houleuse. Je saisit ma baguette, je me remercie de l'avoir prise. Je fini part reconnaître son interlocuteur, il s'agit de Dumbledor ! Ils parlent de sa mort imminente.

Je décide de gravir l'étage qui me sépare de cette scène. Le vent souffle fort à cette altitude, il fait si froid.

- Draco ! Suite à mon interpellation il regarde dans ma direction, je vois ses yeux larmoyants sous l'éclat de la lune et de ses rayons froids.

Il tend fébrilement sa baguette vers le directeur qui lui ne fait rien que de croiser ses mains sereinement.

- Qu'est-ce que tu fais là ! Tu ne devrais pas être là ! J'ignore les cris de Draco.

Mon cœur se sert, c'est le moment.

Il doit accomplir la mission que Voldemort lui a confié. Je tourne le regard vers l'homme dont la vie cessera d'ici peu. Des perles salées se forment aux coin de mes yeux, j'ai beaucoup d'empathie envers lui, ça va être compliqué de faire ce que j'ai à faire.

Il croise mon regard coupable et remarque mes larmes. J'ai l'impression qu'il savait que ça allait arriver et que ça ce déroulerait ainsi, peut-être savait-il que cela lui arriverait cette nuit.

- Je ne t'en voudrai pas. Un légé sourire sincère se forme au coin de ses lèvres ridées. Je sais que ces mots m'étaient destinés, Draco ne le sait pas alors il réplique dans la seconde.

-Taisez-vous, vous n'avez rien à dire le vieux !  Il ne le fera pas. Je ne le laisserai pas souffrir comme la dernière fois.

- Tu as raison, il est temps que je me taise pour toujours... Adieu et bon courage. Brusquement je saisis l'opportunité, tend rapidement ma baguette dans sa direction et prononce -non sans mal- la tant redoutée formule.

-Avada Kedavra ! Mon sort heurte de plein fouet le corps frêle de Dumbledor ce qui le pousse du haut de la tour. Avant que mes sentiments ne m'étouffent je me reprends et saisit le poignet de Draco. Il est encore choqué et complètement perdu. Il ne faut pas qu'on reste là. Je sais qui aller voir.

Je passe en furie la porte de la salle de potion. Rogue semble surpris en première lieu mais comprends vite la situation. La première partie du plan et accomplie.

Tout ce passe dans un silence assourdissant. Il nous dirige vers une arrière salle étroite où se trouve un matelas de fortune posé au sol ainsi que quelques affaires. À partir de demain Draco et moi devront être partis de cette école et pour cela il a dû trouver un moyen de sortir d'ici sans qu'on nous repère, je me demande encore lequel.

Enfin je verrai bien demain matin. Je suis tellement fatigué.

-Pourquoi tu as fais ça ? Il est assis sur la paillasse à scruter le sol tandis que j'emballe à la vas-vite nos quelques affaires dans deux sacs.

-Parce-que je ne veux plus jamais te revoir dans l'état où tu te trouvais après avoir tuer cette femme. C'est une mauvaise raison de ne pas vouloir que tu souffres ? Quand je pose cette question je le regarde et arrête tous gestes. 

- Si c'est toi qui en souffre, ça l'est. Il lève les yeux perçants de sincérité pour les posés sur moi. C'est moi qui perd la tête ou ça sonne comme une sorte de confession de fait qu'il tient à moi ? Je dois rêver. Il faut que je me concentre sur notre départ, je fais un rapide sourire en guise de réponse avant d'éviter son regard.

- J'ai assassiné Dumbledor, je sais et je vais avoir dû mal à m'en remettre mais ce n'est pas le moment. Tout ce qu'on doit faire c'est dormir et partir demain à la première heure. Ils doivent nous attendent. Les remords attendront aussi. Après ça je m'installe à ses côtés et me perd dans le plafond en pierres.

Le sol est dur et douloureux, autant que la culpabilité qui accable mon corps. Je ne vais pas réussir à dormir avant quelques jours. 

La pression retombe, je ressens tout en plus intense, sur le moment je ne pensais qu'à partir. Je retiens un sanglot quand je sens une main saisir la mienne. Comme si elle n'attendais que ça, ma main ce ressers autour de la sienne. J'ai froid mais il réchauffe mon cœur.

Si cela n'avait pas été dans ce contexte mon cœur aurait été jusqu'à fondre d'amour ; je l'aurais serré dans mes bras aussi fort que je le peux, peut-être même que je l'aurais embrassé.

Pourquoi moi ? Je suis obligé de mettre toutes mes valeurs, tous mes sentiments de côté à cause de ce monstre qui ressemble à un œuf. Il fait du mal à toutes les personnes que j'aime. J'éprouve une haine infinie envers lui, je veux qu'il meurt. Cependant je n'arriverai jamais à le tuer, il me terrifie bien trop, son emprise sur moi est étouffante...

- Merci. Même si je sais que ce n'est sûrement pas un truc dont tu veux qu'on te remercie...J'y tient puisque tu as fait ça pour moi, parce-que j'ai été trop faible, trop lâche pour le faire. Je ne peux pas le regarder dans les yeux. À cause de la honte ou bien de la peur ? Je ne sais pas. 

- Tu n'as pas été lâche. C'est moi qui l'est. Si je l'ai fais c'est parce-que j'ai peur de Voldemort et de ce qu'il peut me faire ou à ce que j'aime...

Sa réponse est un faible baiser sur ma joue en ajoutant dans un murmure ;"Ne doute pas de toi. Si seulement tu pouvais te voir comme je te vois...", avant de sombrer difficilement dans un sommeil agité.



Ophio (Draco x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant